Bloc Social Révolutionnaire

BolivieInvités par les camarades Carlos Rojas, de la FEJUVE, Fejuve = Fédération des associations de quartieret René Duran, délégué à la COB COB = Centrale Ouvrière Bolivienne au titre de représentant du syndicat des journalistes, nous sommes arrivés à El Alto pour participer à l'effort militant de centaines de camarades qui luttent pour que s'accomplisse la résolution votée par des dizaines de milliers de manifestants, dans une assemblée ouverte tenue à La Paz lors de l'insurrection qui a chassé le Président Mesa, et construire un instrument politique qui permette aux travailleurs et au peuple boliviens de prendre le pouvoir pour appliquer le programme de la révolution d'octobre 2003. La Conférence de constitution du Bloc Révolutionnaire Social s'est tenue au siège de la FEJUVE, dans la ville d'El Alto, du 18 au 20 octobre. Sous la présidence de la Direction exécutive de la FEJUVE, étaient présents des délégués du Mouvement Sans Terre de Bolivie, de la COR, COR = Centrale Ouvrière Régionale (de la COB) du Comité civique de Oruro, du syndicat des journalistes, des Femmes ex-prisonnières politiques, du syndicat des chômeurs, d'organisations départementales. Pour raisons d'argent, des délégués de Centrales Ouvrières Régionales qui participent depuis des mois à la construction du Bloc Social Révolutionnaire n'ont pu faire le voyage.

Discussion

La Conférence s'est ouverte par un salut des délégations internationales, où nous avons eu l'honneur de nous adresser aux délégués au nom de l'Unité Internationale des Travailleurs, de Izquierda Socialista (Chili) et du Movimiento Socialista de los Trabajadores (Argentine). Le débat a ensuite commencé sur la situation politique, les élections à la présidence de la République, au Sénat et à l'Assemblée nationale qui doivent avoir lieu le 4 décembre 2005, sur le combat pour l'Assemblée Nationale Constituante et la nationalisation des hydrocarbures. Il s'est conclu par un accord général sur ces objectifs, auxquels il faut ajouter la mise en jugement de Sánchez de Losada et la remise de titres de propriété aux paysans pauvres.

Par rapport aux prochaines élections, le débat qui s'est ouvert au Parlement sur une redistribution des sièges dans les départements, favorisant la région de Santa Cruz en lui attribuant quatre nouveaux sièges, exprime les craintes de l'oligarchie et des partis traditionnels de voir leur représentation parlementaire diminuer brutalement à l'occasion du scrutin de décembre. Les députés jouent avec le feu quand ils menacent de repousser les élections s'ils n'arrivent pas à un accord sur la redistribution des sièges. En effet, le peuple boliviencompte sur les élections du 4 décembre pour lancer la nationalisation des hydrocarbures et l'appel à l'Assemblée Nationale Constituante, et un report amènerait l'irruption des masses boliviennes dans les rues. Aucun des candidats en tête des sondages, placés comme possibles vainqueurs de ces élections, Samuel Doria Medina (Unidad Nacional), Jorge Quiroga (Poder Democrático Social) et Evo Morales (Movimiento Al Socialismo) Unidad Nacional, Poder Democrático Social (partis bourgeois) ; Movimiento Al Socialismo (parti de gauche). ne représentent les intérêts du peuple bolivien ; plus précisément, Doria Medina et Quiroga représentent l'oligarchie et les multinationales.

La discussion s'est centrée autour de la candidature d'Evo Morales, premier dans les sondages. Celui-ci, s'il a participé aux manifestations d'octobre 2003 et reprend dans son programme de gouvernement certains points du " programme d'octobre ", a soutenu en 2003 une issue négociée avec la Cour suprême et l'Église pour amener au gouvernement le Président de la Cour suprême, et même ouvert ces derniers mois un dialogue avec les multinationales pour chercher une issue négociée en échange de l'abandon de la nationalisation des hydrocarbures. Finalement, la Conférence a décidé d'apporter un soutien critique à Evo Morales et de rejeter toute tentative de l'oligarchie pour empêcher la venue du MAS au gouvernement.

Décisions

En conclusion de ses travaux, la Conférence a décidé d'enrichir le programme du Bloc Social Révolutionnaire par les trois commissions élues suivantes : Programme et statuts ; Relations nationales et internationales ; Formation et idéologie. La direction sera collégiale avec des délégués des organisations sociales les plus représentatives, les décisions seront prises par consensus jusqu'au congrès qui élira une direction nationale et adoptera des statuts. La Conférence a pris fin avec l'engagement unanime des délégués à combattre pour le développement et le renforcement du Bloc Social Révolutionnaire.


Francisco Ortiz, membre de l'UIT (IVe Internationale).
Modifié le mercredi 02 novembre 2005
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