Obama, quels changements ?
quels changements ? | USA : après les élections présidentiellesCela fait exactement un siècle qu'il n'y avait pas eu une telle participation aux élections présidentielles aux Etats-Unis. l'élection d'un noir à la présidence du plus puissant pays du monde, un pays qui s'est construit sur l'esclavage et qui met encore plus de noirs en prison que dans les écoles, est en elle-même un événement historique. Les réponses qu'apporte Obama seront-elles à la hauteur de l'immense espoir qu'il a suscité ? Malheureusement, nous avons tout lieu de croire que les illusions vont très rapidement se heurter à la réalité.La nuit de son élection, une foule multiraciale de 250 000 personnes s'est rassemblée dans le " Grant Park " de Chicago. Des familles entières, des militants syndicalistes, des immigrants sans droit de vote, tous émus jusqu'aux larmes, à l'image de Jesse Jackson, l'ami de Martin Luther King, sont venus pour écouter le discours de victoire d'Obama. " Que signifie pour moi l'élection d'un afro-américain à la présidence des Etats-Unis ? Je ne trouve aucun mot pour le traduire " répond un instituteur noir d'une école élémentaire de Chicago. Tel est en effet le sentiment partagé par les 90% d'afro-américains qui ont voté pour Obama, mais aussi par les 66% de latinos et les 68% de jeunes qui ont fait de même.Pendant sa campagne électorale, Obama a fait référence aux grévistes des années 30, aux militants des droits civiques des années 60, soulevant l'enthousiasme de la jeune génération. Le voilà maintenant élu. Quelle va être sa politique économique, alors que le monde est entré dans la plus grande crise économique depuis 1929 ? Quelle va être sa position par rapport à l'occupation et la guerre menée en Irak et en Afghanistan ?Qui va payer la crise ?
Les conséquences désastreuses de la crise économique : délocalisations, fermetures, suppressions d'emplois massives, chute du pouvoir d'achat et des retraites, expulsion des travailleurs immigrés, etc. Au cours des neuf premiers mois de cette année, 760 000 emplois ont été détruits aux Etats-Unis. Dans le seul secteur bancaire et financier, on prévoit la suppression 300 000 emplois dans les mois à venir. Que propose Obama pour lutter contre le chômage ? Rien de concret. Mais tandis que de simples citoyens américains perdent leur emploi, leur foyer ou leur retraite, Obama a approuvé le plan de 700 milliards de dollars pour renflouer les caisses des banques. l'Etat américain, massivement endetté, n'a pas cet argent. Il l'empruntera donc ... à d'autres banques !
Les grandes corporations capitalistes ont contribué à un niveau sans précédent au financement de la campagne d'Obama dont un des principaux conseillers économiques est le milliardaire Warren Buffet. 650 millions de dollars, un chiffre jamais atteint par ses prédécesseurs. Ce simple fait en dit long sur les véritables intérêts qu'il représente. Le Parti Démocrate, comme le Parti Républicain, est un parti capitaliste. C'est sous la présidence de Kennedy que fut organisée l'aventure de la baie des cochons contre Cuba. C'est sous la présidence de Johnson que s'amplifia la guerre au Vietnam...Mais comme il n'existe aucun véritable parti des travailleurs américains, après huit ans de Républicains au pouvoir, la soif de " changement " ne pouvait que se porter sur le candidat démocrate.
Retrait des troupes ?
Dans le domaine de la politique étrangère, Obama s'est entouré de " conseillers " qui sont tous directement associés à la politique militariste agressive de ces vingt dernières années, que ce soit au Moyen-Orient, en Afghanistan ou en ex-Yougoslavie : d'anciens secrétaires d'état, d'ex-officiers de la CIA, de généraux et autres conseillers impliqués depuis des années dans la politique étrangère des Etats-Unis, comme Brzezinsky, théoricien du soutien aux talibans en Afghanistan contre les russes dans les années 80 ou Colin Powell qui a lancé la guerre contre l'Irak. Obama, comme Bush, a qualifié Chavez de " dictateur ". Il avance la perspective d'un retrait partiel des forces américaines en Irak tout en précisant immédiatement qu'il est favorable au maintien de bases et d'un contingent militaire permanent. Le colistier d'Obama, Joe Biden, est connu pour ses positions en faveur du démembrement de l'Irak. Par ailleurs, Obama veut renforcer la présence américaine en Afghanistan pour pouvoir contrôler ce secteur stratégique en Asie et il est allé plus à droite que Bush dans sa déclaration de soutien à l'Etat sioniste d'Israël. Il est comme ses prédécesseurs un ennemi des Palestiniens. Sur le fond, la politique étrangère des Etats-Unis ne changera pas.
Le choc est devant nous
Le choc entre les aspirations des masses américaines et la politique d'Obama est devant nous. D'ici là et plus que jamais, il faut rompre le lien qui unit les syndicats de l'AFL-CIO au Parti démocrate, pour pouvoir construire pour les exploités une organisation indépendante de la bourgeoisie, un parti des travailleurs.
- Un impérialisme en crise
En digne héritier de la politique de ses prédécesseurs, Trump poursuit la même politique de domination impérialiste états-unienne. Depuis 2016, il ne recule devant aucune manoeuvre pour...
- Après la prétendue victoire de Trump : Où en sont les États-Unis ?
La prétendue victoire de l’aventurier cousu d’or Donald Trump donne cours à toutes sortes de spéculations et d’interprétations. Elle ouvrirait la possibilité d’une victoire de Mme Le Pen...
- L’effet Bernie Sanders
Les deux mandats d’Obama se terminent et le processus de désignation de celui ou de celle qui représentera le Parti démocrate ou le Parti républicain à l’élection présidentielle est...
- «Kill the bill !»
Depuis les élections du mois d'octobre 2010, les gouverneurs proches des ultras-conservateurs du Teaparty lancent des offensives contre les droits syndicaux des fonctionnaires en vue de pouvoir...
- Obama, quels changements ?
Cela fait exactement un siècle qu'il n'y avait pas eu une telle participation aux élections présidentielles aux Etats-Unis. l'élection d'un noir à la présidence du plus puissant pays du monde,...
- Obama ou Clinton : et alors?
A quelques mois des élections présidentielles américaines de novembre 2008, la campagne pour la désignation des candidats a pris un tour inattendu pour les " observateurs " et autres "...