Échec à Bush
Argentine : le sommet de Mar del PlataLe sommet des Amériques s'est conclu sur un échec retentissant pour Bush et ses alliés. Ils n'ont pu obtenir ce qu'ils étaient venus chercher : un soutien unanime à l'ALCA, le traité de libre commerce américain. Le président mexicain Fox fut le plus servile et Chávez le plus farouche opposant. Le président argentin Kirchner, qui s'acquitte pourtant régulièrement de ses obligations envers le FMI et paye la dette extérieure scrupuleusement, lui non plus n'a pas signé ce que demandait Bush.Les 4 et 5 novembre, à Mar del Plata, s'est réuni le IVe sommet des Amériques. Les Présidents de tous les pays du continent étaient présents, sauf Fidel Castro, qui n'avait pas été invité. Bush et ses alliés, avec son valet Fox en tête, souhaitaient que tous apposent leur signature sur un texte de soutien à l'ALCA. Mais la réunion s'est terminée sur une évidente crise politique, et tout le monde s'est accordé à dire qu'il y a des désaccords. Et c'est ce qui apparaît dans le document final, repoussé durant des heures. En vérité, l'anniversaire de son épouse Laura fut la seule chose que put fêter Bush.Non à l'ALCA
Voilà des années que les États-unis tentent d'étendre leur domination sur toute l'Amérique. Depuis 1994, avec l'intégration du Mexique au traité de libre commerce avec le Canada (l'ALENA), les États-Unis veulent imposer l'ALCA, pour éliminer les tarifs douaniers et autres mesures qui protègent les marchés intérieurs de nos différents pays. Si cet accord voyait le jour, il ne serait plus possible de bâtir un projet pour un pays indépendant, ce serait la fin du peu d'industrie nationale qui nous reste - en particulier les petites et moyennes entreprises -, cela augmenterait notre dépendance vis-à-vis des monopoles étrangers, aggraverait le pillage des ressources naturelles et assurerait d'immenses profits aux investisseurs par-dessus les lois nationales. Il y aurait " libre circulation " des marchandises, mais au seul bénéfice des États-Unis.
Les États-Unis et 28 de ses alliés sont pour l'ALCA. Pour le Venezuela et les pays du " Mercosur " - Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay - " les conditions pour un accord de libre commerce équilibré et équitable n'existent pas encore ". Ces divergences ne reposent pas sur la volonté d'indépendance des Présidents, à l'exception de Chávez, mais sur les luttes et le sentiment anti-impérialiste des peuples frères de toute l'Amérique : en Argentine, au Venezuela bolivarien et parmi les travailleurs de l'Amérique du Nord, chez qui le mécontentement envers Bush ne cesse de croître.
Double langage
Le président Kirchner a demandé à Bush de " l'aider " dans sa négociation avec le FMI. Le FMI exige plus et encore plus ; ses exigences sont si féroces que le gouvernement argentin doit apparaître comme " résistant " un peu. Il en est de même avec l'ALCA, l'énorme majorité du peuple argentin le rejette. Si Kirchner capitule sans condition, il se " grille " politiquement. Alors il ne signe pas l'ALCA et Bush ne " l'aide " pas avec le FMI ... Quand il peut, il se met au garde-à-vous, comme Lula. C'est le double langage : de temps en temps on s'oppose à Bush ou au FMI en paroles ... mais on n'arrête pas de payer, pas même un seul jour, la dette et les intérêts de la dette.
Continuer la lutte anti-impérialiste
l'ALCA a été durement frappé au sommet de Mar del Plata, mais non vaincu. D'une façon ou d'une autre, Bush va chercher à élargir sa domination économique sur le continent américain. Comme il ne peut, pour l'instant, rallier tous les pays à un même traité économique, il va tenter de le faire par des accords bilatéraux, comme c'est déjà le cas avec le Mexique. De plus, avec ou sans l'ALCA, les gouvernements continuent d'appliquer les recettes du FMI, de la Banque Mondiale et des grands monopoles : budgets anti-ouvriers, augmentations des tarifs des services publics, inflation constante, etc, les attaques contre les revenus populaires ne s'arrêtent pas. Voila pourquoi la bataille n'est pas terminée. Chaque lutte pour les salaires, les retraites ou la protection sociale, chaque revendication contre les entreprises privatisées ou pour le budget des universités, chaque manifestation contre la dette et l'ALCA, font partie du même combat en Argentine et en Amérique latine. Parce que celui qui est derrière tous ces gouvernements serviles, celui qui en est le patron, c'est le même : l'impérialisme nord-américain, notre plus grand ennemi.
Vilma Ripoll, dirigeante du MST (Mouvement Socialiste des Travailleurs, section argentine de l'UIT).
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