Vous avez dit radical ?

ÉditorialLors d'un récent débat télévisé,notre porte-parole, Olivier Besancenot a appelé à " l'unité de la gauche radicale " en s'adressant au PCF et au Parti de Gauche de Mélenchon. En plein débat interne dans notre parti sur les prochaines élections régionales et cantonales, qu'on nous permette de poser la question : le PCF et le Parti de Gauche feraient donc partie
de la " gauche radicale " ?

Selon le dictionnaire, " radical " signifie : " qui vise à agir sur la cause profonde de ce que l'on veut modifier ".

Pour nous, militants du NPA, cette définition nous colle à la peau :
nous voulons en finir avec le capitalisme " cause profonde " de tous les maux de la société.

Mais le PCF ? Mais le Parti de Gauche ?
Nous mettons au défi quiconque de nous dire et nous démontrer où, quand et comment le PCF lutte contre le capitalisme et donc contre les rapports
sociaux de propriété privée. Idem pour Mélenchon qui se réclame ouvertement d'une société " d'économie mixte ".
A l'université d'été de notre parti, à Port-Leucate, notre camarade Olivier a
déclaré : " On a des désaccords profonds avec le programme du Parti
Socialiste qui inscrit son orientation dans le cadre de l'économie de marché... ". Assurément.

Mais voilà : pour ne prendre que ces trente dernières années, le PCF a, soit élaboré, soit accompagné, soit les deux à la fois toutes les " réformes " majeures au profit de l'économie de marché et du patronat : réforme des retraites, restructurations industrielles, privatisations, rien ne se fait sans sa participation, directe ou indirecte par le biais de la principale centrale syndicale ouvrière de ce pays : la CGT.

Nous combattons contre les licenciements, pour une loi visant à les interdire. Le PCF " au mieux ", façon de parler, est pour de " bonnes " indemnités de départ, " bien négociées "au prétexte qu'il faut être réaliste.
Sur la question des retraites, le PCF et ses hommes dans la CGT martèlent depuis des années qu'il faut accepter des réformes
puisqu'il y aura bientôt plus de retraités que d'actifs.

La place nous manque pour aller dans le détail de tous les renoncements et
capitulations du PCF devant l'économie de marché.

On ne s'attardera pas sur le Parti de Gauche et Mélenchon, qui veut " la
révolution par les urnes " (quelle nouveauté !), qui se range du côté de la
bureaucratie chinoise qui réprime les Tibétains et revendique pour l'Etat
d'Israël " le droit de se défendre " contre les méchants palestiniens.

Bref, où est donc la " radicalité " du PCF, parti stalinien à peine relooké ?
Et, est-il nécessaire de rappeler aussi les bulldozers de Vitry sur Seine, les manifestations de Montigny-Lès-Cormeilles ou, plus près de nous encore, l'agression manu militari des sans -papiers de la Bourse du Travail de Paris par les nervis de l'appareil de l'UD CGT Paris ?

Nous avons donc la faiblesse de penser que le PCF n'est pas plus à gauche
que le PS ou alors qu'on nous le démontre à partir des faits.

Et puis, pour importantes que soient les échéances électorales prochaines,
est-il vraiment dans l'intérêt de notre parti de rythmer, depuis sa création, une grande partie de notre activité sur les seules échéances électorales ? Hier les Européennes, bientôt les régionales et cantonales, après-demain les municipales avant de rebeloter sur présidentielles ?

Procéder ainsi c'est, qu'on le veuille ou pas, tomber dans le travers
électoraliste. Nous pensons que pour le NPA, la lutte de classes doit encadrer les élections et non l'inverse.

Quant à l'unité, et avec qui, tout est affaire de circonstance et de contenu
politique mais sur une base résolument anticapitaliste.

A ne pas procéder ainsi nous perdrions notre âme et avec elle, notre
capital de confiance parmi les travailleurs et les jeunes.


Pedro Carrasquedo

le 20 septembre 2009
Modifié le lundi 05 octobre 2009
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