« QU’ON N’ACCUSE PAS LA POLICE D’AVOIR TUÉ QUELQU’UN » ! LES MENACES DE CASTANER

La Lettre de La Commune, nouvelle série, n° 116 - Mardi 3 septembre 2019

Castaner-Macron menacent celles et ceux qui rapportent les VRAIES NEWS sur les conséquences de la répression qu’ils ont déchaînée. Des procureurs mentent pour les protéger et, si possible, saboter des enquêtes. La Ligue des droits de l’homme réagit enfin1. La machine à banaliser les menées criminelles du pouvoir s’est enrayée. L’étouffoir des dites « bavures policières » devient leur chambre d’écho, du fait de l’imbécillité chronique des gouvernants. Rien qui ne puisse pourtant consoler de la mort de Zineb Redouane et Steve Caniço.

« QU’ON N’ACCUSE PAS LA POLICE D’AVOIR TUÉ QUELQU’UN » ! LES MENACES DE CASTANER

Monsieur le Ministre Castaner a donc été interpellé par le journaliste Jean-Jacques Bourdin à propos de la mort de madame Redouane, survenue le 1er décembre 2018. Castaner aurait pu répondre sobrement : « il appartient à la justice de déterminer les causes de ce décès ». C’est ce qu’aurait fait un homme politique RESPONSABLE. Au lieu de quoi, il menace. Cette menace est aussi une pression sur la Justice, sommée de souscrire aux conclusions du simulacre d’enquête de l’IGPN, cette blanchisserie du pouvoir. Ce faisant, Castaner attire l’attention sur le drame, il le transforme en une bombe à retardement, en nouvelle Affaire d’État. Les adeptes de la secte LREM risquent alors de devenir chèvres, si ce n’est déjà le cas.

Revenons aux faits :

- Zineb Redouane n’a pas été atteinte par un mais deux munitions tirées par les CRS

- Il s’agit de tirs tendus2 qui visaient délibérément l’octogénaire, et qui lui ont fracturé le visage et blessé la poitrine

- Des policiers ont « nettoyé » la scène du crime immédiatement, en allant récupérer les projectiles directement dans l’appartement de Zineb Redouane, alors agonisante

- Les CRS ont refusé de faire expertiser leurs armes pour qu’on puisse déterminé qui a tiré. Ils n’ont bien sur jamais été sanctionnés

- Le procureur en charge du dossier était avec les CRS qui ont tiré au moment des faits, habillé en tenue de ninja. Il a depuis été dessaisi du dossier.

C’est ce qu’a rétabli un excellent article paru sur le site Nantes révoltée, reproduit sur d’autres sites3 que nous publions en annexe.

Un premier enseignement pratique peut être tiré de cet état dramatique des choses :

  1. Il n’est pas de combat de classe qui tienne sans riposte effective à la répression, à l’attaque contre les libertés publiques et la justice.

  2. La simple logique démocratique exige que soient réunis les représentants des confédérations syndicales, de la Ligue des droits de l’homme en vue d’une manifestation nationale de riposte aux menées répressives et anti-démocratiques de Macron.

C’est le sens de la pétition nationale AMNISTIE JUSTICE LIBERTE dont les militantes et militants syndicalistes de La Commune sont partie prenante. (2240 signataires à ce jour dont Michèle Sibony, Alima Boumediene…)

A SUIVRE …



Mardi 3 septembre 2019



ANNEXE

Ci-dessous, le point de vue de « Nantes révoltée »4.

MORT DE ZINEB REDOUANE : SCANDALE D’ETAT

Le 1er décembre dernier, Zineb Redouane, octogénaire, est dans son appartement à Marseille lors qu’elle reçoit des projectiles policiers : elle est très gravement blessée à la tête et mourra le lendemain à l’hôpital.

Hier à la télévision, Christophe Castaner osait affirmer que la mort de la vieille dame n’était pas causée par la police, et menaçait : « qu’on n’accuse pas la police d’avoir tué quelqu’un ».

Depuis 9 mois, la justice est au point mort. Mais des enquêtes approfondies du Média font la lumière sur ce scandale d’Etat :

- Zineb Redouane n’a pas été atteinte par un mais deux munitions tirées par les CRS

- Il s’agit de tirs tendus qui visaient délibérément l’octogénaire, et qui lui ont fracturé le visage et blessé la poitrine

- Des policiers ont « nettoyé » la scène du crime immédiatement, en allant récupérer les projectiles directement dans l’appartement de Zineb Redouane, alors agonisante

- Les CRS ont refusé de faire expertiser leurs armes pour qu’on puisse déterminé qui a tiré. Ils n’ont bien sur jamais été sanctionnés

- Le procureur en charge du dossier était avec les CRS qui ont tiré au moment des faits, habillé en tenue de ninja. Il a depuis été dessaisi du dossier.

Castaner ment. Encore. Non seulement la police est responsable de ce décès, mais une myriade d’actes illégaux ont été mis en place pour étouffer l’enquête.

Bref, tout dans cette affaire d’Etat est gravissime. La mort de Zineb devrait être un des sujets majeurs de l’actualité politique. Nous devrions être nombreux et nombreuses à exiger justice pour elle, et pour les autres. Il n’est pas trop tard.

Zineb Redouane. Contre l’évidence, Castaner dément à nouveau la responsabilité de la police

Sur le plateau de BFM, Christophe Castaner dédouane les forces de police d'avoir tué Zineb Redouane. Selon lui, elle serait décédée d'un choc opératoire, démentant la responsabilité du tir de la grenade lacrymogène, alors même qu'il s'agit du résultat de la dernière autopsie.

"Qu’on accuse pas la police d’avoir tué quelqu’un. [...] Ça n’est pas le cas" déclare le chef des forces de répression, Christophe Castaner au micro de BFMTV ce mercredi pour répondre à la question de Bourdin. Sans attendre les conclusions de l’enquête, il affirme que la police n’est pas responsable dans la mort de Zineb Redouane, cette femme qui fut visée par un tir policier à Marseille alors qu’elle était à sa fenêtre.

« L’enquête indique qu’elle meurt d’un choc opératoire, […] Je ne dis pas que c’est pas grave. C’est grave. Elle est morte. Mais qu’on n’accuse pas la police d’avoir tué quelqu’un, d’avoir assassiné quelqu’un. Ça n’est pas le cas ».

Castaner reprend ici les propos du procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, que ce dernier avait prononcé immédiatement après les faits, s’appuyant sur les conclusions de la première autopsie, qui avait été réalisée à Marseille et qui entretenait volontairement un flou sur les causes de la mort de Zineb, mettant en avant ses antécédents médicaux. Mais depuis, une seconde autopsie a été réalisée à Alger, publiée par Le Média, qui attribue « de façon certaine la mort de Mme Redouane au traumatisme crânien qu’elle a subi. Donc au tir policier ».

Étouffer l’affaire au plus vite

Les résultats de cette autopsie viennent contredire les déclarations de Xavier Tarabeux, ainsi que celles de Christophe Castaner qui, depuis la mort de Zineb s’efforce de dédouaner les forces de répression de la mort de cette femme octogénaire : Castaner avait déjà nié sa mort le 19 mars sur France Inter "Je ne voudrais pas qu’on laisse penser que les forces de l’ordre ont tué Zineb Redouane, parce que c’est faux.". Encore aujourd’hui, ces propos sur le plateau de Bourdin sont une manoeuvre de plus pour sauver l’image d’un État et d’une police déjà bien écornée. Le masque est tombé depuis longtemps, celui qui voulait faire croire que la police était « garante de l’ordre » et l’État « neutre » : après des mois de mobilisation, où sur les réseaux sociaux se multipliaient les images de blessés et mutilés, les Gilets Jaunes le rappelaient bien en chantant chaque samedi « La police fait son travail, ça crève les yeux ». Pour criminaliser les Gilets Jaunes, l’État n’a pas hésité, comme ce mercredi matin avec Castaner, à lancer des fake news, comme pour l’affaire Pitié-Salpêtrière, ou encore les conclusions verrouillées autour de l’enquête sur la disparition et la mort de Steve.

Mais les éléments révélés aux yeux de tout le monde avec la dernière autopsie, la version officielle concernant la mort de Zineb est écornée. Aujourd’hui, l’information judiciaire sur sa mort a été dépaysée, entre les mains d’un juge lyonnais, et est toujours en cours. Sur le plateau de BFM, Castaner ajoute, après avoir dédouané la police de la mort de Zineb, qu’il va falloir « revoir [leur] façon de faire », tout en attendant l’issue de l’enquête. Des propos insultants pour Zineb et ses proches, ainsi que tous ceux qui ont été mutilés pendant le mouvement des Gilets Jaunes, comme quand Macron affirme qu’il n’y a eu aucune « violence irréparable », et que « le pire a été évité par le professionnalisme des forces de l’ordre ». Un professionnalisme qui pourtant mutile, éborgne et tue, anecdotique et apparemment « réparable » pour le chef du gouvernement.


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1 https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/pas-de-violences...

2 Théoriquement, les tirs tendus sont interdits, seuls les « tirs en cloche » sont admis. Le «tir tendu», est dirigé horizontalement, en quasi ligne droite vers les manifestants.

4 https://ricochets.cc/Mort-de-Zineb-Retouane-scandale-d-Etat-et-mensonge-de-Castaner.html

Modifié le mardi 03 septembre 2019
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