Personne ne nous représente !

Rarement la lutte de classes n’aura autant encadré les élections. Rarement le rejet des partis institutionnels n’aura été aussi fort comme en atteste l’explosion de l’abstention ouvrière scrutin après scrutin. Tout comme en témoigne la poussée inexorable des grèves depuis le printemps dans tout le pays (Leroy Merlin, Décathlon, Castorama, Transdev, Labeyrie, Engie, hôpitaux publics…).

C’est aussi la grève et les manifestations historiques des magistrats, juges, greffiers ou récemment les manifestations des sages-femmes. Ce sont toutes ces grèves, partout, contre Macron et sa politique anti-ouvrière, contre les charrettes de licenciements et autres PSE, contre les fermetures d’usines, pour des hausses de salaires, contre l’augmentation du temps de travail.

C’est aussi la grève générale et la situation quasi insurrectionnelle en Guadeloupe et en Martinique contre la vie chère, le chômage, la précarité que la crise pandémique a exacerbés, pour des augmentations de salaires et des embauches, pour des services publics dignes de ce nom.

C’est enfin, le référendum pour l’indépendance de la Kanaky – Nouvelle Calédonie du 12 décembre, scrutin illégitime boycotté par tous les partis et organisations indépendantistes et dont le NON n’a recueilli que 75 720 voix, soit 40,92 % du corps électoral.

L’inflation qui s’abat sur les masses, qui renchérit les prix des denrées alimentaires et fait exploser les coûts des énergies (gaz, électricité, fioul, essence), jette des millions de travailleurs et leurs familles dans la précarité et la pauvreté. Alors que les banques et les grands groupes ont été sauvés « quoi qu’il en coûte », les travailleurs et leurs familles sont sacrifiés. C’est dans ce contexte de crise économique, politique et sociale, que les différentes « écuries » se préparent à des élections présidentielles qui ne ressembleront à aucune autre.

D’une extrême faiblesse politique, Macron ne réussit à contenir l’explosion sociale qui se prépare que grâce à l’aide directe des bureaucraties syndicales confédérales de Martinez-Berger-Veyrier qui, en tant que « partenaires sociaux » loyaux et dévoués, acceptent et négocient toutes les contre-réformes imposées par les valets de pieds de la bourgeoisie que sont Macron, l’Union Européenne, la Confédération Européenne des Syndicats (CES).

La « gauche » institutionnelle, social-démocrate, social-patriote, stalinienne, est en phase de décomposition avancée, jugée par la population comme autant responsable que Macron de la situation de paupérisation qui la frappe. Les responsables des partis de la « gauche » institutionnelle sont tous rejetés, haïs. En premier lieu, le Parti Socialiste (PS) dont la candidate Anne Hidalgo ne recueille que 3 % des intentions de vote, ou le stalinien Fabien Roussel avec ses 2 %. Le social-patriote Jean-Luc Mélenchon est tout aussi à la peine avec 9 % (contre 14 % à la même époque de la campagne de 2017) ou le Vert, Yannick Jadot, crédité de 6 %. Le total des intentions de vote de la « gauche » (d’Hidalgo à Nathalie Arthaud) est inférieur à 30 %, un niveau historiquement bas. Pour finir, l’annonce tonitruante de la candidature de Christiane Taubira comme « recours » au désastre à venir sonne le glas du PS, un astre mort. À tous ceux-là, la classe ouvrière reproche leur refus de préparer la grève générale, leur refus d’exiger le retrait total des plans de destructions des acquis ouvriers, de la Sécurité sociale, des retraites, des services publics, leur refus de la lutte contre la baisse des salaires, pour l’interdiction des licenciements, leur refus de rompre avec la Ve République, l’UE, ses traités, ses directives.

Contre l’électoralisme récurrent, force doit rester à la lutte de classes.

Avec des millions de salarié.e.s, jeunes, retraité.e.s, nous considérons qu’il n’y a rien à attendre du terrain électoral où personne, en définitive, ne nous représente.

Qu'ils s'en aillent tous, qu'il n'en reste aucun.

17 décembre 2021

Modifié le dimanche 16 janvier 2022
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