Barghouti, candidat libre
Barghouti | Le 9 janvier, élections présidentielles en PalestineFinalement, Marwan Barghouti, emprisonné à perpétuité par l'État d'Israël, est candidat aux prochaines élections à la présidence de l'Autorité palestinienne. Une candidature qui dérange et provoque la colère des dirigeants du Fatah, qui ont misé sur le candidat officiel, Mahmoud Abbas. Et pour cause : Barghouti, opposé aux accords d'Oslo, est le plus populaire des dirigeants de l'Intifada. Ces élections s'annoncent donc comme un enjeu majeur. À ce sujet, nous reproduisons ici des extraits d'un article de Pierre Beaudet, de la revue québécoise Alternatives, qui analyse lucidement l'après-Arafat." Il y aura un " État " palestinien, a affirmé Bush, si et seulement si les Palestiniens sont en mesure d'imposer la " démocratie ". Mais cette " démocratie " est un mot de code qui veut dire en fait " capitulation ". Si les Palestiniens capitulent, alors ils deviendront " démocratiques " dans la vision de Georges W. Bush. S'ils refusent, et si le nouveau leadership n'accepte pas son rôle de " Pétain " palestinien, alors il y aura encore plus de répression, encore plus de misère. C'est le vrai message qu'on a entendu cette semaine à Washington." Le maintien de l'ordre des occupants, la mainmise continue sur les ressources essentielles (dont l'eau), la transformation des Palestiniens en cheap labour corvéable à merci par l'économie israélienne, l'isolement du territoire en petites entités facilement verrouillables et l'absence de frontières avec d'autres pays, sont également d'autres aspects de la capitulation. [...] Pour sauver la face et respecter un semblant de légalité internationale, Sharon entend faire accepter par les Palestiniens un semblant d'État, du moins avec un drapeau et des simulacres de vie politique. l'Afrique du Sud avait fait cela à l'époque de l'apartheid : le Ciskei, le Transkei, le Bophuthatswana et d'autres bantoustans avaient des semblants de Parlement, de ministères et même d'ambassades dans la poignée de pays qui avaient accepté de jouer le jeu de l'apartheid. Ils avaient surtout des vraies forces de répression pour contrôler et brimer les populations.
l'impasse
"Cette bantoustanisation de la Palestine est essentielle pour permettre à Sharon d'arriver à ses fins. Depuis deux ans en effet, Ariel Sharon a repris la guerre à finir avec les Palestiniens. Les territoires sont devenus une zone de guerre. Mais cela n'est pas suffisant car la résistance continue. " Le nouveau leadership mis en place depuis quelques jours est confronté à un défi terrible. Le " triumvirat " composé de Mahmoud Abbas (Abou Mazen), Ahmad Qorei et Farouk Qadoumi sera visiblement une équipe de transition, à cause de l'âge de ces personnages, mais aussi du fait de leur faible ancrage dans la société palestinienne. [...] Les nouveaux responsables par contre affirment vouloir respecter le droit des citoyens de s'exprimer. Mais cela pourrait rester un voeu pieux si les Israéliens ne sont pas d'accord. En effet, Tel-Aviv sait très bien que des élections réellement démocratiques aboutiraient à valider des candidats reconnus pour leurs capacités de résistance, pour leur refus de cautionner l'occupation. Les dirigeants israéliens désirent au contraire un pouvoir palestinien capable d'abord et avant tout de contrôler, pour ne pas dire de réprimer, la population. " La tactique prévisible pourrait être dès lors d'empêcher les élections en utilisant des arguments " sécuritaires ", qui pourraient être validés par des confrontations (entre factions palestiniennes) ou d'autres attentats, qui surviendraient au " bon moment " pour justifier d'autres bouclages, d'autres agressions et d'autres mesures pour resserrer la main d'acier de l'occupation. En fin de compte, l'occupation est antinomique avec la libre expression des citoyens. La démocratie palestinienne, par définition, existe si elle répond aux aspirations de la population, si elle accepte le mandat de réaliser le rêve palestinien de l'autodétermination et de la création d'un État indépendant. l'" alternative " à cette aspiration, c'est-à-dire l'occupation, repose sur la répression et la dictature, celle des occupants directement, ou celle de leurs supplétifs palestiniens. Pour le moment et jusqu'à la disparition de Yasser Arafat, ces " Pétain " palestiniens (dont celui qu'Israël voudrait bien dans ce poste, Mohamed Dahlan) n'ont pu se lever et s'identifier clairement. Mais la tâche ne sera pas facile pour les nouveaux dirigeants palestiniens. "
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