Plan d'urgence contre le chômage, la pauvreté et Macron

« Il ne s'agit pas du heurt « normal » d'intérêts matériels opposés. Il s'agit de préserver le prolétariat de la déchéance, de la démoralisation et de la ruine. Il s'agit de la vie et de la mort de la seule classe créatrice et progressive et, par là même, de l'avenir de l'humanité. Si le capitalisme est incapable de satisfaire les revendications qui surgissent infailliblement des maux qu'il a lui-même engendrés, qu'il périsse ! » (Programme de transition, 1938)

Plan d'urgence contre le chômage, la pauvreté et Macron

Salarié.e.s, retraité.e.s, chômeuses, chômeurs, précaires, jeunes, étudiant.e.s,, réfugié.e.s et immigré.e.s, la classe ouvrière paie dans sa chair les conséquences de la crise économique historique du capitalisme dont la violence et la vitesse sont augmentées depuis l’apparition de l’épidémie de COVID-19. Des millions de femmes, d’hommes, d’enfants, sont confrontés au chômage, à la précarité, à la pauvreté et à la faim. Jugeons-en :

  • plus de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (c'est-à-dire perçoivent moins de 1000 euros par mois) ;
  • 8 millions de personnes, soit 12 % de la population, ont recours à l’aide alimentaire ;
  • 2 millions de personnes survivent grâce au Revenu de Solidarité Active (RSA, 564 euros/mois) ; 57 % des allocataires du RSA sont des femmes ; 85 % des familles monoparentales pauvres sont des femmes qui élèvent seules leur.s enfant.s ;
  • 300 000 personnes sont sans-abri (sans domicile fixe), soit un doublement depuis 2012 ;
  • 1 million de nouveaux chômeurs ont été recensés en moins d’un an, soit 6,5 millions de chômeurs (ou 10% de la population active, selon les chiffres officiels) ;
  • le taux de chômage des jeunes est de 21 %.

Ce constat terrible montre que la paupérisation des conditions d’existence des travailleurs, des travailleuses et de leurs familles est réelle. Plus que jamais, il est impératif d’imposer des mesures de nature à protéger la classe ouvrière. En conséquence, La Commune, pour un parti des travailleurs, lance un appel pour la mise en place immédiate d'un plan d'urgence à l'échelle nationale.

Le plan d’urgence, le « tous ensemble », là est la clé de la seule autre politique réaliste qui tienne : une politique ouvrière indépendante, en défense de toute la population, contre les capitalistes et les banquiers, contre Macron et l’Europe de Maastricht.

Cet appel à un plan d’urgence pour la classe ouvrière est un appel à réaliser l’unité des travailleurs et des organisations, de bas en haut, contre les « réformes » gouvernementales, pour la victoire des revendications vitales. Cet appel doit s’inscrire dans la continuité de ce que les travailleurs ont commencé à faire dans le combat pour la grève générale public-privé jusqu’à satisfaction, depuis 2016 contre la loi El Khomri, en novembre 2018 avec l’irruption du mouvement en Gilets Jaunes, et en décembre 2019 contre le projet de casse des retraites par répartition de Macron.

Ce plan d’urgence s'adresse à toutes celles et ceux qui souffrent et qui veulent lutter pour la défense de la classe ouvrière, pour l’amélioration des conditions matérielles d’existence des salariée.e.s, des précaires, des retraité.e.s, des jeunes, des réfugiées et des immigré.e.s.

Le plan d’urgence n’est la propriété de personne. Le plan d’urgence est construit à partir des exigences que les travailleurs mettent en avant eux-mêmes dans les grèves.

Pour en finir avec les licenciements, pour abolir le chômage et la précarité

Interdiction des licenciements et des suppressions de postes ; embauches de tous les précaires ; titularisation de tous les contractuels ; diminution massive du temps de travail sans flexibilité ni intensification du travail ni  perte de salaire ;

Pour abolir la misère et la vie chère

Augmentation générale de 500 euros nets des salaires, des minima sociaux et des pensions à égalité hommes et femmes ; pas un salaire, pas une retraite en dessous de 1900 euros nets ; indexation des salaires et des retraites sur les prix ; retour à la retraite à 60 ans, pour 37,5 annuités de cotisations et un taux de remplacement de 75 % ; contrôle des prix sur les produits de première nécessité ; suppression de la TVA ; retour de l’ISF ;

Défense et développement des services publics

Arrêt des plans de privatisation ; arrêt de l’ouverture à la concurrence ; maintien des statuts des personnels ; recrutements massifs et créations de postes dans tous les services publics ; renationalisation des entreprises de service public privatisées ;

Gratuité des soins, défense de la sécurité sociale et du modèle 1945

Gratuité des soins pour tous ; retour au système de solidarité fondé en 1945 ; abrogation de la CSG et du CRDS ; arrêt des exonérations de cotisations sociales et remboursement des exonérations passées ; arrêt des fermetures d’hôpitaux, de services, de lits ; réouvertures de lits, de services hospitaliers publics et de centres d’IVG ; embauches massives et statutaires dans les hôpitaux ; réquisition des trusts pharmaceutiques, pour un service public de recherche ;

Droit à l’éducation

Halte au désengagement financier de l’État dans l’Éducation nationale ; créations massives de postes statutaires d’enseignants et de personnels ; abrogation des lois anti-laïques ; fonds publics à la seule école publique ; réquisition des établissements privés ; retrait de la loi Vidal de programmation de la recherche ;

Droit au logement pour tous

Réquisition des logements et bureaux vides, transformation des bureaux vides en logements ; passage au domaine public de tous les logements entre les mains des spéculateurs, banques, assurances ; interdiction des expulsions locatives pour les travailleurs frappés par la crise ; construction de logements sociaux ; annulation des loyers pour toute la durée de la crise sanitaire ; un toit, la chaleur, l’eau, la lumière sont des droits, pas des marchandises, personne ne peut en être privé ;

Égalité des droits

A travail égal, salaire égal, droits égaux entre femmes et hommes ; défense du droit à l’avortement et à la contraception libres, gratuits pour toutes, mineures et immigrées ;

Pour un service public bancaire

Nationalisation des banques ; interdiction des frais bancaires, agios et intérêts ;

Défense des droits et libertés démocratiques

Abrogation de l'état d'urgence et de toutes les lois répressives ; annulation des condamnations à visées politiques contre les militant.e.s (syndicalistes, journalistes, ONG...), remise en liberté et effacement de leur casier judiciaire ; pénalisation du racisme et du sexisme ; abrogation de toutes les lois et circulaires racistes et du Code de la nationalité ; régularisation de tous les réfugiés, sans-papiers et de leurs familles ; reconnaissance des droits civiques pour tous les étrangers vivant en France ; liberté de circulation, rupture des accords de Schengen.

Nous appelons toutes celles et ceux qui ne se résignent pas, toutes celles et ceux qui veulent se battre contre Macron et sa politique anti-ouvrière, salarié.e.s, chômeur.e.s, retraité.e.s, jeunes, Gilets Jaunes, avec ou sans parti, militant.e.s politiques, syndicaux et associatifs, organisations et partis de la classe ouvrière, et l'ensemble de la population, à soutenir et diffuser cet appel qui exige des mesures urgentes et indispensables répondant aux besoins vitaux de chacun.e d'entre nous.

21 décembre 2020

Modifié le mardi 12 janvier 2021
Voir aussi
La Commune n°126

La Commune n°126

mardi 12 janvier 2021 Télécharger la version numérique du Journal n° 126

Sommaire : Notre priorité absolue : un plan d’urgence contre le chômage, la pauvreté et Macron ! Loi de sécurité globale pour gouvernement aux abois De l’état d’urgence sanitaire à l’État policier Plan d'urgence contre le chômage, la pauvreté et Macron La chasse aux pauvres est ouverte à Bayonne Loi de programmation pour la recherche : nouvel épisode de la casse de...

Figure dans les rubriques
Journal trimestriel


HAUT