Policiers, hors des lycées ! Retrait de la réforme E3C !

Depuis la mi-janvier, les épreuves de l'E3C (épreuves communes de contrôle continu du nouveau baccalauréat) organisées par les rectorats et le ministère de l'Éducation nationale ont fait l'objet de très fortes contestations des professeur.e.s et élèves des lycées sur tout le territoire, au point que les blocages et désorganisations ont obligé les directions des lycées à reporter les épreuves après les vacances scolaires.

Policiers, hors des lycées ! Retrait de la réforme E3C !
(Photo : Philippe LOPEZ / AFP)

Environ un tiers des lycées s’est ainsi mobilisé contre cette réforme du baccalauréat. La principale caractéristique de cette réforme est l’organisation d’épreuves de contrôle continu avec des sujets choisis localement, rendant ainsi le baccalauréat totalement inégalitaire selon les territoires. À Paris, Nantes, Toulouse, Rennes, en Martinique, en Guadeloupe, partout en France, la mobilisation des jeunes contre l’E3C a perturbé les épreuves. Plus de 220 épreuves ont ainsi été annulées et reportées.

Rejet de la réforme E3C de Blanquer

À l'image de la réforme de Blanquer, c'est en réalité toute la politique de Macron qui est rejetée.

Le rejet de la réforme E3C, c’est le refus de la réforme du baccalauréat, de Parcoursup ; c’est le refus de la casse du caractère national des diplômes, de la liquidation des enseignements et des programmes ; c’est le rejet de la réforme des universités (2018) ; c'est le refus des inégalités, de l'élitisme et de la sélection par l'argent !

C'est aussi la défense du droit à l’enseignement public, laïc, gratuit pour toutes et tous quel que soit le territoire où l'on habite, quelle que soit son origine sociale. C'est la défense du statut de professeur.e et du statut de la fonction publique ; c'est l’exigence de moyens, d’emplois et de budgets pour fonctionner.

Face à cette contestation, le gouvernement poursuit dans sa logique de répression. Pour Blanquer-Castaner-Macron, les épreuves E3C doivent se passer coûte que coûte !

Une répression inédite

Un nouveau cap a été franchi en matière de répression et de violences policières. Des méthodes dignes des pires régimes, des pratiques inédites depuis l’après-guerre ont vu le jour en 2020 : organisation des épreuves sous surveillance policière tant aux abords (rassemblements interdits) qu’à l’intérieur des établissements (fouilles, filtrages, garde des portes des salles de composition) ; surveillance des épreuves par des auxiliaires (personnels administratifs, personnes étrangères à l’Éducation nationale) violences policières sans précédent pendant des examens : matraquages, gazages, interpellations, placements en garde à vue (dont 25 en Seine-Saint-Denis), interpellations préventives, présentation devant des juges ; répression et pression administrative (exclusions, notes à zéro, menaces sur les élèves, les parents...) qui se comptent par dizaines. Dans cette volonté d'intimider et de menacer les jeunes, les directions d’établissements jouent un rôle complice du pouvoir en faisant appel aux forces de l'ordre d'une manière plus que zélée.

La répression et les violences d’État frappent indistinctement la population : les grévistes, les Gilets Jaunes, les jeunes, toutes celles et ceux qui se dressent face à Macron et sa politique.

Dirigeants syndicaux, où êtes-vous ?

Il n'est pas possible de rester immobiles devant ces faits d'une gravité sans précédent ! Ces intrusions policières dans les lycées sont intolérables ! Pendant que la jeunesse se fait matraquer, les syndicats regardent ailleurs ! La FSU, syndicat majoritaire, FO, CGT, SUD n'ont pas appelé à la grève et pas même à un rassemblement pour dire stop aux violences contre les jeunes, retrait de L’E3C ! L'UNEF balbutie, l'UNL et la MNL appellent timidement à la grève le 5 mars ; quant à la FCPE, elle suggère d’autres moyens d’action pour ne pas mettre les enfants en danger !

Le gouvernement a peur de la jeunesse ; il sait que si elle sort dans la rue et qu’elle manifeste, elle peut entraîner tout le pays dans la grève générale : voilà pourquoi il déchaîne une telle violence contre les lycéennes et les lycéens !

A bas la politique de la matraque Blanquer-Castaner-Macron !

Toutes les organisations du mouvement ouvrier doivent se lever maintenant pour dire STOP, protéger et faire bouclier avec comme mot d’ordre:

HALTE AUX VIOLENCES POLICIÈRES CONTRE LA JEUNESSE LYCÉENNE !

POLICIERS, HORS DES LYCÉES !

APPEL À LA GRÈVE POUR LE RETRAIT DE L'E3C

APPEL À UNE MANIFESTATION NATIONALE




Catherine Noury,
29 février 2020

Modifié le mercredi 11 mars 2020
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