Pour le FMI, la pandémie sera source de « troubles sociaux »

Un récent rapport de trois économistes du Fonds Monétaire International (FMI)1 a mis en lumière le lien déjà connu entre épidémies et « troubles sociaux ».

De l'Antiquité (peste de Justinien) jusqu'à la grippe espagnole de 1918, en passant par la peste noire du XIVe siècle ou l'épidémie de choléra à Paris en 1832, l'histoire du monde ne manque pas d”épisodes établissant la corrélation entre les deux phénomènes. Il semblerait « qu’une épidémie révèle ou aggravedes lignes de fracture préexistantes dans la société, telles que l’insuffisance des dispositifs de protection sociale, le manque de confiance dans les institutions ou le sentiment que la classe dirigeante est indifférente, incompétente oucorrompue ».

Une analyse menée sur 130 pays, de 1985 à aujourd’hui, le prouve désormais scientifiquement et montre la corrélation entre la gravité de la pandémie dans un pays et le volume de l'agitation sociale.

Néanmoins, le rapport explique que « les séquelles sociales sous la forme de troubles sociaux ne se manifestent pas toujours rapidement » pour des raisons logistiques (paralysie des transports), de survie ou d'efficacité ; de plus, « dans certains cas, les régimes en place peuvent aussi profiter d’une situation d’urgence pour consolider leur pouvoir et réprimer la dissidence ». Ah bon ?

Sur tous ces aspects, note le rapport, « on observe avec la COVID-19 une situation jusqu’ici comparable à ce schéma historique ». Les chercheurs notent de fait que « le nombre de grands épisodes de troubles sociaux dans le monde est tombé à son niveau le plus bas en près de cinq ans. Les États-Unis et le Liban constituent des exceptions notables, mais même dans leur cas, les plus grandes manifestations sont liées à des questions que la COVID-19 a peut-être exacerbées, mais dont elle n’est pas directement la cause ».

Par contre, le rapport montre que le risque de révoltes et de manifestations contre les autorités s'accroît à plus long terme et grandit progressivement jusqu'à « un risque accru de crise politique majeure, un événement susceptible de faire tomber le gouvernement qui survient en général dans les deux années qui suivent une grave épidémie ».

En toute logique, les auteurs estiment que, suite à l'épidémie de COVID-19, les mêmes effets pourraient donc se produire :

« Si l’histoire se répète, des troubles sociaux pourraient réapparaître une fois que la pandémie s’estompe. Le risque est plus grand là où la crise met au jour ou exacerbe des problèmes préexistants tels que le manque de confiance dans les institutions, la mauvaise gouvernance, la pauvreté ou les inégalités ».

Le COVID-19 risque donc d'alimenter la lutte des classes et d'exploser à la figure de ceux qui gouvernent dans les deux ans après son apparition. C'est-à-dire, en France, au pire moment pour le pouvoir en place, soit juste avant les élections présidentielles, soit juste après … La bourgoisie le sait et a de quoi s'en inquiéter.

14 mars 2021

1. https://www.imf.org/fr/News/Articles/2021/02/03/blog-covid-long-shadow-social-repercussions-of-pandemics

Modifié le mercredi 24 mars 2021
Voir aussi dans la catégorie Editoriaux
Personne ne nous représente !

Rarement la lutte de classes n’aura autant encadré les élections. Rarement le rejet des partis institutionnels n’aura été aussi fort comme en atteste l’explosion de l’abstention ouvrière...

Explosions spontanées et débouchés politiques

Toute la situation porte en elle les germes d’une crise révolutionnaire. Sous les coups de butoir de la lutte de classes, la Ve République, ses institutions, ses partis, sont dans un état de...

La gifle et la manifestation du 12 juin 2021La gifle et la manifestation du 12 juin 2021

La gifle assénée à Macron a la vertu de sa clarté corporelle. Peu importe celui qui la lui a donnée : elle illustre de manière cinglante l'exaspération et le ras-le-bol de la population face...

Pour le FMI, la pandémie sera source de « troubles sociaux »

Un récent rapport de trois économistes du Fonds Monétaire International (FMI)1 a mis en lumière le lien déjà connu entre épidémies et « troubles sociaux ».

Notre priorité absolue : un plan d’urgence contre le chômage, la pauvreté et Macron !

Laurent Saint-Martin, député LREM du Val-de-Marne et rapporteur du budget, l’affirme : « les réformes restent d’actualité ». Et il précise : « c’est juste le calendrier qui est repensé...

Ils ne couvriront pas notre colère. Macron, dehors !Ils ne couvriront pas notre colère. Macron, dehors !

Depuis maintenant sept mois, Macron et son gouvernement font la démonstration quotidienne de leur incompétence, de leur irresponsabilité, et de leur incapacité à sortir de la crise sanitaire...



HAUT