Elections municipales à Cordoba

Le 13 septembre, la ville de Cordoba la deuxième d’Argentine avec 1 million 400 000 habitants a élu son maire et son conseil municipal. L’Union Civique Radicale a gagné ces élections avec 32% des voix et son candidatMestre a été élu maire de la ville, tandis que le candidat de l’actuelle Présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner, s’est retrouvé avec 2,35% des voix, en septième position juste derrière la candidate du MST. Quant à eux, les candidats du FIT et du MAS ont perdu 63% et 85% des voix qu’ils avaient obtenu lors des élections, du mois de juillet, au poste de Gouverneur. Retour sur une victoire électorale.

Le désintérêt face à la troisième consultation électorale de l’année et l’indigestion par rapport aux candidats des vieux partis furent la marque d’une brève campagne, où le vide du « marketing »des principaux candidats fit disparaître le nécessaire débat politique sur le modèle de ville nécessaire pour Cordoba.

Seul le MST a augmenté ses voix

Semblable à la majorité des élections de cette année, les voix se sont portées sur les principaux candidats. Les quatre premiers rassemblant à cette occasion 89% des suffrages. Les quatre listes de gauche passent de 14,26% aux élections de gouverneur à 6,85% à ces élections municipales, seul le MSTa augmenté ses voix de 33%.

La dispersion de l’opposition et le soutien du Gouverneur au candidat de l’UCR sont les clés du triomphe insolite d’un maire qui fut le responsable de la pire gestion municipale de ces dernières décennies.

Des services publics paralysés, une ville fortement endettée, une équipe municipale entachée de nombreux cas de corruption et d’une fièvre de privatisations rejetée par la société, sont les raisons pour lesquelles 70% des habitants de Cordoba se sont refuséà voter pour le maire actuel.

Le FIT a payé cher son sectarisme

Embarqué dans une campagne centrée sur le rejet du reste de la gauche, se proclamant « l’unique gauche », le FIT a payé cher son sectarisme. Les chiffres ne laissent pas de place aux différentes interprétations, la gauche sectaire a connu un recul très important. Dirigée par le FIT qui a perdu 41 000 voix, soit 63% de son capital, par rapport à l’élection de juillet. Le MAS n’a pas connu un meilleur résultat, perdant 85% des suffrages qu’il avait obtenus deux mois plus tôt.

Dans le cadre du rétrécissement de l’espace à gauche, le résultat du MST a été meilleur par rapport aux trois autres listes, il est le seul qui a vu son nombre de voix augmenter de 30%.

L’insistance à diviser, défendue avec force par le candidat tête de liste du FIT, n’a pas seulement empêché une représentation de la gauche au conseil municipal mais a donné une place plus importante au MST. Loin d’une nécessaire remise en cause, le candidat du FIT a insisté dans des émissions de radio en déclarant qu’ « il a eu raison de ne pas faire alliance avec le MST », car il « a des méthodes différentes des nôtres et n’a pas fait d’autocritiques ». Ainsipour s’unir avec le FIT il faut demander pardon pour penser différemment. Elargissement et démocratie, zéro.

La nécessaire unité à gauche

Si l’on compare les résultats des élections de juillet et de septembre, le nombre de voix séparant le FIT (un bloc électoral de trois partis) et le MST est passé de 49 098 à 3 470 démontrant que la nécessité d’unité à gauche est partagée par de plus en plus de personnes.

Le MST a disputé la première place au FIT dans tous les quartiers les plus populaires de la ville. Avec le mot d’ordre « une ville qui défend les services publics », le MST a fait un pas très important, avançant dans son implantation et touchant des milliers d’habitants de Cordoba. Le développement du MST ne s’est pas fait seulement sentir en terme de votes, mais surtout par l’ouverture de nouveaux locaux permis par l’accroissement du nombre de militants.

Paul Dumas, 25 septembre 2015

FIT : Front de gauche et des travailleurs (Bloc électoral regroupant trois partis)

MST : Mouvement Socialiste des Travailleurs

MAS : Mouvement pour le socialisme

Modifié le vendredi 02 octobre 2015
Voir aussi dans la catégorie Argentine
« La victoire de la légalisation de l'avortement renforce toutes les luttes de genre »« La victoire de la légalisation de l'avortement renforce toutes les luttes de genre »

Le 30 décembre dernier, la légalisation de l'avortement, qui a été l'objet d'une lutte acharnée des femmes argentines depuis des décennies, a été votée par le Sénat argentin. C'est une...

Alternativa Socialista 775Alternativa Socialista 775

Tareas para el año que comienza Las dos crisis. Para hacer un balance del año que termina no puede pasarse por alto que estuvo marcado por dos crisis de magnitudes históricas. La sanitaria...

Le vent de la révolution souffle sur le mondeLe vent de la révolution souffle sur le monde

La situation mondiale vit un changement évident, avec des explosions, des révoltes et des révolutions. Ses causes, ses caractéristiques, ses défis.

Hector DaerRéforme des retraites en Argentine : le bras de fer

En décembre, la situation était extrêmement tendue en Argentine. La mobilisation contre la réforme des retraites a provoqué de violents affrontements à Buenos Aires entre la police et les...

Élections en Argentine : La déroute du péronisme et les perspectives du MSTÉlections en Argentine : La déroute du péronisme et les perspectives du MST

Le 22 octobre 2017, après les primaires du mois d’août, quelque 33,1 millions de citoyens ont été convoqués à des élections législatives partielles afin de remplacer, pour quatre ans, 127...

Le mouvement vers la grève généraleLe mouvement vers la grève générale

Les statistiques indiquent une amorce de reprise économique en Argentine mais, dans la rue, la tension sociale s'accentue en raison d’une inflation à 40 % : Des dizaines de milliers d'Argentins...



HAUT