Ménage de printemps

EditorialRéalisé au plus fort du scandale Gaymard, un sondage IFOP indique que 66 % des Français estiment l'affaire " choquante " et 63 % " sérieuse ". C'est bien pourquoi Gaymard a été prié de prendre ses cliques et ses claques par un autre locataire plus chanceux pour le moment, celui de l'élysée, avant que le scandale ne prenne des proportions irréversibles pour l'ensemble du gouvernement.
" Il était temps que cela s'arrête, cette affaire n'a que trop duré, cela nous a fait un tort considérable ", a confié un proche de Raffarin.
Il faut dire que, au moment même où Borloo tente de placer son projet de maisons à 100 000 euros (sans le terrain, faut-il le préciser), les mensonges du pauvre fils de cordonnier mal chaussé et mal logé qui s'avère multipropriétaire et payant l'impôt sur les grandes fortunes (ISF), cela fait désordre pour un gouvernement déjà bien affaibli.
Certes, pour paraphraser une fois de plus Jaurès, la Ve République porte en elle les scandales, comme la nuée porte l'orage.

République des copains et des coquins

Feuille d'impôts de Chaban, diamants de Giscard, affaire Boulin, écoutes téléphoniques de Mitterrand, scandale de la MNEF impliquant Strauss-Kahn et ses amis, frais de bouche de Chirac, affaire des HLM de Paris, écrans plasma de Cécilia Sarkozy, les gouvernements successifs depuis 1958 sont le socle de ce qu'on appelle communément la République des copains et des coquins. Mais, à l'évidence, l'affaire Gaymard prend un relief particulier. La quantité s'est transformée en qualité. Dit autrement, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Comme le rapporte une dépêche de l'AFP : " " En privé, un ministre s'est même inquiété de l'impact de l'affaire Gaymard sur le référendum, estimant qu'il a fait reculer le camp du oui qui s'effritait déjà régulièrement au fil des derniers sondages. Cette affaire a touché le mauvais ministre, Bercy jouant dans l'imaginaire le rôle de la rigueur économique, le mauvais gouvernement, dans la mesure où celui-ci est depuis plusieurs mois impopulaire, et au mauvais moment ", analyse M. Rozès [directeur de l'institut de sondages CSA, NdlR]. Le départ de Gaymard tombe d'autant plus mal que l'exécutif comme les partisans du oui semblent vouloir accélérer la campagne référendaire et que l'agitation sociale et lycéenne persiste avec une nouvelle journée de grève et de manifestations le 10 mars pour l'emploi, les 35 h et les salaires. Une manifestation nationale pour la défense des services publics est aussi prévue le 5 mars à Guéret [...] ".

Pour la victoire du non

Eh oui, Elisabeth Guigou aura beau répéter, pour venir à la rescousse du oui : "Je crois que ce serait une erreur en France de mélanger les genres : il faut faire une distinction très nette, découpler les questions de politique intérieure et la question de l'Europe ", les travailleurs ne sont pas dupes.
La lutte pour rejeter le traité est bien entendu indissociable de celle pour le retrait du projet de loi Fillon, pour la défense des services publics, contre le chômage et pour l'augmentation des salaires.
Le 5 mars à Guéret dans la Creuse, le 8 mars pour le retrait de la loi Fillon, le 10 mars dans la grève intersyndicale, tout indique que les travailleurs et les jeunes veulent gagner et cherchent à réaliser le " tous ensemble " contre Chirac-Raffarin et pour le non au traité.
Les écuries d'Augias ont besoin d'un bon nettoyage. Le printemps arrive et avec lui, l'air pur et frais de l'aspiration à la lutte unie pour les revendications.
Modifié le samedi 18 juin 2005
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