Vive le soulèvement de la jeunesse palestinienne !
Depuis plusieurs semaines, la résistance du peuple palestinien prend la forme d'un soulèvement spontané de la jeunesse en réaction aux exactions des colons et au déchaînement de la répression sous une forme toujours plus barbare. La volonté d’humilier et de liquider ce peuple qui n’accepte pas l’occupation de son territoire historique, ne connaît aucune limite dans l’horreur. Et pourtant, l’Etat sioniste, raciste et oppresseur ne parvient pas à mater la résistance de ce peuple, véritable héros collectif. Cet Etat tire sa force de l’impérialisme mondial dont il est l’instrument.
Pourtant, à en croire Meyer Habib – député UDI des Français de l'étranger, ancien militant actif du Bétar – « Tsahal est l'armée la plus morale du monde ». Hollande et Valls, complices des massacres de Gaza en juillet août 2014 (plus de 2000 morts, une ville détruite, gisant dans un blocus immonde) ne peuvent qu’applaudir le sieur Habib
« Tsahal est l'armée la plus morale du monde »
La morale de Tsahal, la voici : Le ministère de la Santé palestinien annonce que depuis le début du mois d'octobre, 47 palestiniens (33 en Cisjordanie et à Jérusalem et 14 à gaza) dont 10 enfants (8 en Cisjordanie et 2 à Gaza) sont tombés sous les balles de l'armée sioniste ou des colons. Un prisonnier est mort dans sa cellule faute de soins. De plus nous apprenons que 600 palestiniens ont été blessés par des tirs à balles réelles, 770 par des tirs de balles d’acier recouvertes de caoutchouc. 160 palestiniens ont été agressés par des colons. A ce triste énoncé, il faut rajouter les 136 attaques contre les équipes médicales, blessant 165 soignants. Enfin 32 ambulances transportant des blessés ont été arrêtées par des soldats de l’armée israélienne. Lourd tribut que paye le peuple palestinien, victime de l'oppression et de l'occupation sioniste.
« Les Palestiniens se battent pour leurs vies »
La meilleure réponse à ceux qui vantent la « morale » selon Tsahal est celle qu’apporte la journaliste israélienne Amira Hass, dans une tribune du journal Haaretz: « Les Palestiniens se battent pour leurs vies, alors qu'Israël se bat pour l'occupation ». Elle poursuit : « Les jeunes palestiniens ne se mettent pas à assassiner des juifs parce qu'ils sont juifs, mais parce que nous sommes leurs occupants, leurs tortionnaires, leurs geôliers, les voleurs de leur terre et de leur eau, les démolisseurs de leurs maisons, ceux qui les ont exilés, qui bloquent leur horizon. Les jeunes Palestiniens, vengeurs et désespérés sont prêts à donner leur vie et à causer à leur famille une énorme douleur, parce que l'ennemi auquel ils font face leur prouve chaque jour que sa cruauté n'a pas de limites. »
La jeunesse Palestinienne dans la rue
La jeunesse est descendue dans la rue sans qu'aucune organisation politique n'ait appelé à cette nouvelle révolte. C'est l'insupportable politique d'apartheid qui alimente ce mouvement, au sein même des « frontières » d'Israël : manifestations massives à Haïfa et Nazareth en soutien à la Cisjordanie et à Gaza. Sur les lieux de rassemblements ou d'affrontements flottent les drapeaux d'organisations diverses, mais ces dernières n'orchestrent aucun mouvement. Seule la jeunesse est partie prenante via ses propres réseaux et seule elle organise les mobilisations sans en référer aux directions traditionnelles. Pour preuve, l'appel à la « journée de colère » lancé par les organisations palestiniennes n’a pas mobilisé plus de manifestants que les jours précédents. Il s'agit pour cette jeunesse de répondre à l'idéologie raciste impulsée par le gouvernement sioniste chez les colons et l'armée. Comme cet acte criminel du 18 octobre à Bershava, où un Erythréen israélien a été blessé par balle puis lynché à mort par la foule hystérique. Il s'agit pour cette jeunesse de combattre la colonisation forcée et les violences des colons.
« Ne pas donner à penser »
Les médias à la botte de l'impérialisme taisent les violences qui sont t infligées au peuple palestinien par l'Etat sioniste. Dans les pages du Nouvel Observateur, Michèle Sibony, journaliste et vice-présidente de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix), expliquait cette méthode médiatique parce qu' « il s'agit bien d'une méthode, déjà éprouvée avec la crise syrienne à ses débuts –, ne pas donner à penser, c'est jouer la carte du dominant. »
Ce « dominant » doit laisser la place au seul garant de la paix : un Etat palestinien unique, laïque, démocratique et multiculturel, dans les frontières historiques de la Palestine. Cela commence par :
- le droit au retour sans condition sur leur terre pour tous les palestiniens,
- la libération, sans exception, de tous les emprisonnés palestiniens,
- le démantèlement de toutes les colonies,
- le retrait total des troupes d’occupation.
Et donc : une seule nation palestinienne sur tout le territoire palestinien (avant la partition de 1947), une seule république, avec ses composantes juive et arabes, à égalité de droit.
Telles sont les conditions d’une paix juste et durable.
Francis Charpentier
Le 29 octobre 2015
La Commune n° 100
dimanche 08 novembre 2015Sommaire : • Air France : La violence patronale• Editorial : Réforme ou rupture ? • Chronique d'une chute de régime : Hollande, la dictature à tête de veau • Retraites : Accord AGIRC/ARRCO : Accord scélérat ! • Pedro Carrasquedo, membre fondateur de La Commune, nous a quittés... • Pedro Carrasquedo (1951-2015), premiers points de repères biographiques • POI : Gluckstein plus...
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