A propos du site Respublica, quelques vérités bonnes à dire...

quelques vérités bonnes à dire... | Dossier Respublica

Dans la lettre de liaison de La Commune parue à la fin du mois de Février, nous avions publié, pour information, un appel sur le thème " Rassembler le peuple de France, refonder la République ". Parmi ses initiateurs, on retrouvait le PRCF 1 , ramassis de vieux staliniens " orthodoxes ". Cet appel conçu pour dévoyer l'opposition irréductible des masses au Traité Constitutionnel Européen sur le terrain du chauvinisme et de la " République " avait alors reçu le soutien de Lambert et Glückstein. 2

Cet appel n'a certes pas eu un écho remarquable (fort heureusement) mais il s'appuyait tout de même sur la mode " républicaine " qui se répand dans la petite bourgeoisie, lui procurant la sensation d'exister, d'avoir son identité propre et son indépendance " nationale ".

Lambert - Glückstein défendent les restes de la V ème République

On l'a vu, Lambert et Glückstein figurent parmi les pionniers de cette " vague " républicaine. Leur discours sur ce terrain est maintenant bien rodé. A les entendre, la Nation et la République sont le cadre dans lequel les conquêtes sociales ouvrières ont été obtenues.

Cette rhétorique revient à subordonner la défense des acquis sociaux à la défense de la République une et indivisible.

Chemin faisant, cette défense de la république élude le mot d'ordre d'abrogation de la Vème République qui était pourtant un mot d'ordre constitutif du Mouvement Pour un Parti des Travailleurs (MPPT), il y a vingt ans et que nous, La Commune, n'avons pas renié.

Notons bien que la " défense de la République ", c'est forcément la défense de la République qui existe et même sous couvert de la formule attrape tout de " refondation ", c'est bien de la défense des restes de la Vème République qu'il s'agit.

Lambert et Glückstein veulent faire croire que la ligne de partage se situe entre les partisans de la République " une et indivisible " et les autres, passant ainsi la lutte des classes par-dessus bord.

Il n'aura échappé à personne que cette rhétorique sur la nation, la république ressemble étrangement aux discours de Thorez, lorsqu'il en appela au " front populaire " puis au " front des français " en 1935-36.

Certes, le PT n'en est pas encore à prôner l'alliance avec un parti bourgeois tel le Parti radical de la III ème République, sous couvert de tendre la main aux classes moyennes, mais a déjà fait un meeting commun avec l'UMP, à Glaires, dans les Ardennes 3 , il y a deux ans, pour la défense des communes (thème qui n'est pas faux en soi). Dérive sans rivage, donc.

Dès lors, Le PT peut se rapprocher sans états d'âmes des antitrotskystes invétérés du PRCF. De même, le discours " républicain " du PT, avec ses affiches frappées à l'effigie du bonnet phrygien, fait immanquablement penser à Chevènement.

Respublica, tribune libre de la gauche républicaine

De fait, le lambertisme sénile apporte de l'eau au moulin de la mouvance dite " républicaine ", avec ses multiples sectes qui ont poussé comme des champignons à la marge du PS et dans le sillon creusé par Chevènement depuis plus de trente ans ( notons que son courant s'est considérablement effrité : le CERES - centre d'étude et de recherches socialistes- courant du PS animé par Chevènement représentait entre dix et quinze mille adhérents du PS dans les années 70 ; le Mouvement Républicain et Citoyen, dernier avatar du " chevènementisme ", doit en compter une centaine à tout rompre, dont quelques uns ceints de leurs écharpe tricolore. ).

Dans cette frange républicaine " de gôche ", on trouve, en bonne place, le bulletin électronique Respublica qui paraît une fois par semaine en moyenne, envoyé à 22 358 courriels inscrits. Dans la série des officines républicaines, c'est le nec plus ultra.

Ce bulletin est édité par le réseau de la Gauche républicaine, laïque, écologique et sociale. Tout un programme.

Sur la forme, Respublica se présente comme une tribune libre qui reprend des articles de lecteurs, des communiqués et appels d'associations diverses et des articles parus dans d'autres bulletins et journaux. Outre un article de Philippe Val dans Charlie Hebdo, Respublica a repris tout dernièrement un article d'Informations Ouvrières signé Olivier Doriane (entre " républicains ", on se doit bien ça !).

Bien souvent, les textes publiés par Respublica brocardent la " gauche bobo ", le PS " social-libéral ", entre autres. Quelques références à Marx, Engels ou à la lutte des classes donnent un cachet subversif à ce canard, volontiers polémique, la plume acerbe, le verbe haut, très gauche voire extrêmement-gauche.

Chaque numéro commence par le Chronique d'Evariste qui a valeur d'éditorial. C'est Evariste qui donne le ton. Seuls les articles signé Evariste expriment directement le point de vue de la rédaction.

Tribune libre dans sa forme, Respublica n'en a pas moins une ligne éditoriale qu'Evariste a résumée ainsi : La rédaction de Respublica a suffisamment confiance dans la solidité de sa ligne, validée par trois campagnes gagnantes (loi contre les signes religieux, référendum TCE 4 , campagne pour l'abrogation du CPE) 5 .

On pourrait et devrait aussitôt ajouter une quatrième campagne " gagnante "... contre la régularisation des sans-papiers !

Incroyable, mais vrai ! Mais, il faut reconnaître qu'il y a une certaine continuité entre la campagne pour la loi contre " les signes religieux " antimusulmane et le battage que Respublica orchestre contre " l'immigrationnisme " mais aussi son soutien " critique " à l'Etat d'Israël.

Nous y reviendrons.

La préférence nationale, version Respublica

Dans Respublica, avons-nous dit, on publie à peu près tout et son contraire. Ainsi, dans le n° 456 ( 6 juillet 2006), Respublica publie l'appel de la Ligue des Droits de l'Homme à propos des élèves sans papiers menacés d'expulsion, " Chasse aux enfants : notre conscience nous interdit d'être complices ". Voilà qui paraît logique, dans un journal de gauche logiquement attaché aux droits imprescriptibles de la personne humaine, à la protection des enfants et autres principes laïques et démocratiques. Mais, l'appel de la LDH est précédé d'un article signé Bruno Ledoux qui est un réquisitoire contre la régularisation des sans-papiers.

Evariste, sans hésiter une seconde, donnera raison à Bruno Ledoux, et pas seulement à lui d'ailleurs :
Quant à la régularisation massive de tous les sans-papiers qui ont un enfant scolarisé, demandée à corps et à cris par toute la gauche, qui osera aborder enfin sereinement ce dossier dans son ensemble, en dehors de la seule approche compassionnelle, comme l'ont fait Bruno Ledoux, dans Respublica 456, ou bien Françoise Mériou et Robert Albarades dans le dernier numéro ? 6 .

Laissons de côté la faute de Français que les lecteurs auront rectifié d'eux même : à cors et à cris...

Voyons comment Bruno Ledoux aborde ce " dossier " :


"Peut-on être de gauche, prétendre lutter contre la mondialisation, et ne pas s'interroger sur les conséquences de l'arrivée massive de travailleurs en situation irrégulière pour l'ensemble des salariés et des chômeurs de ce pays, y compris les derniers immigrés récemment régularisés ?
Le protectionnisme, que réclament les artistes, ne serait-il pas valable pour les travailleurs ?
Jeter sur le marché du travail, des travailleurs supplémentaires n'est-il pas une aubaine pour le patronat pour tirer les salaires et les conditions de travail vers le bas ? Peut-on avoir lutté contre Bolkestein, et vouloir la régularisation massive de tous les sans-papiers ?

Alors que la génération du papy-boom va partir massivement en retraite, libérant des milliers de postes et faisant baisser le chômage, pour la première fois, les jeunes salariés et les chômeurs peuvent avoir un rapport de forces leur permettant de regagner une partie de la part des salaires qui leur a été rognée depuis vingt ans. Le CPE de Villepin était une première réponse, que les mobilisations de la gauche ont mise en échec.

l'arrivée massive, et la régularisation des sans-papiers, est une autre arme, d'autant plus efficace, que toute la gauche, par absence de courage, la soutient, entraînée par la démagogie de l'extrême gauche et des organisations se disant antiracistes comme la LDH.

Comment va réagir le citoyen moyen ? Eh bien, il comprendra que si la gauche revient au pouvoir, il aura affaire à des gens qui préfèrent régulariser les sans-papiers, maintenir des chômeurs dans un statut d'assisté, plutôt que de créer les conditions pour qu'ils puissent vivre dignement de leur travail.

Il n'est pas certain que cela se termine bien, dans les urnes, en 2007."

Nous avons bien lu, selon cet homme " de gauche ", la régularisation des sans-papiers est une arme entre les mains du patronat pour tirer les salaires et les conditions de travail vers le bas.
Et ce monsieur d'agiter le spectre de " l'arrivée massive de travailleurs en situation irrégulière ". Et pourquoi pas le péril jaune, pendant qu'on y est ?
Le plus beau dans cette tirade anti-immigrée ( dans laquelle, bien sûr, on oppose les immigrés " réguliers " aux " Irréguliers ", comme dans tous les discours racistes bien rodés), c'est ce passage : Peut-on avoir lutté contre Bolkestein, et vouloir la régularisation massive de tous les sans-papiers ? .

Rappel utile : ceux qui ont lutté contre la directive Bolkestein n'étaient pas des franchouillards mobilisés contre l'invasion des plombiers polonais.
Cela, c'est précisément ce que les tenants du " oui de gauche " ont voulu faire croire pour stigmatiser comme xénophobes les salariés qui allaient voter Non.

Le refus de la directive Bolkestein, c'est le refus de l'utilisation de la main d'oeuvre immigrée sur un statut et un salaire plus défavorable que le code du travail, les conventions collectives et statuts particuliers permettent.

La lutte pour le retrait de cette directive participe du combat pour la défense des droits des travailleurs immigrés.

Elle rejoint donc le combat directement le combat pour la régularisation de tous les sans-papiers, sans condition.

De même, on ne peut combattre la précarité sans combattre sa forme la pire, le travail non déclaré hors Code du travail, confinant à l'esclavage, qui frappe les sans-papiers. Travail au noir subi car sans titre de séjour, pas d'emploi déclaré possible.

Quant à la suite de la démonstration de ce Monsieur Ledoux, elle enferme les salariés dans le cadre de la Nation c'est à dire dans le cadre du capitalisme, en leur imposant le fallacieux dilemme : préférer la régularisation des sans papiers ou l'embauche des jeunes chômeurs pour combler les départs en retraite ?

Cette fausse alternative renferme le poison de la xénophobie et du racisme, elle nous renvoie à la préférence nationale prônée par le sinistre Le Pen et par tous les nazillons.

Ce sont les lois racistes qui provoquent la concurrence de la main d'oeuvre

Et puis, vraiment, si la régularisation des sans-papiers " arrangeait " les patrons, le Medef se gênerait-il pour la revendiquer haut et clair ?

Non, " l'arme " entre les mains des patrons est l'arsenal des lois racistes, anti immigrées qui tirent tous les salariés vers le bas en foulant au pied le principe : à travail égal, salaire égal, statut égal. Seul ce principe peut permettre à la classe ouvrière de surmonter la concurrence que les salariés se livrent entre eux. C'est au syndicat qu'il appartient de lutter pour surmonter cette concurrence entre salariés, en établissant des conditions de travail et de salaires communes à tous.

Insistons encore : ce sont les lois racistes qui maintiennent et avivent la concurrence de la main d'oeuvre pour faire pression sur les salaires, par tous les moyens possibles et imaginables.

Ces lois qui fabriquent des clandestins pour les faire travailler comme des esclaves, taillables, corvéables et expulsables à tout moment, privés de tout droit et au mépris du principe " républicain " d'égalité des droits.

Au delà, la transformation par les lois racistes des immigrés " nouveaux " en " clandestins ", " sans papiers " et " irréguliers " n'est pas seulement anti-ouvrière au sens strict, elle est également totalement anti-démocratique : elle porte atteinte au droit du sol tout comme elle attente au respect de la dignité humaine qui sont des acquis de la Révolution française et donc des tout débuts de la République en France. Rappelons qu' en 1793, la Révolution française avait reconnu la qualité de citoyens de plein droit à tous les étrangers résidant en France. C'est cela, le droit du sol plein et entier.

" La France, tu l'aimes ou tu la quittes " version Respublica

Bien entendu, on lira dans Respublica des prises de position plus subtiles comme celles de l'UFAL (Union des Familles Laïques dont Respublica se fait souvent l'écho) qui parle de régulariser les sans-papiers actuels une bonne fois pour toutes et ensuite refouler tous les " nouveaux arrivants ", dans le style : " on a déjà donné ". " nous défendons dans tous nos conférences publiques l'idée de la Régularisation de TOUS les sans-papiers (seule possibilité de supprimer la concurrence des travailleurs salariés et des travailleurs au noir) puis d'avoir une politique d'immigration restrictive une fois la régularisation effectuée " écrit donc un représentant de l'UFAL dans Respublica 7 . C'est ce que Pasqua, lui-même, orfèvre en la matière, avait proposé au lendemain de la coupe du monde de football, en juillet 1998. Cette idée de " moratoire " est reprise par un autre rédacteur, félicité par " Evariste ", Robert Albarédes qui pourfend la " politique migratoire laxiste " et " les flux migratoires incontrôlés ". Ce démocrate sincère propose de mettre en place " des moyens d'intégration dans l'espace public laïque de notre pays de tous ceux qui le souhaitent et qui sont prêts à l'effort de clarification de leur situation individuelle et économique, à l'effort de l'apprentissage de notre langue, à l'effort de l'acceptation des valeurs fondamentales que notre histoire a élaborées. Pour les autres, il conviendra d'assurer leur retour dans leur espace originel qui n'est pas toujours, loin s'en faut, un espace ravagé par la guerre ou l'oppression.

D'une manière plus générale, et pour prendre un exemple, les problèmes du Mali se règlent au Mali . . . et ceux qui quittent le Mali affaiblissent, de fait, le pays qui doit trouver en lui les ressources pour se développer ". 8

Salauds de sans papiers qui désertent leur pays et l'affaiblissent ! Voilà en substance le message que nous livrent Evariste et sa gauche républicaine. C'est affligeant. Si on pouvait résumer ce texte en une phrase, cela donnerait immanquablement : " La France, tu l'aimes ou tu la quittes "

En outre, loin d'affaiblir le Mali, les maliens qui vivent et travaillent en France envoient à leur famille des sommes d'argents qui, au total, dépassent l'ensemble des aides octroyés au Mali par les Etats impérialistes. l'immigration constitue pour ce pays une source de revenus considérables Ces " aides " ne sont d'ailleurs pas des dons généreux mais des investissements capitalistes à peine déguisés pour le développement ... de l'exploitation illimitée de la force de travail, dans la production du Coton, entre autres.

Françoise Mériou, également félicitée par Evariste, enfonce le même clou " protectionniste " d'une autre manière, en expliquant que " Le "droit d'asile" a été depuis des années détourné de son objet et utilisé comme mode d'entrée sur le territoire français ". On n'a pas encore tout lu : " Les enfants sont parfois instrumentalisés par les adultes qui les font venir (hors de tout cadre légal) ou qui imaginent que faire un enfant en France leur permettrait une régularisation. Le discours compassionnel vis à vis des enfants scolarisés (puisque c'est d'actualité) ôte toute possibilité de responsabilisation des familles, et là aussi crée un amalgame entre toutes les situations. Enfin le discours de l'extrême gauche (et autre LDH...) dessert les "sans-papiers", car il ne permet pas de poser les vraies questions politiques et économiques.

Les "sans-papiers" ne sont considérés que comme des victimes - certaines personnes le sont - pas toutes, alors qu'elles pourraient aussi envisager leur futur autrement et refaire des projets dans leur pays d'origine. En ce sens, l'aide au retour n'est pas scandaleuse... l'exil et l'acculturation sont sources de souffrance psychique et sociale et le regroupement familial (pour les familles avec papiers) peut être vécu comme une violence, pour les enfants et les familles qui ne savent pas comment accueillir ces enfants qu'elles ne connaissent plus" 9

Les sans -papiers et leurs défenseurs, bouc émissaires des " républicains "

Au gré d'une argumentation particulièrement retorse, Respublica accuse les sans papiers de galvauder et de détourner le droit d'asile et d'être les instruments de la mondialisation et du libéralisme économique. Dans le même ordre d'idée, revendiquer la régularisation, sans conditions, de tous les sans papiers qui en ont besoin pour exister légalement, cela " dessert " les sans papiers qu'il faudrait persuader de retourner chez eux, servir leur pays d'origine et les " humanitaristes " qui défendent le droit au séjour de tous les immigrés sont " les meilleurs soutiens du libéralisme ".

Evariste en rajoute encore : " Que peut penser un travailleur issu des quartiers populaires, s'il travaille dans le bâtiment ou la restauration, secteur où les conditions sont très dures, quand le seul discours qu'il entend de la gauche n'est pas de revendiquer pour de meilleures conditions de travail, mais de permettre aux patrons de lui opposer d'autres concurrents plus dociles sur le marché du travail ?

Que peut penser un chômeur qui peine à trouver du travail, et qui voit qu'à gauche on demande des régularisations massives qui vont encore compliquer davantage son insertion professionnelle ? " 10

Une fois encore, nos Républicains de " gôche " opposent les sans-papiers aux chômeurs et aux salariés les plus exploités et en font des bouc-émissaires. Ils persistent et signent : le chômage, c'est la faute aux sans-papiers qui viennent prendre le travail aux français et, j'en passe.

Mais les sans-papiers ne seraient pas seulement fautifs de faire une concurrence déloyale aux chômeurs, et de brader les salaires, pour le compte de Maastricht. Selon Christiane Lezeau : Les dérives des partisans de l'immigration en France touchent aussi la Guadeloupe. l'archipel avait réussi sa transition démographique et sa " révolution culturelle ", notamment grâce à la disparition des maladies graves et à la scolarisation de tous les enfants. Ces progrès sont remis en cause par les conséquences de l'immigration clandestine : le paludisme a réapparu, les maternités fonctionnent en surrégime, les écoles sont en surcharge d'élèves, et nombre de jeunes agriculteurs locaux sont victimes du travail clandestin qui tire les prix vers le bas ... 11

Et voilà que, par-dessus le marché, les sans-papiers, tel un véritable fléau, envahissent les maternités, surchargent les classes ; et causent des maladies graves en Guadeloupe, etc.
Par la même occasion, Respublica veut nous faire croire que " la gauche " serait pour " des régularisations massives ". Intox pure et simple !
Rappelons encore une fois que " la gauche ", à savoir le PS et le PCF, n'est pas partisane de régularisation de tous les sans-papiers.

Rappelons encore une fois que la chasse aux enfants sans papiers n'est rien d'autre que l'application des lois racistes élaborées par Chevènement, Joxe, Defferre, anciens ministres de l'Intérieur, sans oublier la circulaire Dufoix du 4 janvier 1985 sur le regroupement familial (Auparavant, la demande de regroupement familial pouvait être faite sur place ; depuis 1985, elle doit être faite dans le pays d'origine et elle peut être refusée si le logement est trop petit ou les revenus trop faibles)
Rappelons que c'est le PCF qui, dans la foulée de son " produisons français ! " prônait " l'arrêt de l'immigration " en 1980-81

Tribune libre ou pas, Respublica sert de tremplin à une idéologie protectionniste et honteusement xénophobe. Ici la xénophobie se porte à gauche, sous couleur de laïcité, et de lutte contre "le " turbocapitalisme " ( ?).

Les Cocoricos d'Evariste

On ne sera donc pas surpris de voir nos républicains de gauche défendre, bec et ongles, le drapeau Bleu-blanc-rouge et La Marseillaise. Ainsi, au lendemain du match de foot France-Brésil, Evariste exulte :

" La Nation s'est réveillée avec ses symboles, ses couleurs et sa Marseillaise.
Enfin, un moment de fierté et d'exultation populaire est permis, enfin on peut se rassembler et embrasser son voisin sans subir les foudres de l'ordre moral du libéralisme bien senti. On peut expulser cette boule à l'estomac fabriquée par les médias et les financiers qui poussent les jeunes diplômés à perdre quelques années en Angleterre, un nombre croissant de Français à se shooter au temestat ou à une masse horriblement trop importante de jeunes à se supprimer. Quotidiennement la fabrique de l'angoisse est à l'oeuvre, le mal-être français nous est imposé.

La Nation est à la recherche du bonheur, du plaisir retrouvé et de la liberté.

Les citoyens portent en eux l'espérance d'une fête nationale de libération de l'angoisse à l'heure où les communications au service des barons locaux ont transformé les moments de cohésions nationales (1er mai, 8 mai, 14 juillet etc.) en kermesse de patronage.

Les symboles républicains, et notamment le drapeau bleu blanc rouge, ressurgis à l'occasion de la victoire sur le Brésil sont la démonstration que la Nation est vivante.

Les déclinologues libéraux voudraient la voir divisée en communautés ou en bien d'autres clivages culpabilisateurs que l'on entend à longueur d'année dans les médias financés par les marchands de canons. Mais le Peuple refuse leurs diktats et expulse la noirceur des idées et des politiques du déclin en faisant la fête dans l'unité et la fraternité. Les estomacs se dénouent, l'angoisse nous quitte. Le bonheur d'être Français et d'être représenté par une équipe de beaux et de laids, de cultivés et de moins instruits, de black, de blancs et de beurs, nous envahit.

Les libéraux devraient s'inquiéter car tant que les Français pourront faire la fête ensemble, l'inégalité qu'ils professent ne pourra remplacer le triptyque républicain.

Merci à Zizou, merci à Thuram, Barthez et les autres d'avoir prouvé que jamais rien n'est acquis et que là où il y a une volonté, il y a un chemin. ". 12

Voilà qui laisse sans voix devant tant de lyrisme chauvin, devant une telle tirade où le Premier mai nous est présenté comme un " moment de cohésion nationale " ! Evariste, pendant qu'il y était, aurait pu ajouter sur sa lancée : " La Marseillaise, c'est le génie du peuple de France qui rayonne dans sa gloire la plus pure, c'est l'expression de son attachement profond à la cause de la liberté et de la paix universelle ". Mais ça, c'est Thorez qu'il l'a écrit, dans la même veine. 13

70 ans après, c'est toujours le même refrain : le nationalisme français serait ouvrier, populaire et démocratique... Comme en 14, lorsque le PS français appelait à défendre la république et la nation contre le régime du Kaiser allemand et quand les sociaux démocrates allemands appelaient à défendre l'Allemagne contre le régime du Tsar. C'est au nom de ces idéaux démocratiques, eux-mêmes piétinés par la guerre, que les masses laborieuses ont été envoyées sur le front, dans l'enfer des tranchées, comme chair à canon, pour le compte du partage du monde entre rapaces impérialistes.

En temps de paix, le chauvinisme " de gauche " a pour fonction d'inciter les travailleurs à renoncer à leur indépendance de classe et à leur unité internationale, d'inciter la classe ouvrière à se fondre dans la Nation, dans " le peuple de France " et à ne plus exister comme classe distincte, séparée du Capital, mue par ses intérêts propres, dont l'existence est basée sur ses droits, garanties et revendications, dans la lutte de classes contre la bourgeoisie, contre l'exploitation et ses conséquences, capable de sceller l'unité de toute la population laborieuse et paysanne autour d'elle et dans le cadre d'une politique ouvrière indépendante.

A la conscience de classe, d'appartenance au prolétariat mondial, les républicains nationaux petits bourgeois veulent substituer une conscience nationale, d'appartenance à la nation française impérialiste. Ainsi, le Premier mai, journée internationale de lutte des travailleurs du monde entier depuis 120 ans est ravalé au rang d'une fête de " cohésion nationale " sous la plume de coq gaulois d'Evariste. Mais, rien n'y fera, ce qu'affirmaient Marx et Engels en 1848 est toujours vrai et valable : Les prolétaires n'ont pas de patrie.

Respublica, porte-voix de " La Paix maintenant "

Pour ce qui est de nos Républicains drapés dans les plis du drapeau français, prêts à entonner la Marseillaise, leur nationalisme sert à pourfendre " l'immigrationisme " (ce nouveau mot est de leur cru) et, par là même, la fraction immigrée de la classe ouvrière, accusée de tirer salaires et conditions de travail vers le bas et de ravir à bas coût le travail aux chômeurs " français ". Mais ce nationalisme ne servira pas à défendre dans d'autres pays opprimés, le droit des nations à disposer d'elle-même. Par exemple : la Palestine et le Liban.

En effet, c'est tout naturellement que Respublica défend l'Etat d'Israël. En publiant des textes de l'organisation La Paix maintenant qui, comme son nom ne l'indique pas, n'est pas pour l'arrêt des bombardements, des raids et des actes de barbarie de Tsahal, mais donne des leçons de stratégie aux dirigeants sionistes :

" Dans les guerres du XXIe siècle face à des organisations terroristes fanatisées par leur islamisme radical, il ne suffit pas d'être fort et d'avoir raison, il faut aussi être plus clairvoyant que son adversaire, et essayer de ne pas tomber dans le piège qu¹il vous tend.
Il est important que les objectifs militaires israéliens soient clairement débattus et validés, et restent sous le contrôle des politiques.
Mais il est aussi urgent que le deuxième front : le front diplomatique, ne soit pas subi par Israël, mais déployé à son initiative pour qu¹il en retire le maximum de bénéfices.
C'est maintenant qu'il faut exploiter l'ouverture offerte par les prises de position fermes de l'Arabie saoudite contre le Hezbollah.
C'est maintenant qu'il faut saisir les opportunités ouvertes par les négociations qui continuent entre le Hamas et l¹Autorité palestinienne pour débloquer la situation à Gaza et relancer un dialogue israélo-palestinien sans conditions préalables.

En engageant un processus résolu de négociations globales sur le conflit israélo-palestinien, en s¹appuyant sur les pays arabes menacés par l'Iran, Israël enlèvera un argument décisif au front chiite radical, et contribuera à l¹isoler au sein du monde arabe. ". 14

Selon le mouvement israélien réellement antiguerre Gush Shalom qui a participé aux manifestations spontanés d'israéliens à la suite du bombardement-massacre de Cana, " La Paix Maintenant était remarquable par son absence. Le directeur de cette organisation, qui a cessé depuis des années d'exister en tant que mouvement de la paix actif, se montre maintenant dans les médias comme un des soutiens les plus enthousiastes de la guerre. Quand un journaliste a écrit par erreur que La Paix Maintenant avait pris part à la manifestation, le directeur l'a vigoureusement démenti. " 15.

Respublica sert donc de Tribune, libre ou non, à La Paix maintenant qui écrit :
La 3ème Intifada a commencé : c'est l'Intifada des enlèvements et des missiles. Elle n'a pas été déclenchée par ceux qui auraient pour objectif un Etat Palestinien aux côtés d'Israël. Elle est déclenchée par ceux qui ont toujours affiché clairement leur intention de rayer Israël de la carte : l'Iran et tous ses alliés fondamentalistes islamistes de la région, y compris en Palestine. 16.

En bref, Israël est agressé, victime d'un complot fomenté par l'Iran qui a tendu un piège à l'Etat sioniste et qui instrumentalise des officines terroristes. Cela fait froid dans le dos de lire les lignes qui suivent : " le piège tendu est celui d'un enchaînement des violences et des destructions qui se retournera contre un Israël agressé, en rassemblant toutes les populations arabes dans la haine et le ressentiment générés par les souffrances infligées à des victimes innocentes. ", tout cela pour dire aux dirigeants israéliens : " On peut affaiblir militairement des extrémistes, et créer les conditions de leur isolement politique. On ne peut pas les soumettre par la seule force des armes ". 17. Autrement dit, en bons conseillers politiques, les gens de La Paix Maintenant, rappellent au gouvernement israélien qu'il ne doit pas se contenter de pilonner, bombarder, massacrer et emprisonner...

Respublica défend l'Etat d'Israël

Dès avant que n'éclate l'agression israélienne contre le Liban et Gaza, Evariste, s'adressant au candidat potentiel José Bové, écrivait : " nous connaissons ton engagement intense au côté du peuple palestinien, penses-tu comme nous que le Hamas constitue une menace en soi pour la paix dans cette région ? Nous pensons quant à nous, que la négation des droits du peuple palestinien est intolérable, tout comme la non-reconnaissance d'Israël. Bref, soutiens-tu la position du président Mahmoud Abbas, en particulier pour le référendum qu'il propose à son peuple dans les semaines qui viennent ? "18. Une fois prises les précautions oratoires d'usage sur les droits indéfinis du peuple palestinien à on ne sait quoi, Evariste désigne sans ambages l'ennemi principal. C'est le Hamas, bien sûr. Quant à la reconnaissance d'Israël, elle ne souffre aucune discussion, elle est obligatoire pour ces Républicains qui passent pourtant leur temps à brocarder le " politiquement correct " et autres moulins à vent, comme la " bobocratie " et, nous verrons plus loin, le " communautarisme ". Evariste renchérit après les premiers bombardements lorsqu'il relate son apparition à la fin d'une manifestation contre les bombardements israéliens au Liban : " J'arrive à reprendre la parole, et peux placer que j'ai manifesté contre la guerre de Bush, que je suis pour deux Etats, deux Peuples. J'affirme que la majorité du peuple israélien et palestinien est pour la Paix. Je dis en élevant la voix que les pires ennemis de la Paix sont les intégristes juifs et l'extrême droite, qui a assassiné Rabin, ainsi que les intégristes islamistes du Hamas et du Hezbollah. "19. Dans cette chronique, il relate une polémique qui l'a opposé à des " pro-palestiniens " à l'issue d'une manifestation contre l'agression israélienne au Liban et à Gaza. A un manifestant qui lui parle de 1948, lorsque la barbarie sioniste s'est abattue sur le peuple palestinien (exode massive de centaines de milliers de palestiniens, destruction de la majorité des villages palestiniens, massacres...), Evariste répond :< " On n'est plus en 1948, on est en 2006. Je te pose une seule question camarade : es-tu pour l'existence de l'Etat d'Israël, et donc son droit de se défendre, ou pour son anéantissement ? " Evidemment, pour faire bonne figure, Evariste assène ces vérités sionistes sous couvert du renvoi dos-à-dos hypocrite de tous les fauteurs de guerre, faisant mine d'oublier qu'Israël ne peut se " défendre " que par une politique expansionniste, par un chauvinisme raciste et en recourant à l'extermination progressive des palestiniens et à destruction du Liban.

A une manifestante du PCF qui compare l'Etat d'Israël aux nazis, en évoquant le massacre de Sabra et Chatila, Evariste s'ébroue : " Madame, c'est scandaleux ce vous venez de dire ! Il y a eu, hélas, au vingtième siècle, des dizaines de Sabra et Chatila, alors que le nazisme est unique. En faisant de tels parallèles, en comparant les Juifs aux Nazis, vous banalisez le nazisme, et je trouve cela très grave de la part d'une communiste. ".Personne n'a comparé les juifs aux nazis, bien entendu. En revanche, les méthodes d'extermination, de génocide employées par les sionistes contre les masses palestiniennes sont comparables au nazisme : mêmes méthodes, même logique, même fondement idéologique raciste, même quête d'un " Espace vital " pour continuer à exister comme Etat. Nous pouvons dire que le territoire palestinien actuel, flanqué du mur de la honte, est comparable au ghetto de Varsovie. La seule limite à l'application jusqu'au bout des méthodes du nazisme, c'est la résistance révolutionnaire du peuple palestinien et la solidarité ouvrière internationale qui l'entoure. Quant à la piètre accusation de banaliser le nazisme (et la Shoah) dès qu'on le compare à d'autres menées barbares et crimes contre l'humanité, elle sert d'alibi à l'Etat d'Israël pour refuser, par exemple, de reconnaître le génocide arménien de 1915 et garder ainsi d'excellentes relations avec la Turquie.

Résumons-nous : d'un côté, nous avons Israël qui a le droit de se défendre et de l'autre, le Hamas qui est " en soi " une menace pour la paix dans la Région. Pourtant, Evariste dit aussi : " Je réitère des critiques contre Sharon, les colonies, réaffirme que je suis favorable aux frontières de 1967 ". S'il était fidèle à ses " critiques contre Sharon et les colonies ", il devrait, à tout le moins, prendre en considération le fait, d'une part, que le Hamas a remporté les élections, d'autre part, qu'il a respecté une trêve, sans cesse violée par Israël, pendant plus d'un an et qu'il était prêt à observer une trêve de plus de 10 ans si Israël se retirait enfin des territoires occupés depuis 1967, seules frontières légales selon le droit international.

Résumons-nous encore : d'un côté, critiques contre Sharon, de l'autre, anathèmes contre les " intégristes islamistes " du Hezbollah et du Hamas, mais pas une fois le mot " sioniste " n'est prononcé par nos Républicains pourtant très-très " gauches ", à les entendre.

Comment Respublica rapporte " les évènements de Cana " ? Et, avec qui ?

Pour qu'aucun doute ne subsiste sur la position de Respublica, on peut y lire la relation d'un entretien avec un ancien ambassadeur d'Israël, membre du Parti travailliste :

De son côté, Nissim Zvili, ex ambassadeur d'Israël en France et membre du parti travailliste israélien, regrette vivement les événements de Cana. Il signale toutefois, que les bombardements israéliens ont eu lieu vers 1h du matin et que l'immeuble s'est effondré vers 6h du matin. Il s'interroge sur la présence d'explosifs du Hezbollah dans cet immeuble ce qui expliquerait l'ampleur du désastre. Par contre, il ne souhaite pas avancer cet argument pour atténuer les événements. Il serait quand même intéressant de connaître le fin mot de l'histoire sur les raisons de la force de l'explosion. Il est regrettable, encore une fois, que les médias ne cèdent qu'au sensationnel. Ces gens sont morts dans des conditions atroces. Il est essentiel de les secourir, mais est-ce impensable que cette explosion ait été téléguidée par le Hezbollah pour servir sa cause, et faire des martyrs ? Pourquoi cet immeuble a-t-il volé en éclat jusqu'au sous-sol, contrairement aux autres depuis le début du conflit ? Nissim Zvili explique également qu'il ne devenait plus possible pour Israël d'attendre que la communauté internationale se décide à faire pression sur le Liban ou mieux, apporte son aide au Liban pour supprimer la milice chiite. On peut effectivement se demander pourquoi depuis six ans, la communauté n'a-t-elle pas entrepris avec plus de force de désarmer le Hezbollah ? Il aura fallu ce tragique enchaînement pour que l'occident se penche sur le problème. Nissim Zvili, diplomate aguerri, considère que la communauté internationale laisse Israël accomplir le " sale " travail. 20.

Les marxistes et la religion

Face à cette pseudo-lutte contre la religion, il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer le point de vue du marxisme, tel que Lénine l'exposait en 1909 21. :

""La religion est l'opium du peuple. " Cette sentence de Marx constitue la pierre angulaire de toute la conception marxiste en matière de religion. Le marxisme considère toujours la religion et les églises, les organisations religieuses de toute sorte existant actuellement comme des organes de réaction bourgeoise, servant à défendre l'exploitation et à intoxiquer la classe ouvrière.

Et, cependant, Engels a condamné maintes fois les tentatives de ceux qui, désireux de se montrer " plus à gauche " ou "plus révolutionnaires " que les social-démocrates, voulaient introduire dans le programme du parti ouvrier la franche reconnaissance de l'athéisme en lui donnant le sens d'une déclaration de guerre à la religion. En 1874, parlant du fameux manifeste des réfugiés de la Commune, des blanquistes émigrés à Londres, Engels traite de sottise leur tapageuse déclaration de guerre à la religion ; il affirme qu'une telle de guerre est le meilleur moyen d'aviver l'intérêt pour la religion et de rendre plus difficile son dépérissement effectif. "

" Seule la lutte de classe des masses ouvrières, amenant les plus larges couches du prolétariat à pratiquer à fond l'action sociale, consciente et révolutionnaire, peut libérer en fait les masses opprimées du joug de la religion "

"Engels condamne avec non moins de force l'idée pseudo-révolutionnaire de Dühring relative à l'interdiction de la religion dans la société socialiste. Déclarer une telle guerre à la religion, c'est, dit Engels, "être plus Bismarck que Bismarck lui-même ", c'est-à-dire reprendre la sottise de la lutte bismarckienne contre les cléricaux (la fameuse " lutte pour la culture ", le Kulturkampf, c'est-à-dire la lutte que Bismarck mena après 1870 contre le Parti catholique allemand du Zentrum, au moyen de persécutions policières dirigées contre le catholicisme). Par cette lutte, Bismarck n'a fait que raffermir le cléricalisme militant des catholiques ; il n'a fait que nuire à la cause de la véritable culture, en mettant au premier plan les divisions religieuses, au lieu des divisions politiques, il a fait dévier l'attention de certaines couches de la classe ouvrière et de la démocratie, des tâches essentielles que comporte la lutte de classes et révolutionnaire, vers l'anticléricalisme le plus superficiel et le plus bourgeoisement mensonger. "

Il rappelle alors que les sociaux-démocrates allemands s'étaient prononcés " en faveur de la liberté pour les jésuites, pour leur admission en Allemagne, pour l'abolition de toutes mesures de lutte policière contre telle ou telle religion. " Proclamer la religion une affaire privée. " Ce point célèbre du programme d'Erfurt (1891) a consacré cette tactique politique de la social-démocratie."

"Le marxisme est un matérialisme. A ce titre il est aussi implacablement hostile à la religion que le matérialisme des Encyclopédistes du XVIII° siècle ou le matérialisme de Feuerbach. Voilà qui est indéniable.

Mais le matérialisme dialectique de Marx et d'Engels va plus loin que les encyclopédistes et Feuerbach en ce qu'il applique la philosophie matérialiste au domaine de l'histoire, au domaine des sciences sociales. Nous devons combattre la religion ; c'est l'a b c de tout le matérialisme et, partant, du marxisme. Mais le marxisme n'est pas un matérialisme qui s'en tient à l'a b c. Le marxisme va plus loin. Il dit : il faut savoir lutter contre la religion ; or, pour cela, il faut expliquer d'une façon matérialiste la source de la foi et de la religion des masses. On ne doit pas confiner la lutte contre la religion dans une prédication idéologique abstraite ; on ne doit pas l'y réduire ; il faut lier cette lutte à la pratique concrète du mouvement de classe visant à faire disparaître les racines sociales de la religion.

Pourquoi la religion se maintient-elle dans les couches arriérées du prolétariat des villes, dans les vastes couches du semi prolétariat, ainsi que dans la masse des paysans ? Par suite de l'ignorance du peuple, répond le progressiste bourgeois, le radical ou le matérialiste bourgeois. Et donc, à bas la religion, vive l'athéisme, la diffusion des idées athées est notre tâche principale. Les marxistes disent : c'est faux. Ce point de vue traduit l'idée superficielle, étroitement bourgeoise d'une action de la culture par elle-même. Un tel point de vue n'explique pas assez complètement, n'explique pas dans un sens matérialiste, mais dans un sens idéaliste, les racines de la religion. Dans les pays capitalistes actuels, ces racines sont surtout sociales. La situation sociale défavorisée des masses travailleuses, leur apparente impuissance totale devant les forces aveugles du capitalisme, qui causent, chaque jour et à toute heure, mille fois plus de souffrances horribles, de plus sauvages tourments aux humbles travailleurs, que les événements exceptionnels tels que guerres, tremblements de terre, etc., c'est là qu'il faut rechercher aujourd'hui les racines les plus profondes de la religion. " La peur a créé les dieux. " La peur devant la force aveugle du capital, aveugle parce que ne pouvant être prévue des masses populaires, qui, à chaque instant de la vie du prolétaire et du petit patron, menace de lui apporter et lui apporte la ruine " subite ", " inattendue ", " accidentelle ", qui cause sa perte, qui en fait un mendiant, un déclassé, une prostituée, le réduit à mourir de faim, voilà les racines de la religion moderne que le matérialiste doit avoir en vue, avant tout et par-dessus tout, s'il ne veut pas demeurer un matérialiste primaire. Aucun livre de vulgarisation n'expurgera la religion des masses abruties par le bagne capitaliste, assujetties aux forces destructrices aveugles du capitalisme, aussi longtemps que ces masses n'auront pas appris à lutter de façon cohérente, organisée, systématique et consciente contre ces racines de la religion, contre le règne du capital sous toutes ses formes

"Nous devons non seulement admettre, mais travailler à attirer au parti social-démocrate tous les ouvriers qui conservent encore la foi en Dieu ; nous sommes absolument contre la moindre injure à leurs convictions religieuses "

Les racines de la religion sont sociales, elles sont à rechercher non pas tant dans l'ignorance que dans les conditions sociales d'existence des masses.

En tous cas, ce n'est pas par des circulaires, des lois que l'on combat la religion.

S'agissant de la religion musulmane, elle est devenue la religion des peuples opprimés du Proche et Moyen Orient. l'islam sert de ciment idéologique à la lutte des peuples opprimés et exploités contre l'impérialisme en général et l'impérialisme US en particulier. Cela n'enlève rien au caractère réactionnaire de cette religion, ni plus, ni moins réactionnaire que les autres religions.

Il se trouve simplement que la religion musulmane a servi d'enveloppe à la question sociale pour des millions et des millions d'hommes et de femmes, parce que la politique a horreur du vide, parce que le stalinisme avait fait allégeance à tous les régimes en place dans la Région (celui du Shah d'Iran y compris) et était lié à la création de l'Etat théocratique d'Israël, interdisant, par là même, la prise en charge des besoins pratiques des masses par le mouvement ouvrier laïque et démocratique. Cette prise en charge des aspirations immédiates des masses arabes et de leur aspiration à combattre l'impérialisme est assurée de nos jours, que cela plaise ou non, par des " partis de Dieu " comme le Hezbollah ou le Hamas.

La croisade de Respublica contre le " communautarisme "

Mais, gageons que Respublica n'aura que faire de ces considérations nécessaires à quiconque veut comprendre ce qui se passe ou pourquoi ça se passe ainsi. Respublica s'est fait l'organe (en forme de " tribune libre ") de la haine contre les musulmans et cela, pour une mauvaise et simple raison : l'islam est la religion de la majorité des travailleurs immigrés en France. Ajoutons l'autre raison qui est la défense de l'Etat d'Israël, au nom de quelle laïcité, on se le demande.

En laissant dire à plusieurs reprises dans ses colonnes qu'il n'y a pas d'islam modéré, ou que les cités populaires sont en plus en plus sous la tutelle des " barbus " d'un côté et de la racaille de l'autre, Respublica offre une couverture à gauche aux délires des De Villiers et Le Pen qui se trouvent en quelques sortes légitimés car ils sont repris en charge par des gens qui se présentent comme des républicains très à gauche, très laïques et très sociaux.

Bien sûr, comme tribune libre, Respublica décline toute responsabilité pour les propos qu'il diffuse plein pot mais il les diffuse, il s'en fait le véhicule.

Les amis de Respublica sont d'ailleurs partie prenante d'une pétition " un cri contre le racisme et l'intégrisme " où l'on retrouve, outre Pierre Cassen d'ATTAC, l'ancienne ministre de droite Corinne Lepage, En voici un passage : " Dire et redire que le combat contre l'obscurantisme n'est pas un combat contre l'immigration ou contre les croyants. Mais un combat républicain et laïque devant unir tous les citoyens, quels que soit leur origine, croyants, athées ou agnostiques. Même si les médias ne veulent pas l'entendre et préfèrent souvent donner la parole aux barbus ou aux filles voilées, ce combat est remarquablement porté aujourd'hui par des citoyens de culture ou de confession musulmanes " " Les musulmans du monde entier, comme les habitants des quartiers populaires français, sont les premières victimes de l'intégrisme. Nous refusons de laisser ces êtres et ces quartiers être mis sous tutelle par des groupes religieux parce que l'Etat se désengage du social. " 22.

C'est criant de duplicité : on se défend de combattre les croyants, mais on montre du doigt " barbus " et " filles voilés " ; on défend les musulmans mais contre leur religion que l'on appelle alors intégrisme et on agite le spectre de " l'offensive de l'islam intégriste " ; on parle de lutte contre tous les intégrismes mais la pétition ne stigmatise qu'une seule religion : l'islam.

On ne combat pas contre l'immigration mais Respublica, signataire de cette pétition, veut stopper l'immigration (faudra t-il envoyer les nouveaux arrivants dans le désert comme à Ceuta et Melilla, comme l'ont fait les gouvernements espagnols et marocains en octobre 2005 ou les laisser mourir en mer ou affréter de nouveaux charters, histoire de ne pas se laisser guider par une attitude " compassionnelle " contre laquelle Evariste nous a mis en garde).

Au mieux, ce " combat contre l'intégrisme " sert à détourner l'attention des masses de la lutte de classes pour le socialisme. Mais, c'est au nom du rejet du " communautarisme " que nos Républicains pur beurre-oeuf-fromage, bleus, blancs, rouges mènent leur combat douteux.

En effet, le communautarisme menacerait la Nation. Et ça, ce n'est pas Evariste qui le dit, mais Daniel Glückstein dans le livre " itinéraires " qu'il a commis avec Lambert en 2002 : " Mais pour que les nations vivent à égalité, encore faut-il qu'elles ne soient pas démantelées, disloquées, éclatées en tribus, hordes ou ethnies, projetées les unes contre les autres en des combats exterminateurs comme c'est le cas depuis des années en Afrique, dans les Balkans, en ex-Yougoslavie, en Russie, en Afghanistan...Et aussi en France, demain, si la logique communautariste parvenait à s'imposer jusqu'au bout ". 23.

Quand Evariste accuse le PT d'intelligence avec les " islamistes "

Le délire républicain-chauvin n'est pas réservé à Evariste. Glückstein, Lambert et leur suite y ont largement contribué, on l'a vu. Mais depuis peu, le PT n'est plus en odeur de sainteté du côté de Respublica, depuis que la Libre Pensée (FNLP) a fait un communiqué commun avec la Ligue de l'enseignement dans lequel on peut lire (Respublica le reproduit in extenso dans son n° 460) :

" La stricte séparation entre l'univers des convictions individuelles, notamment religieuses, et celui du service public, posée par la loi de 1905 comporte un certain nombre de conséquences : critiquer les religions ou manifester son appartenance religieuse relève du seul domaine de la liberté individuelle d'expression ; l'Etat a l'obligation de conserver une stricte neutralité lorsqu'il intervient dans le cadre d'une mission d'intérêt général ce qui justifie la proscription du port de tout signe d'appartenance religieuse par des fonctionnaires.

Plus généralement, la Fédération Nationale de la Libre Pensée et la Ligue de l'Enseignement, ne sauraient accepter de loi d'exception, par principe discriminatoire. Ceci explique que nos deux organisations se soient rejointes dans la critique de la loi du 15 mars 2004 sur le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Il s'agissait d'une loi de circonstance, à visée électoraliste et qui, en dépit de l'apparente généralité de ses termes, ne visait qu'une seule catégorie de population. Il est significatif que dans le langage courant elle soit souvent présentée comme " la loi sur le voile ". La stigmatisation de telle ou telle catégorie de la population ne peut conduire qu'à des phénomènes de discrimination, à des tentations xénophobes et à des affrontements communautaires. "

Bien que ce texte n'aille pas jusqu'à exiger l'abrogation de cette loi scélérate, il fait injure à Evariste qui se targue d'être un des artisans de cette loi.

Evariste fulmine : " La rédaction de Respublica a reçu récemment une cassette assez révélatrice, envoyée par un lecteur. On y voit un militant trotskiste lambertiste du PT, membre de la FNLP, animer un meeting avec Alain Gresh, le complice de toujours du communautariste Tariq Ramadan, et un islamogauchiste de service. Enseignant, le militant trotskiste lambertiste y dit, pour le plus grand plaisir de "l'Indigène de la République" Alain Gresh, que le voile ne lui a jamais posé de problèmes à l'école, et que derrière tout cela, il y a une campagne islamophobe et raciste. (Ce en quoi, cet enseignant a parfaitement raison, NDLR)

Cela signifie-t-il que les trotskistes lambertistes du Parti des Travailleurs (PT) ont passé, au mieux un pacte de non-agression, au pire une alliance de type algérien, avec les islamistes pour les laisser communautariser la grande majorité des femmes d'origine maghrébine ? " 24.

Quand Respublica accuse Luiza Hannoun d'être une alliée du FIS

Une alliance de type algérien ? " Pendant les années noires de la guerre civile en Algérie, explique Evariste, dans les années 1990, la leader du parti trotskiste lambertiste algérien, Louisa Hannoun, a pris fait et cause pour les islamistes du FIS, signant des textes communs avec lui. Elle ne sera jamais inquiétée par les égorgeurs intégristes qui exécutèrent des dizaines de milliers d'algériens attachés aux principes laïques et républicains. " Quelles que soient nos divergences avec Luiza Hannoun, nous ne pouvons accepter la calomnie fondamentalement anti trotskyste que lui applique Evariste. Prendre fait et cause signifie en effet partager et soutenir le programme du FIS, ce dont on ne peut soupçonner Luiza Hannoun et le PT Algérien (qui, depuis lors, ont fait acte d'allégeance au régime - confère la lettre du président Bouteflika à sa " soeur " Luiza Hannoun que nous avons publiée dans La Commune, en novembre 2004 25. ). On aura noté l'attaque perfide : " Elle ne sera jamais inquiétée par les égorgeurs intégristes ". Elle sonne d'autant plus faux lorsque l'on connaît l'imbrication des GIA avec les militaires. (Rappelons que Luiza Hannoun a séjourné dans les sinistres prisons algériennes dans les années 80 et qu'elle avait pris fait et cause contre le code de la famille de l'Etat-FLN en 1984, directement inspiré de la Charia, soumettant les femmes à l'entière autorité du père, du frère et du mari. Ce code scélérat n'était donc pas l'oeuvre du FIS mais du pouvoir en place, le FLN, qui n'a pourtant jamais été considéré par nos média comme " intégriste ")

Dans ces années noires de la guerre civile en Algérie, les trotskystes que nous sommes n'ont pas hurlé avec les loups. Nous avons estimé que l'ennemi principal, c'était la junte militaire en place. Notre position était : Abas la junte militaire - Elections libres - Libération de tous les prisonniers - Relégalisation du FIS . Nous écrivions alors : " Nous ne nous faisons pas la moindre illusion sur le FIS et son programme que nous ne partageons ni ne soutenons. Ce que nous défendons, c'est l'aspiration des masses à en finir avec un régime haï. Si les masses se servent en grande partie du FIS, c'est leur droit. Raisonner autrement, c'est, en renvoyant par exemple dos à dos Zéroual et le FIS, apporter un soutien inespéré à ce pouvoir à l'agonie " 26.

Evariste se garde bien de rappeler qu'à l'origine de la guerre civile en Algérie, il y a l'annulation du deuxième tour des élections législatives en janvier 1992, pour conjurer un raz de marée du FIS, crédité de 40% des voix au premier tour contre 15% seulement au FLN. Il s'en était suivi des manifestations monstres dans tout le pays, durement réprimées (des dizaines de milliers de personnes ont été déportées dans des camps suivi par l'instauration de l'Etat d'urgence.)

Décidément, les républicains d'aujourd'hui ne sont pas les républicains d'hier, ils oublient ce que disait Saint-Just : " Un peuple n'a qu'un seul ennemi dangereux, c'est son propre gouvernement " 27.

Où mènent les discours sur la Nation ?

Laissons maintenant Evariste à ses faux clivages entre " communautaristes " et " anti communautaristes ", entre " islamophobes " et " islamophiles " et à ses démêlés avec la " gauche bobo " ou " bobocratie " dont il est ressortissant. A travers Respublica, nous voyons où mènent les discours sur la Nation: chauvinisme, protectionnisme anti-immigré, stigmatisation privilégiée d'une religion jugée plus dangereuse que les autres, sionisme à peine voilé, opposition des travailleurs entre eux selon leur nationalité et leur religion.

Le PT avant de s'enfoncer plus loin dans sa dérive nationaliste- chauvine, devrait y regarder à deux fois. Dans cette dérive, Respublica a une longueur d'avance sur Glückstein, pas deux. Certes, après avoir publié un article d'IO dans ses colonnes, Evariste tape sur les doigts du PT qui n'est pas encore assez homogène dans cette voie et ne va pas encore assez loin dans cette direction chauvine où il sera immanquablement liquidé.

Si les militants et cadres du PT qui veulent réfléchir lisent Respublica, ils y verront une anticipation de l'évolution future de leur " direction ", toujours plus cocardière, du national-trotskysme au chauvinisme sans frein. Ils verront ce qu'il advient de tout courant qui s'enferme " dans le cadre de la nation " (c'est-à-dire, dans le cadre du capitalisme " national ", dans le cadre de notre propre impérialisme) de toute organisation qui perd de vue que " la lutte de classes est nationale dans sa forme et internationale dans son contenu ". Respublica en donne un aperçu affligeant et dégradant chaque semaine.

Certes, Glückstein ne tient pas les discours racistes que diffuse Respublica contre les sans-papiers, contre les musulmans mais dans sa profession de foi de 2002, pourtant prolixe et exhaustive, on avait cherché en vain un seul mot en faveur de la régularisation des sans-papiers. Pas un mot ! La fermeture des camps de rétention ? Pas un mot non plus ! Bref, pour Glückstein, la fraction immigrée de la classe ouvrière n'existe pas. Mauvais signe, mauvais présage et première conséquence de la dérive nationaliste de Glückstein-Lambert.

Quant à Respublica, c'est un des sous-produits du vide politique et de la décomposition de la social-démocratie et du stalinisme mais aussi, il faut bien le dire, de la déliquescence du PT de Lambert et Glückstein.

le 26 août 2006

1. PRCF : Pôle pour la Reconstruction Communiste en France.

2. Voir " Informations ouvrières " nouvelle série n°729 - semaine du 9 au 16 février 2006, qui reproduit cet appel suivi d'une lettre du " Comité national pour la reconquête de la démocratie politique " initié par la direction du PT.

3. Voir " Informations ouvrières " nouvelle série n°614 - semaine du 5 au 11 novembre 2004- Reportage. " Glaires : 100 élus et habitants ont participé à la réunion de constitution du comité de défense des communes " par Yvan Raulet, correspondant IO.

4. TCE : Traité constitutionnel européen.

5. Commentaire d'Evariste à la suite de l'article de Bernard Teper, cité plus loin. [Respublica n°459. 25 juillet 2006].

6. Chronique d'Evariste, Respublica n°458. 17 juillet 2006.

7. Une fois de plus, une organisation communautariste d'extrême gauche ment sur l'UFAL ", par Bernard Teper ". Respublica n°459. 25 juillet 2006.

8. Suite à l'article de Bruno Ledoux et à une certaine pétition, remarques " mal-pensantes " ", par Robert Albarèdes. Respublica n°457. 11 juillet 2006.

9. " Régulariser les sans-papiers ? " par Françoise Mériou. Respublica n°457. 11 juillet 2006.

10. Chronique d'Evariste. Respublica n°458. 17 juillet 2006.

11. " Immigrationnisme militant dans l'outre-mer comme en France ", par Christiane Lezeau. Respublica n°462. 14 août 2006.

12. Chronique d'Evariste. Respublica n°456. 6 juillet 2006.

13. Maurice Thorez : la Marseillaise, discours prononcé à l'occasion du centenaire de Rouget de l'Isle, le 26 juin 1936, page 7. Cité dans : Maurice Thorez, Fils du peuple, page 116. Editions sociales 1949.

14. " il ne suffit pas d'avoir raison et d'être fort, il faut aussi être clairvoyant ", par La Paix Maintenant. Respublica n°460. 31 juillet 2006.

15 Article d'Uri Avnery mis en ligne sur le site CAP JPO EuroPalestine, le 4 août 2006.

16 " Eviter le piège : prendre une initiative politique " par La Paix Maintenant. Respublica n°458. 17 juillet 2006.

17 " Eviter le piège : prendre une initiative politique " par La Paix Maintenant. Respublica n°458. 17 juillet 2006

18 " Lettre ouverte à José Bové ", par Evariste. Respublica n°455. 29 juin 2006.

19 Chronique d'Evariste. Respublica n°459. 25 juillet 2006

20 " Le conflit vu par Antoine Sfeir, franco-libanais, et Nissim Zvili, ex-ambassadeur d'Israël en France ". Respublica n°462. 14 août 2006.

21 De l'attitude du Parti ouvrier à l'égard de la religion. Lénine, 1909. Œuvres tome 15, p.432-440. Ce texte est également disponible sur le site MIA (archive internet du marxisme).

22 Pétition parue dans Libération - le 28 avril 2006.

23 Voir La Commune nouvelle série n°20, mai 2002 - notes de lecture : " itinéraires " ou quand Lambert révise Lambert " par Daniel Petri.

24 Les directions de la Ligue de l'Enseignement et de la Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP) lèvent le voile, par Evariste. Respublica n°460. 31 juillet 2006.

25 Voir l'article de Youssef Ramdane - Emancipation des algériennes ?- La Commune n°44 nouvelle série. Novembre 2004. Egalement disponible dans la rubrique archives du site La Commune.

26 Pedro Carrasquedo -Algérie, réponse à quelques critiques - La Commune n°16 ancienne série. Mars -avril 1995).

27 Cité dans l'article - Algérie, réponse à quelques critiques - La Commune n°16 ancienne série. Mars -avril 1995.

Modifié le samedi 26 août 2006
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