Entrevue avec avec Gilberto Rios, du Front de la Resistance
HondurasCet entrevue a eu lieu dans le cadre du Séminaireinternational qui a précédé le II° congrès du PSOL,
fin août, à Sao Paulo.
Le coup d'état a-t-il freiné ou accéléré la mobilisation ?
Avant le coup d'état le mouvement
populaire au Honduras était le plus
important de la région. En Amérique
centrale, il n'y a rien qui ressemble à la
Coordination Nationale de la
Résistance qui est l'instance à laquelle
adhèrent tous les mouvements populaires
: indigènes, travailleurs, paysans,
féministes, etc. Tous se retrouvaient
dans la Coordination avant le coup d'état.
Mais après le coup d'état ont aussi
adhéré d'importantes fractions du Parti
Libéral, dont un d'où provient le président
Zelaya, et d'autres secteurs honnêtes
de la population opposés au coup
d'état, des secteurs démocratiques,
progressistes, etc. De telle façon que la
lutte a repris avec plus d'ampleur. Mais
il faut savoir que l'organisation qui a
soutenu la lutte en organisant trois grèves
nationales dans l'année, c'est la
Coordination Nationale de la
Résistance où se retrouvent majoritairement
les travailleurs et les couches
sociales exclues par le système capitaliste.
Quelles organisations sociales et politiques se retrouvent dans la résistance ?
En ce qui concerne les organisations
politiques le cas du Honduras est
curieux, parce que les partis de gauche
reconnus depuis l'unification démocratique,
ainsi que les autres organisations
de gauche, ne contrôlent aucun secteur
du mouvement populaire. Au contraire,
nous, nous faisons parti de ce mouvement.
C'est un pays où confluent dans
le mouvement social toutes les opinions
politiques et ceci dès avant le coup
d'état. Par exemple, si nous parlons des
syndicats, 95% du syndicalisme hondurien
est de fonctionnaires ce sont des
syndicats de fonctionnaires. Seulement 5% sont des syndicats des entreprises
privées, ce sont les syndicats les plus
combatifs car leur combat de classe est
directement contre le capital. C'est le
cas du STIBIS ( Syndicat des travailleurs
des industries de la boisson),
qui coordonne politiquement la situation.
De fait le STIBIS vient de proposer
un candidat indépendant pour la présidence,
Carlos Reyes, l'un des principaux
dirigeants de la lutte. C'est depuis
30 ans un des dirigeants populaires,
venant du Parti Communiste. Selon les
derniers sondages, il atteindrait 40%
des voix en cas d'élections.
Comment s'organise la lutte contre le coup d'état et la participation aux éléctions ?
Il n'est pas possible d'avoir deux stratégies
par rapport au coup d'état. Carlos
Reyes a dit publiquement que si le président
ne peut pas revenir au pays nous
ne participerons pas au processus électoral
de la droite.
Le plan Arias fait parti de la stratégie
de la CIA pour réduire la force de la
résistance et la pression pour que le
président revienne au pouvoir.
Cependant le président l'a accepté... La
Résistance a déclaré qu'elle n'acceptait
pas ce plan, le président a accepté cette
négociation, mais ce qui était au centre
de la stratégie du président était son
retour au pays et, une fois ceci acquis,
reprendre le pouvoir pour continuer avec force le combat pour la
Constituante.
La constituante reste une revendication ?
Toutes les déclarations de la
Résistance commencent ainsi : rien ne
se fera dans le pays si, après des élections
ou après le retour à la démocratie,
il n'y a pas de convocation à la
Constituante. Aujourd'hui, non seulement
il y a compréhension mais également
promotion par les mouvements
populaires de ce que la Constituante est
l'issue la plus politique à ce qui se passe
dans le pays.
Quelle est sa position par rapport à Obama ?
Nous ne croyons pas que le changement
de gouvernement nord américain
signifie un changement de la politique
internationale. Il s'agit toujours de la
même politique. Très probablement
dans le cas d'Obama, la stratégie sera
celle de la guerre sale, comme c'est le
cas au Honduras et non l'invasion directe
comme au temps de Bush qui en définitive
a conduit à élargir le front anti
impérialiste. Ce que font les gringos, d'un côté au niveau publicitaire ils font la promotion de la démocratie et de l'autre
c'est la guerre et la déstabilisation.
Quelle a été la résolution la plus importante ?
La réalisation d'un forum international
à Tegucigalpa pour le mois d'octobre,
avec la présence des mouvements
populaires du monde, il est important
pour les gens et la Résistance de voir
que les secteurs populaires du monde
entier peuvent faire pression à
Tegucigalpa, et en Honduras contre le
coup d'état. C'est pour cela que le forum
du mois d'octobre verra la participation
de syndicats, de mouvements populaires
et politiques de toute l'Amérique latine,
des Etats-Unis et d'Europe, des secteurs
progressistes, démocratiques et
révolutionnaires, tous unis contre le coup d'état.
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