Urgence - Hôpital
Les hôpitaux sont la proie des prédateurs au pouvoir. S’appuyant sur des lois, des décrets, des réformes de rationnement et de rentabilisation de la santé, au nom de « la maîtrise des dépenses », les gouvernements capitalistes successifs ont créé les conditions qui conduisent à la situation catastrophique dans laquelle les hôpitaux plongent. Une campagne nationale de défense des hôpitaux est indispensable parce que vitale.
Nous savons dans quel but opèrent les « décideurs » : ouvrir un marché de la santé, transférer le plus possible de prestations dues à la population au privé. Cela va de pair avec la volonté politique de ceux qui gouvernent de porter le coup de grâce à l’Assurance-maladie.
Résistance en bas, attentisme en haut
Ces plans se heurtent à la résistance des personnels, des médecins dont la souffrance croît de jour en jour. Cette résistance, bien souvent, s’appuie localement sur la population. Mais, il faut bien le dire, cette résistance bute sur l’attentisme des dirigeants des fédérations syndicales directement impliquées qui ne « fédèrent » pas. A se demander pourquoi ces fédérations, de concert avec les confédérations, ne lancent pas un appel à la population pour se lever tous ensemble contre cet enfer hospitalier qu’engendre la politique capitaliste de Sarkozy, Hollande hier et Macron aujourd’hui. Cet attentisme n’a aucune raison valable, du point de vue syndical.
L’enfer hospitalier
Certes, les fédérations CGT, FO, SUD ne manquent pas d’exiger très justement de façon très précise et parfois très « technique » l’abrogation des lois Bachelot-Touraine, la suppression des GHT*. Nous partageons bien entendu cette position de fond mais elle ne saurait en aucun cas servir de paravent pour ne pas battre le fer nationalement, tous ensemble, contre ce qui découle de ces réformes et ce qui les rend applicables : suppressions d’emploi et de lits, fermetures ou transferts de service, développement de l’ambulatoire au profit des centres de « soins de suite et de réadaptation » qui sont aux mains du privé, heures supplémentaires non payées, pénurie cruelle de matériel, refus de prendre les dispositions préventives pour parer à une épidémie de grippe aux conséquences mortelles, volonté d’appliquer le décret édicté sous Mitterrand qui permettrait de licencier des agents de l’AP qui refuseraient leur reclassement « ailleurs ».
Des patients sacrifiés
Les patients sont tout autant sacrifiés : outre le temps d’attente parfois dangereux aux urgences faute de place et d’effectif, les séjours en SSR*, en lieu et place d’une hospitalisation jusqu’à consolidation, sont coûteux et obligent à prendre des mutuelles qui prennent cher. Le silence s’est fait sur les 21 000 morts de la grippe au cours de l’hiver 2016-2017. On entend bien sûr les bonnes âmes railler que beaucoup vont aux urgences pour de la « bobologie »… Faute de médecins de ville aux heures creuses, les médecins étant incités par ailleurs à ne plus faire de visite à domicile au nom de « la maîtrise des dépenses ». Voilà pourquoi les gens vont souvent directement aux urgences.
Les personnes handicapées, les sans-abri, les personnes âgées et les enfants sont les premières victimes de la crise des hôpitaux qui se développe. La « gestion hospitalière » du pouvoir, froidement inhumaine est tout autant le creuset des inégalités toujours plus criantes.
« Garantir la vie »
Parmi ses buts, la révolution de 1789-1793 se donnait pour but de « garantir la vie » pour qu’elle ne soit plus livrée à l’arbitraire de la charité, de la pitié ecclésiastique ou publique, au « cas par cas ». La pensée politique dominante de notre époque confine à présent au « Moyen-Âge moderne », en deçà des droits de l’Homme et des citoyens et s’en cache à peine ou pas.
Aussi, nous concevons la défense des hôpitaux, de la santé et de la Sécurité sociale, comme une défense de RUPTURE avec le gouvernement capitaliste et l’ordre établi contre nous tous. Elle n’attend pas « une perspective politique » quelle qu’elle soit. Par leurs nombreuses grèves, les personnels des hôpitaux ont déjà montré la voie, celle de la lutte de classes directe ; nous pouvons inverser la vapeur.
Daniel Petri,
21 janvier 2018
SSR : Soins de suite et de réadaptation
GHT : groupement hospitalier du territoire- structure instaurée par la loi Touraine de 2015 selon le principe suivant : « Le groupement hospitalier de territoire (...) assure la rationalisation des modes de gestion par une mise en commun de fonctions ou par des transferts d’activités entre établissements . Dans chaque groupement, les établissements parties élaborent un projet médical partagé garantissant une offre de proximité ainsi que l’accès à une offre de référence et de recours . »1
AP : assistance publique
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