Lula en échec
Brésil : élections présidentielles du 1er octobreÀ la suite du premier tour des élections présidentielles, le Président brésilien sortant, Lula, se retrouve en ballottage avec 48,61 % des voix, alors qu'à la mi-septembre les sondages le donnaient gagnant avec 15 à 20 points d'avance sur son principal rival Geraldo Alckimn, qui a, quant à lui, obtenu 41,64 % des voix. En même temps que l'élection présidentielle avaient lieu les élections des 513 députés nationaux. Le Parti des Travailleurs de Lula (PT) y a perdu 9 députés, passant de 91 à 82 sièges.l'élection de Lula à la Présidence en 2002 avait soulevé un immense espoir, dans la population laborieuse brésilienne, sur tout le continent latino-américain, et au-delà.Mais il a fallu déchanter, la politique menée tout au long de son mandat par l'ex-syndicaliste et ex-ouvrier métallurgiste ne s'est en rien distinguée, sur le fond, de celle de ses prédécesseurs : réduction du budget de l'éducation, de la santé et de la famille ; accord au sein du Parlement avec les partis bourgeois pour voter la réforme du système des pensions des employés publics, détruisant les droits acquis de dizaines de millions de fonctionnaires ; refus d'accomplir la réforme agraire voulue par les millions de Sans Terre brésiliens, silence complice face à la vague de crimes commis par les bandes paramilitaires au service des grands latifundiaires. Attentif à toutes les exigences des multinationales, Lula a continué de payer la dette extérieure et ses intérêts contractés par les gouvernements antérieurs, versant des milliards de dollars au FMI, au mépris des besoins vitaux de la population.
Sur le plan international, il a pris la tête des opérations militaires en Haïti, dictées par les impérialismes américain et français. Il a avalisé par son silence les actes criminels de l'impérialisme au Moyen-Orient, ce qui lui a valu l'amitié et le soutien de Bush et de Condoleeza Rice. Il a amené le Venezuela à intégrer cet instrument de spoliation au service de l'impérialisme et des multinationales qu'est le Mercosur.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, le gouvernement de Lula et du PT a vécu dans les scandales, devenant le gouvernement le plus corrompu du continent latino-américain. Le Président Lula a dû, en différentes occasions, se " laver les mains " des agissements de ses subalternes. Il y a deux semaines, un nouveau scandale l'a éclaboussé, celui du " dossier ", des documents apparemment compromettants pour Alckmin que des militants du PT auraient tenté d'acheter pour salir l'image du rival de Lula.
Le virage à droite de la direction du PT et sa trahison du programme du parti construit par les militants durant ces dernières décennies ont modifié le vote pour Lula et le PT. Par le passé, Lula et le PT obtenaient leurs voix dans les états industrialisés, comme celui de Sao Paulo, qui représente la moitié de l'industrie brésilienne. Aujourd'hui Lula n'y a obtenu que 36 % des voix, et 70 % dans les états pauvres du Nordeste, où la majorité de la population vit des programmes d'assistance aux familles misérables.
Triomphe pour Heloísa Helena
Les élus exclus du PT parce qu'ils avaient refusé de voter la réforme des pensions proposée par le gouvernement Lula - la sénatrice Heloísa Helena et les députés Babá et Luciana Genro - ont constitué en juin 2004 le P-SoL (Parti Socialisme et Liberté), qui s'est présenté à ces élections sous la bannière d'un front de gauche formé avec le PSTU (Parti socialiste des travailleurs unifié) et le PCB (Parti communiste brésilien). Heloísa Helena, candidate à la Présidence, a obtenu 6 575 393 voix (6,85 % des voix). Chico Alencar, Luciana Genro et Ivan Valente ont été élus au Parlement national, Carlos Gianazi et Raul Marcelo au Parlement de l'état de Sao Paulo et Marcelo Freixo au Parlement de l'état de Rio de Janeiro.
Ni Lula ni Alckmin
Le 3 octobre, l'exécutif national du P-SoL a voté une déclaration donnant sa position sur le deuxième tour du 29 octobre : " Ces 6 575 393 voix représentent un triomphe politique d'autant plus important que nous savons que nos électeurs ont dû aller contre le courant, nageant contre la marée du " vote utile " et de la fausse polarisation entre PT et PSDB [Parti de la social-démocratie du Brésil, NdlR], en votant pour notre candidate. Au second tour, l'exécutif national du P-SoL a décidé de n'appeler à voter ni pour Lula ni pour Alckmin. [...] Le P-SoL considère que ces candidats qui se présentent au second tour défendent des politiques économiques néolibérales et des réformes qui vont dans le sens de la suppression des droits des travailleurs du service public et des retraités brésiliens. [...] Nous appelons le peuple brésilien à n'avoir confiance en aucun d'entre eux et à se préparer à résister et à combattre la politique que mettra en oeuvre le vainqueur, quel qu'il soit ".
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