Besancenot : jeune, sympa et antitrotskyste...
sympa et antitrotskyste... | FranceQuelques mois après avoir appelé à voter Chirac, la LCR se déclare prête à participer à un hypothétique gouvernement de gauche. Dans ces conditions la LCR peut-elle continuer à se présenter comme un parti trotskyste ? Et, pour combien de temps ?Croyant sans doute que son organisation est sincèrement trotskyste, Galia Trépère, militante de la LCR, ne s'attendait donc pas à se faire taper sur les doigts quand elle a écrit dans Rouge : " La "guerre contre le fascisme" fut invoquée pour ensevelir des centaines de milliers d'hommes et de femmes - résidant dans les villes allemandes- principalement des quartiers ouvriers- sous des tapis de bombes tandis que nombres de dignitaires nazis se refirent une virginité ou purent s'enfuir grâce aux autorités des armées alliées (...) il fallait empêcher qu'ils puissent se soulever comme venaient de le faire les travailleurs italiens ou grecs ".Galia Trépère affirmait aussi, à juste titre, que la seconde guerre mondiale n'avait pas "un objectif différent de celui de la Première guerre mondiale : un nouveau partage du monde et de ses richesses (matières premières et peuples à exploiter)Quand la LCR falsifie l'Histoire
Or, ces simples rappels historiques ont suscité une sèche mise au point de trois dirigeants de la LCR, ces derniers expliquant que"aucune analyse ne peut éviter de partir de ce qui est à la fois central et spécifique lors du dernier conflit mondial. à savoir le nazisme et d'affirmer ensuite : "Les prises de position des différents courants trotskystes [en 1939,45] s'avèrent fort discutables" sans même prendre la peine de rappeler le combat internationaliste mené par les trotskystes contre le nazisme. (il est certes question, au détour d'une phrase, des terribles persécutions qu'ils ont subies de la part des nazis et des staliniens) Ce qui s'avère donc discutable pour la LCR, c'est la position traditionnelle des trotskystes qui , tout en luttant contre le nazisme souvent au prix de leur vie ont toujours considéré la seconde guerre mondiale comme une expression de la guerre entre impérialismes et qu'il convient donc de ne pas dédouaner la responsabilité de l'impérialisme US par exemple. Voilà ce qui vaut à Galia Trépère les foudres des dirigeants de son parti.
Trotsky et Staline, du pareil au même
"Si Trotsky avait été à la place de Staline, il n'aurait pas fait mieux ", lorsque, sur le plateau de l'émission Tout le monde en parle, Thierry Ardisson lui rappelle ces propos, Besancenot acquiesce. Pourtant, il sait fort bien que Trotsky ne voulait pas prendre la "place " de Staline. Trotsky s'en est expliqué mille fois : seule la mobilisation des masses aura raison du stalinisme - antithèse du communisme - c'est cette mobilisation ouvrière et paysanne contre la bureaucratie stalinienne qu'il faut préparer et nourrir. Or, qu'il le veuille ou non, Besancenot accrédite, après les staliniens, la fiction d'une lutte personnelle de Trotsky pour le "pouvoir ".
Ainsi, la LCR se démarque de plus en plus nettement de toute référence au trotskysme pour s'intégrer définitivement dans cette gauche qui a déjà gouverné et qui a préparé tous les "dossiers " anti-ouvriers du gouvernement Chirac-Raffarin. La direction de la LCR ne fait plus mystère de ses intentions. Pour les militants de la LCR qui n'auraient pas compris où leurs dirigeants veulent les entraîner, la déclaration faite par F. Coustal, membre du Bureau politique de la Ligue, à l'Humanité, est édifiante : Si, par principe, nous ne sommes pas opposés à des alliances possibles, il reste cependant des questions essentielles à régler avant toute avancée. Celle, prioritaire, du bilan de cinq ans de gauche au gouvernement que doivent tirer les partis qui ont participé à cette gestion et des raisons profondes qui les ont conduit à l'échec électoral. (...). Nous posons également en préalable la nécessaire discussion sur ce que doit être le contenu d'une politique réellement à gauche... Pas d'hostilité aussi de notre part au principe du soutien ou d'une participation à un gouvernement de gauche. A deux conditions. l'obtention d'un accord avec les autres composantes sur des mesures emblématiques anticapitalistes. La garantie absolue -une condition pour que la LCR effectue ce saut pour elle historique - que le rapport de force social soit tel qu'il nous aide à peser à l'intérieur de l'exécutif. Quant au projet d'une force politique nouvelle, l'idée de la LCR est relativement claire. Ce n'est pas un parti révolutionnaire, mais un mouvement anticapitaliste de lutte rassemblant des gens d'origines politiques diverses, des syndicalistes, des animateurs des mouvements sociaux Interview, dans l'Humanité 30 août 2002, sous le titre : "que faire du succès de Besancenot".
Quand la LCR veut son ministre
On a bien lu, Besancenot et ses amis veulent devenir ministres à leur tour. Et la prose d'un Coustal ressemble à se méprendre aux déclarations d'intention de Marchais, ou de Robert Hue, préparant les militants du PCF à une "participation à un gouvernement de gauche" : des mesures "emblématiques ", un rapport de forces qui permette de "peser à l'intérieur du gouvernement " et, surtout, pas de parti révolutionnaire, en gage de certificat de bonne conduite. C'est le préambule classique à la "solidarité gouvernementale " dans le cadre d'un gouvernement "de gauche " On sait ce que ça donne : un "exécutif " qui met en oeuvre les plans capitalistes
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