Retrait de la réforme Chatel

Education nationaleContre la volonté majoritaire des enseignants, le ministre Chatel s'entête: il maintient
la suppression de 16 000 postes au budget 2010 et doit publier très prochainement
les textes de son projet de réforme du lycée, applicable à la rentrée 2010 en
classe de seconde.C'est une remise en cause sans précédent des bases mêmes et
du fonctionnement de l'Education nationale, s'agissant des élèves et de l'ensemble des personnels
enseignants.
Les horaires des enseignements
communs sont diminués, et en
particulier l'aide individualisée est
supprimée en français et mathématiques.
Il y aura un horaire global pour la
LV1 et LV2, qui devront s'organiser en
groupes de compétences. Les enseignements
de détermination disparaissent
pour des enseignements d'exploration,
d'1h30 seulement, qui relèvent
de la découverte, dans une logique de
champs et non de disciplines.



Moins d'heures pour les élèves





Chaque élève aura 2h d'accompagnement
personnalisé qui regroupe du
soutien, de l'approfondissement, de l'interdisciplinarité
et de l'orientation. Cela
peut paraître alléchant pour certains
parents et élèves, mais la mise en pratique
est très problématique : cela sort
de la mission première des enseignants,
les effectifs de classes sont très
chargés, la situation d'un élève varie
selon les matières...Les moyens horaires
destinés aux groupes à effectifs
réduits seront globalisés (au total 10h
30 par classe) ce qui passera par des
arbitrages locaux entre disciplines...et
donc pourra générer des tensions !

La même logique s'appliquerait ensuite
aux classes de Première et Terminale...



Plus de travail pour les professeurs






Les enseignants seraient sous tutelle
d'un conseil pédagogique, avec des
membres désignés par la direction. Un
tel conseil serait lui-même sous le
contrôle du conseil d'administration.
C'est donc une hiérarchie intermédiaire
qui répartira les horaires de dédoublements
et de TP, le tutorat, les horaires
entre les langues, fera des projets et
expérimentations diverses...Le pouvoir
du chef d'établissement s'accroit donc,
tout comme la concurrence entre les
enseignants. Ces derniers verront la
multiplication de tâches annexes puisqu'ils
devront en plus d'enseigner:
accompagner, faire du tutorat, soutenir,
remplir des livrets de compétences,
organiser la gestion de la pénurie et élaborer
des projets porteurs pour mieux
vendre son lycée...La charge de travail
s'alourdit et la liberté pédagogique se
réduit.

Enfin, les personnels qui travaillent
avec les enseignants sont de moins en
moins nombreux, que ce soient les
conseillers d'éducation, les conseillers
d'orientation, les médecins scolaires, le
personnel de surveillance, les documentalistes...
ce qui nuit au travail de tous.



Des établissements autonomes





Avec une telle réforme il est évident
que les règles nationales sont de plus
en plus bafouées: une partie des horaires,
des programmes et des obligations
de services dépendront de décisions
locales !

Chaque établissement devrait avoir
son propre label: le profilage des établissements
ouvre la porte au recrutement
local, sans barème. D'ailleurs, la
création du master éducation et la diminution
des postes aux concours alimentera
un vivier d'enseignants précaires
recrutés à master 2 (bac + 5) par les
chefs d'établissement avec des contrats
à géométrie variable.

l'autonomie accentuera la recrutement
sélectif des lycées, la concurrence
et les inégalités entre les établissements.
Le baccalauréat est directement
menacé, comme examen national et
anonyme.

Bref, c'est l'éclatement de l'éducation
nationale avec des normes communes
qui garantissaient un minimum d'égalité
sur l'ensemble du territoire, à la fois
pour les élèves et les enseignants.
Cette réforme répond avant tout à des
impératifs économiques : réduire les
moyens alloués à l'enseignement dans
le cadre d'une politique d'économie
budgétaire, et subordonner l'enseignement
au monde de l'entreprise fondé
sur la recherche du plus grand profit.
Les questions liées à la transmission de
certains savoirs culturels deviennent
secondaires...en tout cas pour la masse
de la population, car les élites sont bien
entendu préservées !

Pour faire reculer Chatel, seul le tous
ensemble jusqu'au retrait de la réforme
s'impose. La grande majorité des enseignants
en est convaincue, car il y a
urgence! Ce n'est en aucun cas des
journées d'action ponctuelles, sans lendemain
et mal préparées qui mettront
en échec Chatel et ce gouvernement.
Bien plus, c'est ce dispositif stérile des "
journées d'action " qui permet depuis
des années aux destructeurs de l'Ecole
de continuer la casse en toute impunité.

Anne-Sophie Meignant,

1er février 2010



Modifié le dimanche 21 février 2010
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