La gifle et la manifestation du 12 juin 2021
La gifle assénée à Macron a la vertu de sa clarté corporelle. Peu importe celui qui la lui a donnée : elle illustre de manière cinglante l'exaspération et le ras-le-bol de la population face à la politique gouvernementale.
Un geste finalement inoffensif quand on le compare aux 4 morts, 353 blessé.e.s à la tête (dont 30 personnes éborgné.e.s), 20 blessé.e.s à la main (dont 6 mains arrachées), sans parler des blessé.e.s au dos, aux pieds ... En tout 993 signalements répertoriés par le journaliste David Dufresne depuis novembre 2018, des manifestations de Gilets jaunes jusqu'à aujourd'hui.
Face à cela, l'unanimité des politiques à pleurer sur le président et l’image de la fonction présidentielle en dit long sur leur servilité et leur soutien au régime de la Ve.
Mélenchon (LFI) : « Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l'acte ?» . « Je suis solidaire du Président ».
Najat Vallaud-Belkacem (PS) : « Cette image du Président de la République giflé fait froid dans le dos ».
Fabien Roussel (PCF) a condamné « avec la plus grande fermeté l'agression dont a été victime le Président de la République ».
A l'unisson, les député.e.s se sont mis.es. debout à l’Assemblée et ont applaudi en solidarité avec le président giflé … tandis que la une de L'Humanité a titré le lendemain « Extrême-droite : la cote d'alerte est franchie » et a ajouté « Président de la République giflé » à la liste de courses de la manifestation du 12 juin 2021 « pour les libertés et contre l’extrême-droite ».
Troublant, non ? En fait, pas vraiment, cette manifestation du samedi 12 juin, sous des airs antifascistes, est en réalité une manifestation de soutien au régime et à Macron, une manifestation qui pose déjà la question du « barrage » et du « front républicain » au second tour de la présidentielle. En 2022, comme en 2017, on nous dira « pas une voix pour Le Pen » avec le résultat que l'on sait. Dénoncer l'extrême-droite sans combattre Macron, c'est le soutenir.
Depuis des mois, les uns et les autres, PS, EELV, PCF et LFI ne luttent pas contre Macron. Ils ont voté comme un seul homme en mars 2020 la loi de finances rectificative instaurant l'état d'urgence sanitaire, réduisant nos libertés et gavant les entreprises d'argent public. La loi sur la sécurité globale, loi d'extrême-droite, a été adoptée sans coup férir et sans qu'aucun appel digne de ce nom des partis de gauche à lutter et marcher contre la promulgation de cette loi n'ait vu le jour. La loi sur le séparatisme, loi d'extrême-droite, a été votée grâce à l'abstention du PS, du PCF, les députés LFI ayant voté favorablement une grande partie de ses articles.
Certains, convaincus ou opportunistes, comme Faure pour le PS, Roussel pour le PCF, Jadot pour EELV, ont même manifesté le 19 mai avec les syndicalistes policiers devant l’Assemblée, vilipendant les lenteurs de la justice et réclamant des peines plus sévères pour un crime contre les forces de l'ordre... Ce même Roussel qui se rapproche chaque jour de l'extrême-droite et fait dans la surenchère sécuritaire : ce n'est pas 10 000 flics qu'il faut recruter mais 30 000 ; concernant les réfugiés déboutés du droit d'asile, il énonce tranquillement sur Cnews qu'ils ont « vocation à rentrer chez eux ».
En réalité, entre Mélenchon, Roussel, Faure et Jadot, il n'y a pas grande différence. Ce sont les 2 faces d’une même médaille : une polarisation extrême sur l’extrême-droite et ses thématiques (la patrie, l’immigration, la sécurité) ; côté pile, on assure ne plus abandonner à la droite les thèmes dits régaliens et vouloir parler de sécurité dans les banlieues, d’immigration … ; côté face, on appelle au réveil citoyen contre l’imminence de l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir.
Il faut se le rappeler en permanence : l’extrême-droite n’est que le symptôme du vide abyssal laissé par les forces de gauche, syndicales et politiques, de leur asservissement et de leur refus de lutter pour la classe ouvrière. Depuis des mois, le PS, le PCF, LFI et le NPA ont l’œil rivé sur les échéances électorales à venir. Mais que pourra-t-il sortir de sain de ces attelages qui font se donner la main le NPA et le PS ? Pour les régionales, le NPA fait en effet liste commune en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine avec LFI qui passe 4 accords avec le PCF, 3 avec EELV et 1 avec le PS ; de son côté, le PCF fait la même chose avec le PS (9 fois), LFI (4 fois) et EELV (3 fois) tandis qu’EELV s’allie avec le PCF (3 régions), LFI (3 régions) et le PS (4 régions) et que le PS s’acoquine avec le PCF à 9 reprises, EELV à 4 reprises et LFI dans les Hauts-de-France.
Contrairement à tous les discours alarmistes sur le danger fasciste, le Rassemblement national ne progresse pas et les projections pour les régionales sont plutôt en faveur d'un repli.
Ce qui augmente, c'est l'abstention, de manière massive, témoignant de l'inadéquation totale des programmes des partis de gauche avec les aspirations profondes de la classe ouvrière. Dernier exemple en date : dans le XXe arrondissement de Paris, LFI et sa candidate Danièle Simonnet se félicitant d’être arrivées au second tour en doublant le nombre de voix entre les 2 tours… quand seulement 12 600 sur 77 000 électeurs se sont déplacés, soit une abstention de près de 84 % !
Pour chasser Macron, c’est un programme d’urgence dont la classe ouvrière a besoin !
Unité ouvrière pour un plan d'urgence en faveur des salari.é.e.s , des chômeur.e.s, des retraité.e.s et des jeunes !
Unité ouvrière pour la grève générale pour chasser Macron !
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