Pour l' échelle mobile...

ÉditorialLes émeutes de la faim se propagent dans le monde entier, au fur et à mesure de la flambée des prix des carburants, des produits agricoles et des matières premières. En Egypte, au Maroc, en Tunisie, des hommes et des femmes meurent sous les balles de la police car leur crime est d'avoir faim. La hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et du pétrole contre laquelle marins-pêcheurs, routiers et agriculteurs dressent des barrages en France et en Europe n'a pourtant qu'une seule explication : la spéculation forcenée engagée sur ces marchandises par banquiers et capitalistes. Après la bulle informatique, celle de l'immobilier qui vient d'exploser, ces spéculateurs se rabattent désormais sur la nourriture, le gasoil et les produits de première nécessité, quitte à étrangler les milliards d'êtres humains qui survivent et souffrent.
Est-il concevable que dans un pays comme l'Argentine, où la production agricole annuelle permet de nourrir, à l'exportation, plus de 400 millions d'individus, la majorité des 34 millions d'Argentins ne mange plus à sa faim ?
Cette situation n'est pas, n'est plus l'exclusivité, si l'on peut dire, des pays du "tiers monde". On a tous vu ces derniers temps ces reportages télévisés où des retraités font les cageots de fin de marchés ou les poubelles des grandes surfaces pour se nourrir. Dans son livre " 7 millions de travailleurs précaires ", le journaliste Jacques Cotta a démontré que dans notre pays, même un salaire ne vous met plus à l'abri de la misère.
Selon la Banque mondiale elle-même, " nous sommes face à la crise alimentaire la plus grave de l'histoire de notre planète "
Dans cette situation, le monde entier fait face actuellement à des crises sociales et à des mobilisations contre la faim. Selon des chiffres officiels, "chaque nuit à l'échelle de la planète, 850 millions de personnes tentent de s'endormir sans avoir mangé la moindre bouchée de nourriture. Parmi elles, chaque jour, 25 000 meurent de faim. Et 11 enfants de moins de cinq ans risquent, à chaque minute qui passe, le même sort " ( Rapport de l'Unesco)
Répétons-le : il n'y a aucune fatalité dans cette situation qui menace la planète entière. Il n'y a rien d'autre que la soif de profit à tout prix des capitalistes qui sont prêts à tout pour préserver leur plus-value, quitte à spéculer sur la nourriture et le carburant.
Comment y faire face ?
" ...Deux maux économiques fondamentaux dans lesquels se résume l'absurdité croissante du système capitaliste, à savoir le chômage et la cherté de la vie, exigent des mots d'ordre et des méthodes de lutte généralisée (...) Ni l'inflation monétaire, ni la stabilisation ne peuvent servir de mot d'ordre au prolétariat, car ce sont les deux bouts d'un même bâton. Contre la cherté de la vie (...) on ne peut lutter qu'avec le mot d'ordre de l'échelle mobile des salaires. Les contrats collectifs doivent assurer l'augmentation automatique des salaires, corrélativement à la montée du prix des articles de consommation " (Programme de transition de la IVè Internationale, 1938)
Telles sont nos propositions : que les directions ouvrières, en particulier syndicales prennent la tête de la mobilisation pour l'échelle mobile des salaires. Mot d'ordre, exigence impossible, utopique ? Ceux qui nous disent cela sont les mêmes qui jugent aussi irréaliste la lutte pour " pas un seul licenciement ", pour empêcher les fermetures d'usines et les délocalisations. Leur scepticisme est à la mesure de leur capitulation devant le capitalisme, système jugé par eux indépassable, inattaquable, victorieux. Ce n'est pas l'état d'esprit des millions d'êtres humains qui luttent chaque jour pour leur survie. Pour ceux-là, arracher par la mobilisation l'échelle mobile des salaires est non seulement réaliste mais réalisable.
Modifié le mardi 10 juin 2008
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