Israël : un gouvernement dans la tempête qui continue à assassiner les Palestiniens

La coalition anti-Netanyahou connaît des heures difficiles. Cette coalition hétéroclite va de la
droite sioniste religieuse à la gauche laïque et “radicale” en passant par un parti arabe flirtant
avec l’islamisme. Le 20 juin, la dissolution de la Knesset et l’organisation de nouvelles élections
en octobre ont été annoncées. Ce gouvernement constitué pour faire barrage à Netanyahou
regroupe pêle-mêle Benny Gantz (le “boucher de Gaza” pour ses crimes durant la guerre de
2014) ainsi que Mansour Abbas, leader du parti Ra’am (parti islamiste conservateur modéré lié
aux Frères musulmans), chargé au gouvernement des affaires arabes. Le gouvernement a du
plomb dans l’aile depuis le départ d’une députée de Yamina sur un désaccord autour de
questions religieuses et de l’identité juive d’Israël. Enfin les derniers accrocs se sont cristallisés
autour de la reconduction de la loi sur le statut civil et juridique des colons de Cisjordanie.
Dans cet imbroglio politique, il faut noter le positionnement de Mansour Abbas, qui pour
préserver sa petite place, a troqué la cause palestinienne pour améliorer celle de son électorat.
Abbas partageait le conservatisme social de Naftali Bennett. Ils défendaient les mêmes propos
sur la condition féminine, sur les LGBT et sur la tradition communiste, incarnée par la Liste
arabe unie.
Le peuple palestinien n’a donc rien à attendre de cette armée mexicaine qui sur le fond n’a en
rien rompu avec la politique sioniste d’apartheid de Nétanyahou.
Les tueries continuent ; il n’y a pas une semaine sans qu’un ou plusieurs Palestiniens soient
abattus par les assassins sionistes.
Le 11 mai 2022, la journaliste Shireen Abu Akleh de la chaîne Al Jazeera est abattue à deux
pas du camp de réfugiés palestiniens de Jénine. Ce même jour se déroule une opération de
l’armée israélienne, une de ces opérations dont les réfugiés ont l’amère habitude. C’est à 6h30
que retentissent des coups de feu. La journaliste est tuée d’une balle en pleine tête. Trois
collègues et confrères sont blessés. Tout tend à prouver que ce sont des tirs israéliens qui ont
touché les journalistes. Il existe un fort contentieux entre l’État sioniste et Al Jazeera,
contentieux qui a été jusqu’à l’interdiction de la chaîne.
Shireen fait maintenant partie de la longue liste des enfants, femmes et hommes assassiné.e.s
par Tsahal. Entre 2001 et le 11 mai 2022, 36 journalistes ont été tué.e.s, 470 blessé.e.s en
Israël et Palestine (selon Reporters sans frontières). L’organisation israélienne Yesh Din affirme
qu’entre 2017 et 2018 seules 3% des investigations ouvertes sur des violences de l’armée
envers les Palestiniens ont abouti à des condamnations.
Etre Palestinien aujourd’hui, c’est voir sa terre appropriée par des colons (370 000 en 2004 et
480 000 aujourd’hui en Cisjordanie selon l'ONU) et se voir interdire toutes cultures.
Etre Palestinien aujourd’hui c’est vivre dans la prison ouverte de Gaza et y vivre dans le pire
dénuement.
Etre Palestinien aujourd’hui c’est devenir la cible d’un quelconque nervi sioniste.
Le peuple palestinien abandonné par la majorité des dirigeants du monde ne doit sa survie
qu’aux combats qu’il mène. Pour l'avenir, ses combats ne seront victorieux que si l'ensemble
des forces démocratiques à travers le monde se montrent solidaires du droit du peuple
palestinien à vivre sur sa terre.