Notre priorité absolue : un plan d’urgence contre le chômage, la pauvreté et Macron !

Laurent Saint-Martin, député LREM du Val-de-Marne et rapporteur du budget, l’affirme : « les réformes restent d’actualité ». Et il précise : « c’est juste le calendrier qui est repensé à l’aune de la crise ». Pour lui, « le « quoi qu’il en coûte » n’est pas un puits sans fond ». En clair, les « réformes » pour liquider le système de retraites par répartition et de l’assurance chômage seront mises en œuvre. C’est à la virgule près ce que le ministre de l’économie Bruno Lemaire avait déclaré le 26 novembre dernier : la réforme des retraites « doit être la priorité absolue », afin de permettre à l’État de « rembourser sa dette ».

La « réforme » de l’assurance chômage est aussi en ligne de mire. Son application doit avoir lieu en avril 2021 après une reprise des « négociations » avec les « partenaires sociaux » en janvier. Que prévoit-elle ? Un durcissement des conditions et critères ouvrant droit aux allocations : pour pouvoir prétendre à percevoir une allocation, il faudra avoir travaillé au moins 6 mois sur les 24 derniers mois (au lieu de 4 sur les 28 derniers) ; les allocations ne seraient plus calculées à partir de la moyenne des salaires perçus mais sur la base du revenu mensuel moyen. Le calcul du salaire journalier de référence devrait prendre en compte les jours travaillés autant que les périodes d’inactivité. C’est donc une baisse considérable des droits et montants d’indemnisation des chômeuses et chômeurs qui est programmée.

L’augmentation du SMIC horaire de 0,99 % au 1er janvier, qui passe de 10,15 à 10,25 euros bruts, est une aumône, une hausse dérisoire face à la paupérisation qui menace et aux centaines de milliards d’euros offerts aux capitalistes. Pour Macron et son gouvernement, il s’agit de faire payer à la classe ouvrière les frais d’une crise dont elle n’est en rien responsable, de la saigner afin de maintenir le taux de profit capitaliste.

Face à cette politique ouvertement anti-ouvrière, les garde-flancs du macronisme jouent leur rôle. Au premier rang desquels figurent les directions et bureaucraties syndicales (CGT, FO, FSU et SUD, notamment) qui accompagnent docilement toutes les contre-réformes.

Dans ces conditions, qui s’étonnera qu’aucune centrale syndicale n’ait lancé le moindre mot d’ordre d’interdiction des licenciements alors que pleuvent les fermetures d’usines et d’entreprises ? Depuis le mois de mars, ce sont pourtant plus d’un million de travailleuses et travailleurs licencié.e.s, des centaines de milliers de précaires et d’étudiant.e. s ayant perdu leur CDD, leur contrat à temps partiel, le petit boulot qui leur permettait de survivre pendant leur cursus ; ce sont tous les jeunes qui ne décrocheront pas leur premier contrat de travail ou qui ne pourront pas se former ; des milliers d’auto-entrepreneurs naufragés ; toute une frange de la petite bourgeoisie, professions libérales, artisans, commerçants, indépendants, désormais en faillite ou s’y résignant. Ce sont enfin des dizaines de milliers de retraité.e.s sombrant dans la précarité et la pauvreté.

Face à cette apocalypse sociale, isoler, diviser et négocier la déchéance des travailleurs est la feuille de route de la bureaucratie syndicale. Le 22 décembre, dans un communiqué de presse, les directions CGT-FSU-SUD et les organisations de jeunesse UNEF-FIDL-MNL-UNL « proposent un processus de mobilisations et initiatives dès le mois de janvier (…) à l’instar des appels dans la Santé le 21, de l’éducation nationale le 26 et dans l’énergie le 28 janvier. »

Et enfin le clou du spectacle : « Les organisations appellent, dans une dynamique de convergences et de renforcement des luttes à un temps fort commun interprofessionnel de mobilisations et de grève le 4 février 2021 » !!!

Pour les initiateurs de cet appel, la défense des emplois « impose de contrôler et de conditionner socialement et écologiquement les aides publiques » tout autant que de (gentiment) demander « le partage et la réduction du temps de travail ». En résumé, des « journées d’actions » corporation par corporation, débouchant sur un « temps fort » interprofessionnel sans lendemain. Ces gesticulations d’appareil, nous le savons toutes et tous, déboucheront inéluctablement sur la défaite.

A l’inverse, pour interdire les licenciements, bannir la précarité et la pauvreté, abroger l’état d’urgence et toutes les lois liberticides et anti-démocratiques, il faut un plan d’urgence. Un plan d’urgence pour l’amélioration immédiate des conditions matérielles d’existence des travailleuses, des travailleurs et de leurs familles. Un plan d’urgence en faveur de celles et ceux qui font grève et manifestent depuis quatre ans. Un plan d’urgence pour toutes celles et ceux qui, salarié.e.s du privé et du public, Gilets Jaunes, jeunes, étudiant.e.s, chômeuses, chômeurs, précaires, retraité.e.s, sans-papiers et réfugié.e.s, refusent l’avenir de misère qui leur est promis. Un plan d’urgence pour la défense et le développement des services publics et de la Sécurité sociale. Un plan d’urgence pour la défense et la dignité de la classe ouvrière.

31 décembre 2020

Modifié le mardi 12 janvier 2021
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