La crise au Venezuela atteint un niveau sans précédent

Contre la faim, la répression, la mort et la décadence sociale, le mécontentement se voit partout. Tous les jours, les mobilisations dans les rues sont énormes. Le phénomène n’a rien à voir avec la mobilisation bolivarienne qui a ouvert les portes à des mesures sociales importantes en faveur de la majorité populaire.

La crise au Venezuela atteint un niveau sans précédent

Aujourd'hui, cette même population ressent dans sa vie quotidienne la catastrophe provoquée par Maduro, lequel alimente par sa politique les tentatives de l'opposition de droite pour reprendre le pouvoir.

Certains intellectuels, porte-paroles d’un néo-stalinisme, défendent le gouvernement vénézuélien et minimisent complètement sa responsabilité dans la crise. Même s’ils critiquent la coalition de droite (MUD) et les plans de l'impérialisme, ils couvrent l'action répressive du gouvernement.

Erreurs d'analyse pour une politique erronée

Première invention : Maduro tenterait de poursuivre le processus bolivarien mais commettrait des erreurs à cause de l’imposante bureaucratie qui l'entoure. Tout cela est complètement farfelu.

Ceux qui soutiennent Maduro défendent donc le premier responsable de la décadence sociale qui frappe le peuple.

Le PSUV et la MUD sont d'accord pour poursuivre le démontage des conquêtes sociales.

Pour eux, l'enjeu est de savoir qui passera le meilleur accord avec les entreprises impérialistes, qui va contrôler l'État, qui administrera et distribuera les rentes du pétrole par milliards. Il n'y a là aucune volonté de démocratie, ni d'un côté ni de l'autre. Les deux sont conscients que pour aboutir, ils ont besoin d'un système politique complètement autoritaire, pour rayer de la carte toutes les conquêtes ouvrières obtenues dans les meilleures années de la période Chavez.

Maduro est orienté vers la droite en appliquant une politique d’austérité conforme aux demandes de l'impérialisme.

Il est clair que le gouvernement à un plan global anti-populaire, qu'il s'appuie sur une bureaucratie qui a tout d'une nouvelle caste mafieuse, enrichie à la tête de l'État bourgeois par les rentes du pétrole.

Les explications de Carlos Carcione de Marea socialista sont claires : « on peut voir deux périodes dans la politique de Maduro. Une première d’austérité, située entre la dévaluation de février 2013, un mois avant la mort de Chavez et le deuxième semestre 2014. Au cours de cette période, un premier lot de lois va tenter d'alléger le poids du paiement de la dette en rognant sur les conquêtes sociales, en réduisant les importations et en baissant les salaires pour stimuler un processus inflationniste. Cette politique d’austérité, de contre-réforme économique, de baisse des salaires, a enrichi la bureaucratie et a appauvri les familles travailleuses et les secteurs populaires en les empêchant d'accéder aux biens et aux produits de base.

La deuxième période a commencé fin 2014 avec une nouvelle loi qui lui a permis de gouverner par décret.

Pour contrer la baisse du prix du pétrole, Maduro a créé des zones économiques spéciales, où la législation vénézuélienne n'était pas applicable. Il a directement ouvert la brèche à une féroce implantation du capital transnational. »

De notre coté, notre position est simple : nous rejetons toute la politique et les actions de l'opposition de droite qui veut jeter le Venezuela dans les bras de l'impérialisme. Avec la même force nous accusons Maduro de lui faciliter la tâche en écrasant les secteurs populaires par la force ou par la faim.

Des intellectuels commencent à prendre position en accusant le caractère antidémocratique et répressif du gouvernement, le rendant responsable de la crise. Des débats s’engagent dans les différents courants du Chavisme. Le mécontentement des intellectuels est à l’origine d’une déclaration internationale contre la violence, contre les morts, sans pour autant soutenir l'opposition de droite.

Cette déclaration, qui ouvre la voie à une critique organisée, insiste pour que la gauche demande plus de démocratie et non le contraire.

Vers une direction politique indépendante

Ouvrir le chemin comme opposition de gauche au gouvernement, c'est le travail que nos camarades de Marea socialista impulsent, organisent, pour rassembler des intellectuels Vénézuéliens, des représentants syndicaux, des étudiants, des ouvriers, des anciens ministres de Chavez, pour engager le combat en faveur d’un mouvement anti-capitaliste sous les meilleurs drapeaux de la révolution bolivarienne.

Ceux qui soutiennent Maduro ne font pas partie de ce processus.

L'alternative vient d'en bas, de ceux qui luttent contre la MUD et le PSUV, organisés autour de perspectives anti-capitalistes et socialistes, pétris du courage de ceux qui ne sont pas attachés à des intérêts particuliers, ni à des opportunités politiques ou économiques, variables selon les occasions.




Article de Sergio Garcia,
directeur de la revue Nueva Izquierda,
cofondateur de MAREA SOCIALISTA,
traduit et adapté par Remi Duteil,
18 juin 2017

Modifié le mardi 27 juin 2017
Voir aussi dans la catégorie Venezuela
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Nous reproduisons des extraits du texte publié sur le site apporea.org par nos camarades vénézuéliens de Marea Socialista.

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