La marche vers l' indépendance
Algérie : 50e anniversaire de l'indépendance (1re partie)Après 132 ans d'occupation coloniale, le 5 juillet 1962 l'Algérie devenait indépendante. La colonisation présentée comme l'oeuvrecivilisatrice de la France à l'exposition universelle de Paris en 1889 avait pris fin. .Mais il faut le dire, cette indépendance a été
arrachée grâce au combat acharné du peuple algérien tout entier, au travers d'un processus authentiquement révolutionnaire.Après la guerre de 1914-18, le
patronat français fait appel à la
main-d'oeuvre immigrée et en
premier celle des colonies pour
remplacer les 1 500 000 morts de la
guerre impérialiste. La France est le
premier pays d'immigration au monde
devant les Etats-Unis d'Amérique. Des
dizaines de milliers d'Algériens, un tiers
de la population active de l'Algérie, pour
beaucoup originaires de Kabylie et de
Tlemcen, vont se retrouver dans les
régions industrielles en France. Nord, Ils
vont s'intégrer ainsi dans le mouvement
ouvrier, participer aux assemblées
générales, aux meetings, aux comités
de grève, aux manifestations...se
syndiquer. C'est ainsi qu'ils deviendront
les cadres de la lutte pour
l'indépendance.
Première organisation
l'Etoile nord-africaine (ENA),
association des musulmans algériens,
tunisiens et marocains, est fondée en
1926. Son comité directeur de 25
membres comprend 17 communistes.
Messali Hadj (1898-1974) qui a adhéré
au PCF en 1925, devient secrétaire
général de l'ENA en 1926. Son
programme : l'indépendance nationale,
la défense des libertés démocratiques
sera au centre des discussions de son
premier congrès à Bruxelles (10/15
février 1927), Messali Hadj y fait dans
son discours le procès du colonialisme,
la fidélité au programme de
l'Internationale Communiste sur la
question nationale et coloniale est
réaffirmé. La construction de l'ENA va se
heurter à la politique du PCF
subordonnée à Staline. l'ENA qui
compte plus de 4 000 militants organisés
en cellules, rayons et secteurs, est un
parti ouvrier qui va rompre avec le PCF
en 1929.
Programme de l'Etoile
Le projet de programme adopté par sa
direction le 28 mai 1933 comprend deux
parties : a) Suppression du Code de
l'indigénat, des lois d'exception, des
communes mixtes et des territoires
militaires ; liberté de voyage entre
l'Algérie et la France...b) Indépendance
totale de l'Algérie ; gouvernement
national révolutionnaire ; Assemblée
Constituante élue au suffrage universel
par tous les habitants de l'Algérie ;
réforme agraire ; nationalisation des
banques, des mines, des chemins de fer,
des ports et des services publics.
Le 14 juillet 1936, l'Etoile participe avec
son drapeau, ses mots d'ordre, aux
défilés organisés par le Front populaire
auquel il a adhéré, ils sont 35 000 à
Paris, 5 000 à Lyon. Mais la rupture
avec le Front populaire est vite
consommée : contre l'indépendance de
l'Algérie, celui-ci élabore un plan, le
plan Viollette, qui prévoit le
rattachement de l'Algérie à la France.
Le 31 juillet 1936, l'Etoile organise un
meeting dans la salle de la Mutualité à
Paris avec 6 000 participants, en
soutien à la révolution espagnole.
Implantation en Algérie
Le 2 août 1936, Messali Hadj est de
retour en Algérie après de longues
années d'exil, il prononce ce jour là un
discours, dans le stade d'Alger, qu'il
conclut en lançant dans le micro, après
avoir ramassé une poignée de terre,
" On ne vend pas son pays, on
n'assimile pas son pays ! ", c'est
l'explosion, il est porté en triomphe
jusqu'à son domicile. Pendant les trois
mois qu'il va rester en Algérie, l'Etoile va
s'implanter à Alger, Tlemcen, Oran,
Constantine, en Kabylie...
C'en est trop pour le gouvernement de
Front populaire soutenu par le PCF, il
prononce l'interdiction de l'Etoile le 26
janvier 1937.
Le PPA
Le 11 mars 1937, à Nanterre, devant 300
militants, Messali Hadj, annonce la
naissance du Parti du Peuple Algérien
qui continue l'Etoile dans ses structures
et son programme.
Il est tout de suite en butte à la répression
policière, aux calomnies du PCF et aux
attaques de la réaction. Il reçoit le soutien
des groupes révolutionnaires,
trotskystes, anarchistes, syndicalistes
révolutionnaires, gauche de la SFIO,
opposants du PCF. C'est ainsi qu'à lieu
à St Denis le 17 juin 1937 un meeting de
800 participants à l'appel du PPA et du
POI (IV Internationale).
Messali Hadj, en Algérie depuis juin
1937, est arrêté le 27 août. Le préfet
interdit toutes les réunions du PPA. La
répression se renforce et l'audience du
PPA grandit. Le lendemain de la
déclaration de guerre, le PPA est
dissous. Le 4 août 1939, Messali Hadj
qui venait d'être libéré un mois
auparavant se retrouve en prison avec
des dizaines de cadres du PPA. (À
suivre...)
Elie Cofinhal
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