l'Iran, prochaine cible ?
prochaine cible ? | IranAprès bientôt deux ans d'occupation de l'Irak, Bush laisse pointer de nouvelles menaces sur les peuples du Moyen-Orient. Peu après sa réélection fin 2004, il s'est empressé, dans un discours dont l'écho a fait le tour de la planète, de désigner les futures cibles des États-Unis, que sa collaboratrice zélée Condoleeza Rice a désignées sous le vocable d' " avant-postes de la tyrannie ", par opposition à ces grands démocrates que sont les Émirats du Golfe et le roi Fahd d'Arabie saoudite, ou le tyran ouzbek Islam Karimov, qui loue ses bases pour presque rien à l'aviation US pilonnant l'Afghanistan.Ces avant-postes sont répartis inéquitablement sur les différents continents : Corée du Nord, Birmanie et Iran en Asie, Cuba bien sûr en Amérique, le Zimbabwe de Mugabe en Afrique, la Biélorussie de Loukachenko en Europe. Dans cette liste en guise de programme guerrier, l'Iran tient une place particulière. En effet, Il y a 26 ans, le Shah Reza Pahlavi, dictateur et agent des USA dans la région, a été chassé par une révolution, et les ayatollahs ont été portés au pouvoir contre le gré de la Maison Blanche. Depuis 1979, c'est la disette chez Exxon, Texaco, etc. En effet, les États-Unis importent 32 % de la production pétrolière mondiale, soit 535 millions de tonnes de brut (chiffres de 2002). l'Iran abrite 10 % des réserves mondiales (l'Irak 11 %, l'Arabie 25 %, les États-Unis 2,1 %). Ce manque à gagner vaut bien une guerre.Une affaire d'honneur
Trois causes se conjuguent pour confirmer ce noir pronostic d'une agression contre l'Iran, préparée et préméditée, qui attend son heure, pour l'instant. D'abord une affaire d'honneur, comme on dit dans la mafia. En effet, la claque cuisante reçue en 1979 par la Maison Blanche, qui a perdu en Iran son homme-lige, le Shah, quatre ans après la défaite US au Viêtnam, a marqué les esprits, vit dans la conscience des cercles dirigeants de Washington. Outre la vengeance, il y a les intérêts du lobby sioniste et de l'État d'Israël : l'Iran est à 1 300 km de Tel Aviv et disposerait de missiles aptes à y porter la désolation. Enfin, à côté des dirigeants politiques arabes, défenseurs de pacotille de la cause palestinienne, l'Iran fait figure d'ennemi sérieux. En effet, cette révolution iranienne de 1979 est une référence pour les masses opprimées, en particulier en Irak occupé par l'armée de Bush. Celui-ci, s'il a déclaré ridicules les rumeurs d'une attaque contre l'Iran, a quand même ajouté que " toutes les options " étaient envisageables, et ne dément pas les informations émanant de ses services selon lesquelles des équipes sont déjà en place pour détruire les installations iraniennes. Mais à l'évidence, un simple raid aérien ne suffirait pas. Une telle initiative neutraliserait les efforts militaires du gouvernement de Téhéran, mais ne donnerait pas de chair à broyer au Moloch militaro-industriel US. Or, l'économie américaine est aujourd'hui une économie de guerre. On a expliqué dans ces colonnes (article de l'économiste Serfati de 2003) comment la plus puissante économie de la planète avait besoin de faire de l'industrie d'armement le moteur essentiel de son activité. Les trusts de l'armement ont pour client essentiel le Pentagone (Loockheed, Raytheon, Douglas McDonnell, Boeing en particulier).
Economie de guerre
l'occupation de l'Irak et la guerre qui la prolonge ne suffisent pas. Il faut un adversaire d'un poids supérieur, qui ne soit pas un géant, mais davantage qu'une " puissance " militaire bien faible comme l'était en réalité Bagdad.
Cette doctrine du Pentagone, déjà objet de déclarations officielles avant la guerre du Golfe de 1991, n'a jamais été abandonnée, bien au contraire. Téhéran a beau dire que son programme nucléaire est purement civil, les faucons de Washington ont commencé le compte à rebours pour une attaque visant plus de trente objectifs nucléaires balistiques ou chimiques (sur ce dernier point, on connaît la chanson que Bush a entonnée avant d'envahir l'Irak, sans manifester le moindre trouble une fois établie l'absence d'armes chimiques). l'isolement de l'Iran, aggravé par la loi D'Amato, qui prévoit des sanctions pour les entreprises investissant plus de 40 millions de dollars en Iran, s'amplifie avec les menaces de l'Union européenne qui, tout en se démarquant de Washington, multiplie les pressions pour imposer des enquêtes d'experts sur le terrain. Toute ressemblance avec un cas précédent n'aurait rien de fortuit.
Bas les pattes devant l'Iran !
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