Cuba : Pour la défense des acquis de la Révolution

C’est officiel : Obama reconnaît l’Etat cubain. Cela signifie à très court terme la fin du blocus initié il y a plus de 50 ans par Washington et ses affidés contre la révolution cubaine qui a renversé Batista en 1959.Le produit de ce blocus semi-séculaire a été un accroissement considérable d la misère du peuple cubain, victime de la pénurie organisée conjointement par l’impérialisme américain et l’incurie de la bureaucratie stalinienne castriste. Quelques rappels.

Cette pénurie, en tous points semblable à celle que vivaient les peuples de l’Europe de l’Est durant la guerre froide, n’a existé que parce que l’internationalisme a été jeté aux orties par Staline au cours des années 30 et par la dissolution de la 3ème internationale en 1943. Cuba satellisé et aux ordres de la bureaucratie de Moscou contribuait économiquement au circuit interne du Comecon et le blocus faisait le reste.

Gratuité des soins, des études, 0% d’analphabètes…

Sur le plan des conquêtes sociales, celles dont la presse aux ordres ne parle que très rarement : la gratuité des soins, celles des études et l’universalité des emplois représentent des acquis à faire pâlir les prétendues démocraties occidentales et on se souvient de l’opération publicitaire de Mickael Moore organisant la visite de salariés nord-américains malades et incapables de payer les frais médicaux aux Etats-Unis et soignés gratuitement à la Havane. Tout comme les nombreuses missions médicales envoyées en Afrique et en Amérique latine, à l’occasion de catastrophes sanitaires ou dans le cadre d’une coopération amicale comme celle nouée avec le Venezuela. Et dans le domaine scolaire : 0 % d’analphabètes.

Raul Castro s’engage dans les privatisations

Qui dit mieux ? Et bien sûr, on entendra les contempteurs du système dénoncer le délabrement des hôpitaux et les pots de vin « à la mode moscovite » glissés aux médecins pour un « bon » lit d’hôpital. Si de telles conquêtes sociales ont pu être conservées, c’est parce que le peuple cubain y est attaché et les défend. Ils ne doivent rien à la bureaucratie castriste qui, dès le début, a chapeauté le mouvement révolutionnaire, à la manière de son homologue chinoise, elle aussi produit du stalinisme géniteur de toutes les perversions et trahisons possibles. Et voilà que de nos jours Raul Castro, en 8 ans de gouvernement, brade le monopole de l’emploi aux mains de l’Etat, et autorise la pratique privée du commerce et de l’industrie avec une liste d’une centaine d’activités privées encadrées mais licites. Et chacun de pratiquer la débrouille pour survivre à la pénurie organisée.

La restauration capitaliste, but de l’Impérialisme yankee

C’était l’un des premier pas vers la privatisation rampante de l’économie et ce clin d’œil à Washington a reçu l’écho voulu : les Etats-Unis exigent plus et obtiennent plus en matière bancaire et pour les transactions financières, avant de concéder machiavéliquement la levée du blocus, une fois la marche vers la restauration capitaliste enclenchée.

A présent les plus fortunés des exilés de Miami se réjouissent à l’idée de participer à la curée sur les moyens de production et services publics cubains et de revenir « au bon temps » de Batista, dictateur de 1952 à 1959.

Les peuples ne courberont pas l’échine

Au-delà du mauvais coup porté contre les acquis du peuple cubain et la révolution sociale de 1960, l’intrusion yankee va contribuer à l’isolement du Venezuela et dans une moindre mesure de la Bolivie et de l’Equateur dans le droit fil des coups d’Etat contre-révolutionnaires au Honduras et au Paraguay. Mais de là à considérer que les peuples latino-américains vont courber l’échine et laisser une terreur blanche envahir le sud du continent, il y a un océan peu pacifique si j’ose dire. Pour l’heure, il faut soutenir la défense des acquis de la révolution cubaine ce qui est parfaitement dissociable de la défense d’un régime à nature réactionnaire, précisément parce que, contrairement à ce que disaient les membres du Secrétariat Unifié de la « 4 ème internationale », la bureaucratie stalinienne n’a pas une double nature, mais une seule, réactionnaire, comme expression de la pression de bourgeoisie sur le mouvement et l’Etat ouvrier (cf. : URSS des années 20 puis 30).

Bas les pattes devant les conquêtes du peuple cubain !

Gabriel Rodriguez, le 24 avril 2015

Modifié le lundi 04 mai 2015
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