Lutter contre la spéculation
Vénézuela : après la dévaluationVendredi 8 janvier, le président Chavez a annoncé la dévaluation du bolivar, la monnaie du pays. Stalin Perez Borges, membredu Front Socialiste des Travailleurs du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) et Coordinateur national de l'Union
Nationale des Travailleurs, déclare " si le gouvernement veut véritablement convertir la dévaluation en une mesure offensive
contre le capital, il est nécessaire de l'accompagner par d'autres mesures ". Voici des extraits de son entretien publié
dans " Marea Socialista ", organe de nos camarades dans le PSUV.Les déclarations du président
Chavez de frapper un grand coup
contre les spéculateurs, en commençant
par l'expropriation de la chaîne
de supermarché Exito, et d'augmenter
le rôle de l'Etat dans l'importation pour
en finir avec les parasites qui ont utilisé
le dollar pour importer et vendre à des
prix exorbitants, sont un bon signal sur
le tournant qu'il veut prendre après la
dévaluation. Elles montrent qu'il y a une
intention, tout au moins de la part de
Chavez, de vouloir prendre, progressivement,
des mesures contre les capitalistes
qui depuis longtemps ont joué
avec la spéculation pour voler le peuple
et la nation.
Implication de la classe ouvrière
Mais pour que ces mesures aient un
véritable impact " il est nécessaire qu'elles
soient accompagnées d'autres qui
encouragent la participation des travailleurs
dans la lutte contre ces capitalistes
" souligne Perez Borges.
" Pour cela nous reprenons quelques
thèmes que nous avons mis en avant
dans " Marea Socialista ". l'un d'entre
eux est l'augmentation générale des
salaires. Pendant ces dernières années
la bourgeoisie a fait des profits record,
tandis que l'inflation n'a cessé de réduire
nos salaires. Chavez, lui-même a dit
que les capitalistes nous ont volé pendant
des années par la spéculation, en
vendant leurs marchandises au prix du
dollar parallèle. Voilà pourquoi il faut
revaloriser les salaires, et l'annonce de
l'augmentation du salaire minimum n'est
pas suffisante au regard de ces années
de spéculation et d'inflation. Une augmentation
générale des salaires peut
seule compenser la baisse du pouvoir
d'achat des travailleurs "
Pour que les voleurs rendent gorges
" Mais il nous faut
compléter :
Chavez a parlé
avec emphase de
la lutte contre la
plus-value, la
confondant avec la
spéculation, disant
que nous devrions
lutter contre ce vol
de la part des capitalistes.
Mais avec
ou sans spéculation, les capitalistes
nous volent, parce que la plus-value
c'est simplement la partie de notre travail
qui n'est pas payée. C'est la source
des profits des capitalistes. Dit d'une
autre manière, les capitalistes ne
payent jamais aux travailleurs la totalité
du travail fait, ils leur en payent seulement
une petite partie, pour que ceux-ci
puissent continuer de produire. Le reste,
ils le volent. "
" Si nous voulons lutter contre la plus-value,
alors les capitalistes doivent nous
payer ce qui de toute évidence nous
appartient. Une augmentation générale
des salaires serait une façon de le faire,
de même qu'imposer une limite aux profits.
Ceci, bien sûr, devrait être accompagné
par la lutte des travailleurs pour
que les capitalistes s'y soumettent. "
Ouvrez les livres de comptes
Pour donner un outil aux travailleurs
dans cette lutte, le gouvernement
devrait faire voter une loi pour que les
capitalistes ouvrent leurs livres de
comptes et montrent aux travailleurs ce
que gagne l'entreprise
et d'où proviennent
ses gains. " Une
mesure dans ce sens
serait un pas fondamental,
élevant la
conscience de la classe
ouvrière, et une
arme dans la lutte
contre l'exploitation.
Ainsi nous pourrions
voir exactement ce
qu'ils volent aux travailleurs
et aux
consommateurs. Les
travailleurs doivent
avoir ce pouvoir pour,
à partir de là, lutter contre la plus-value
et la spéculation et saisir les entreprises
qui y sont impliquées. La même chose
en ce qui concerne l'importation.
Depuis des mois nous disons qu'il est
nécessaire de mettre en place le monopole
de l'Etat sur le commerce extérieur.
Chavez est dans le vrai quand il dit que
l'Etat peut faire ce que font les importateurs.
Alors que l'Etat assume cette
responsabilité et en prenne le contrôle.
Ceci ne serait pas seulement une
mesure contre le capital, mais aussi un
pas vers la planification de l'économie."
Contrôle ouvrier
" Quels sont ceux qui savent ce dont
les entreprises ont besoin pour produire
et produire mieux ? Quels sont ceux qui
connaissent les besoins des familles
pour leur bien-être et leur alimentation ?
Les travailleurs et le peuple ! C'est eux
qui doivent participer et contrôler le plan
d'importation. C'est eux qui doivent participer
et contrôler la distribution des
produits importés. "
Traduit de " Marea Socialista "
du 18 janvier 2010
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Nous reproduisons des extraits du texte publié sur le site apporea.org par nos camarades vénézuéliens de Marea Socialista.
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