«Kill the bill !»
USADepuis les élections du mois d'octobre 2010, les gouverneurs proches des ultras-conservateurs du Teaparty lancent des offensives contre les droits syndicaux des fonctionnaires en vue de pouvoir rembourser
la dette des États, dont beaucoup sont en faillite. Il s'agit, pour les Républicains comme pour les
Démocrates, de faire payer à la classe ouvrière le déficit national qui s'élève à plus de 3 000 millions de
dollars, résultat du financement de la guerre menée en Afghanistan et en Irak.Au Wisconsin, dont la capitale est
Madison, le gouverneur républicain
Scott Walker a décidé de
promulguer un décret (Bill) qui prévoit
que les syndicats ne pourront plus
négocier sur rien, sauf sur les salaires
... mais dans la limite de l'indice des prix
officiel de l'État. Les cotisations retraites
et maladie seraient ensuite, par décret,
plus que doublées, et il est question de
licencier ou transférer au privé la majorité
des personnels de santé.
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Première étincelle
En totale opposition avec l'attitude de
leurs directions, des syndicats de base,
notamment des enseignants, de l'école
maternelle aux universités, se sont
mobilisés depuis début janvier,
alors qu'au niveau national, et
même au niveau du Wisconsin,
leurs fédérations avaient donné
leur accord aux mesures de blocage
des salaires et de privatisation
des écoles. Les jeunes, étudiants
mais surtout lycéens, se sont mis
en grève par solidarité avec leurs
professeurs et ont manifesté dans
le grande centre industriel qu'est
Milwaukee .
Scott Walker a annoncé qu'il s'octroyait
le pouvoir de déclarer "l'état d'urgence
" lui permettant de licencier sans
délai n'importe quel employé fédéral, et,
étendant lui-même la lutte au delà du
secteur public, à toute la classe ouvrière,
en permettant à tout patron de licencier
immédiatement tout salarié récalcitrant.
Le 11 janvier, il a menacé d'avoir recours
à la Garde nationale... Puis, il s'est
rendu dans des petites villes et cela s'est
très mal passé pour lui, quelques jours
après son discours à des métallos qu'il
était venu dresser contre ces feignants
de fonctionnaires, des grèves ont démarré
dans la métallurgie.
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Tahrir-Madison, Même
combat !
Les manifestants traités par le parti du
gouverneur " d'espèce d'égyptiens ",
alors que les images de la révolution
égyptienne parcouraient le monde, se
sont mis à se présenter comme les
représentants américains de la révolution
commencée au Caire !
Le 16 février, le jour même où le grand
rassemblement de la place Tahrir
chassait Moubarak, des milliers de
manifestants ont convergé sur Madison
avec les mots d'ordres : " Kill the Bill ! "
(Tuer le décret) et "Scott Mubarak,
dégage! " Arrivés à Madison, les
manifestants ont occupé le Capitole de
l'Etat.
Le samedi 19 février, les partisans du
gouverneur ont organisé une contremanifestation
de 15 000 personnes,
avec comme mot d'ordre Pass the bill.
La réponse ne s'est pas fait attendre,
dès le lendemain, ils étaient 80.000
manifestants rejoints par les syndicats
de policiers et des pompiers, contre le
gouverneur avec des pancartes proclamant
: " Hosni Walker : Dictateur
élu ", " Je manifeste comme un égyptien ".
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La place de l'AFL-CIO
Les dirigeants nationaux et fédéraux de
l'AFL-CIO (Confédération syndicale)
tentent de circonscrire l'incendie. Ils
limitent l'objectif officiel de la lutte au
seul droit de négociation, en disant
qu'ils accepteront ensuite, s'ils peuvent
les "négocier", la plupart des "concessions
" exigées pour "rembourser la
dette publique", tout en organisant des
manifestations de solidarité sous le nom
de We are One (une seule classe
ouvrière).
Dans une assemblée de 3000 enseignants
à Madison, la ligne des dirigeants
AFL-CIO a été rejetée et
conspuée. Le décret approuvé par les
députés de l'état, après 61 heures de
discussions, est suspendu, car 14
sénateurs démocrates sont partis
dans l'Illinois pour ne pas être
présents lors du vote du décret
par le Sénat, qui requiert un quorum.
Le 12 mars, 150 000 travailleurs
manifestaient à Madison avec
leurs syndicats. Le 25 mars, la loi
de finances adoptée par les élus
républicains était publiée.
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Yes we can !
La classe ouvrière des Etats-Unis n'entend
pas faire les frais, elle non plus , de
la crise. Son combat contre sa propre
bourgeoisie, l'impérialisme le plus puissant
de la planète, est engagé. Ce sont
les premières escarmouches. Elle peut,
d'ores et déjà, reprendre à son compte
le slogan électoral d'Obama, " Oui,
nous pouvons !"
Elie Cofinhal,
5 avril 2011
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