Pour une véritable indépendance
Panama : Fondation du Parti des Travailleurs PanaméensLe 9 janvier 2007, le Parti des Travailleurs a tenu son Congrès de fondation, quelques mois après le référendum du 22 octobre 2006 sur l'élargissement du canal de Panama - avec 57 % d'abstentions, seulement 33,5 % des inscrits ont approuvé ce projet - qui participe de la politique anti-ouvrière et de subordination aux intérêts de l'impérialisme américain menée par le gouvernement panaméen. Priscilla Vásquez, employée de la sécurité sociale, a été élue secrétaire générale du nouveau parti. Nous reproduisons ici des extraits du discours d'introduction de Virgilio Aráuz, militant de l'UIT (IVe Internationale).En fondant aujourd'hui 9 janvier 2007 le Parti des Travailleurs Panaméens (PTP), nous levons haut le drapeau des martyrs de tous les combats engagés par notre peuple dès l'arrivée dans l'isthme des Américains pour la construction du chemin de fer en 1850. Nous revendiquons tous ces combats ... celui du Syndicat Général des Travailleurs contre l'intervention militaire de 1925 et contre le projet de traité colonial de 1926, la lutte contre l'accord Filos-Hines sur le maintien de 136 bases militaires dans notre pays, la lutte pour la reconnaissance de notre territoire en 1958-1959, qui a culminé en janvier 1964.Indépendance nationale
Depuis les années quarante du siècle passé, le Panama est partie intégrante d'un processus au niveau mondial qui a abouti à la conquête de la plus grande des libertés démocratiques : l'indépendance nationale. Cette lutte a été engagée par les peuples d'Asie, en Inde, en Chine et au Vietnam, par ceux d'Afrique, en Égypte avec la nationalisation du canal de Suez, en Algérie, en Namibie, en Angola ; par ceux du Moyen-Orient, en Palestine, où le combat n'a jamais cessé contre l'occupation. ç'a été une lutte victorieuse contre le colonialisme, principalement européen.
En 1964, après les révisions du traité de 1903 en 1936 et 1955, les Nord-Américains furent contraints de négocier leur départ de notre pays.
Souveraineté nationale
Le sacrifice de nos martyrs a ouvert la voie à un nouveau traité sans bases militaires et sans présence nord-américaine. Le traité de 1977 a exprimé de manière déformée cette lutte, le départ des Nord-Américains étant étalé sur 23 ans et l'impérialisme américain garantissant ses intérêts stratégiques par le Traité de Neutralité, accepté par le général Omar Torrijos en 1978 et ratifié en présence de Jimmy Carter avec tous ses amendements interventionnistes sur le plan militaire et économique.
C'est pour cela que la lutte pour la souveraineté nationale inclut l'abrogation du mal nommé Traité de Neutralité qui donne le droit aux États-Unis d'intervenir militairement quand leurs intérêts sont en danger.
l'élargissement du canal
Sur un plan économique, s'il est évident que les gains du canal sont 600 fois plus importants que les sommes que versaient directement les Nord-Américains, nous avons toujours un combat à mener. Ces ressources ne satisfont pas les besoins des Panaméens qui ont lutté pour la souveraineté, seulement, ceux qui s'y sont opposé de nombreuses fois et qui aujourd'hui sont dans l'administration du canal, les valets des " gringos ", y trouvent leur compte. Et cette situation va empirer avec l'élargissement du canal, car les bénéfices qui ne cessent de s'accroître seront utilisés en majorité pour payer la dette causée par ce projet anti-panaméen en faveur des multinationales de la navigation et du gouvernement des États-Unis.
Le gouvernement de Martin Torrijos et la direction de l'ACP (Autorité du Canal de Panama) ont fait une campagne mensongère, qui déjà se vérifie quand on sait que l'ACP n'augmente pas le tarif des péages pour commencer les travaux d'élargissement mais qu'elle modifie le budget adopté il y a six mois, pour engager des études, sur les impacts environnementaux et des études de terrain, qui existent depuis longtemps, et ceci pour un montant de 120 millions de dollars.
Le PTP l'a exprimé dans sa campagne pour le non au référendum sur l'élargissement du canal : ils veulent un chèque en blanc. Bien que la majorité des panaméens n'approuve pas cet élargissement antinational, ils l'ont imposé par une campagne mensongère dans le cadre d'un référendum truqué avec un manque total d'équité dans le débat et l'évidente partialité du Tribunal électoral. Aujourd'hui, nous appelons le peuple panaméen à poursuivre la lutte. Ils ont un chèque en blanc, nous ne permettrons pas qu'ils aggravent encore la situation. Empêchons la ruine de notre pays, luttons pour que le canal soit au service des Panaméens, pour conquérir notre véritable indépendance, tel est le mandat légué par nos martyrs.
Virgilio Aráuz.
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