Contre le 49.3, la grève générale, plus que jamais !
Après trois mois de mobilisation de la classe ouvrière contre le projet Macron de liquidation du système de retraite par répartition, le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé à la tribune de l’Assemblée, samedi 29 février 2020, sa décision « d’engager la responsabilité du gouvernement » sur le projet de loi instituant un « système universel de retraites » et cela ,« conformément à l’article 49 alinéa 3 » de la Constitution.
Rappelons que le « 49.3 », un des articles les plus antidémocratiques de la réactionnaire Constitution de 1958, permet au gouvernement de faire passer devant l’Assemblée un texte sans avoir besoin d’un vote.
C’est que Macron n’a pas d’autre choix que d’aller, coûte que coûte, jusqu’au bout. Il en va de « LA » réforme de son quinquennat, il en va de sa capacité à exercer le pouvoir pendant encore deux ans, à pouvoir briguer un second mandat en 2022. Or, et conséquence directe du rapport de forces engagé depuis le 5 décembre par la classe ouvrière, Macron n’a pas réussi à retourner l’opinion publique qui rejette à une très large majorité, son projet et l’utilisation du 49.3. Et cela au moment où Macron est au plus bas dans les sondages et où les prochaines élections municipales s’annoncent, pour lui et ses alliés, catastrophiques.
Face à la bombe antidémocratique du 49.3, les directions syndicales font-elles preuve de la même détermination que Macron ? Non. Pire, les directions confédérales pèsent de tout leur poids pour empêcher l’embrasement total.
Réunie « en urgence » le 2 mars, l’intersyndicale confédérale écrit : « Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL et Unef appellent à poursuivre les actions sans relâche, sous toutes les formes décidées localement. Elles appellent à multiplier, partout, localement, des rassemblements dès lundi 2 mars et à organiser des manifestations devant les préfectures et sous-préfectures le mardi 3 mars, y compris par le recours à la grève, au moment de ce passage en force au parlement, afin de signifier massivement avec force le rejet de ce texte. » Le retrait du projet n’est pas exigé dans le texte ; le « tous ensemble au même moment », jamais évoqué ; l’organisation d’une manifestation nationale à Paris, ignorée. Ainsi, CGT-FO-FSU-Solidaires continuent à diviser et à éparpiller les grèves par territoires, secteurs, professions.
Participant activement depuis deux ans au « dialogue social » avec le gouvernement, les directions confédérales de FO (le 2 mars) et de la CGT (le 3 mars) annoncent quitter la table de la « conférence de financement » qualifiée par Martinez de « mascarade », pour organiser courant mars une « contre-conférence sur le financement » !
Contrairement à cette stratégie capitularde, la défense des intérêts de la classe ouvrière exige un appel à la grève générale, tous ensemble au même moment, pour faire reculer Macron et obtenir le retrait total et définitif de son projet.
Enfin, comment ne pas aborder la farce de la guérilla parlementaire ? Alors que les cortèges crient depuis le 5 décembre « ni amendable, ni négociable, retrait », les opposants de papier de l’Assemblée, Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) et Fabien Roussel (PCF), font exactement le contraire et déposent 30 000 amendements !
Cette gesticulation parlementaire des groupes LFI et PCF n’empêche rien et même justifie tout. Un tour de passe-passe, et voilà Mélenchon et Roussel baptisés ennemis de la réforme des retraites. Rappelons pourtant que Roussel avait proposé en janvier l’organisation d’un référendum pour « sortir de la crise » pendant que Mélenchon plaidait pour le dépôt d’une motion de censure, proposition refusée par le PS et le PCF.
Le gouvernement utilise le 49.3, les groupes parlementaires de l’opposition déposent des motions de censure. Mélenchon est donc comblé ce 3 mars 2020, il va pouvoir en voter deux. Celle déposée par Les Républicains (LR) est une motion tellement droitière qu’elle fait passer le projet Macron pour un texte socialiste. L’autre est présentée par le PS, LFI et le PCF. Dans un cas comme dans l’autre, aucune n’a la moindre chance d’être adoptée !
Directions syndicales confédérales, directions des partis se revendiquant de la classe ouvrière, aucune ne combat pour la grève générale.
Pourtant, sous la pression formidable exercée par la lutte de classes, la crise de régime, économique et sociale va encore s’accélérer et s’approfondir, ouvrant ainsi à la classe ouvrière de nouvelles perspectives politiques.
Rien n’est réglé, tout est possible !
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