La crise d'en haut

EditorialCe 21 octobre, Jacques Chirac réalise que "la fracture sociale menace de s'élargir". Au même moment, les députés votent la réforme de l'allocation des chômeurs en fin de droit, l'ASS. "Cette réforme, lit-on dans Le Monde du 23 octobre suscite l'hostilité des syndicats, des associations, de la gauche et d'une partie de la majorité ". Quelle hostilité ?

Les chômeurs, eux, attendent encore du côté des syndicats, des associations ou de "la gauche" qu'une initiative digne de ce nom soit prise contre cette mesure. Mais, qui sait, les "leaders syndicaux" sont-ils trop occupés à négocier avec le Medef des accords "normatifs" qui "encadreraient" la régression sociale généralisée. Quant aux opposants "sans faille" du PS (NDLR : selon Yannick Le Petit, porte-parole de ce parti), ils sont visiblement trop occupés à siéger dans le "haut conseil pour la réforme de l'assurance-maladie" pour se soucier de la défense des droits des chômeurs.

Pourtant, au même moment, Chirac et Raffarin voient leur "indice de satisfaction" chuter à 40% pour Chirac et à 34% pour Raffarin dernière minute : selon un sondage BVA réalisé les 30 et 31 octobre, 57% des personnes interrogées " souhaitent " le départ de Raffarin et 52% veulent voir Mattei quitter son poste. . Du côté du gouvernement, c'est la cacophonie qui l'emporte comme en témoigne la valse-hésitation autour de la suppression d'un jour férié, Raffarin manoeuvrant en recul, tandis que le "numéro 2" du Medef ( et frère de Sarkozy) se montre soudain sceptique sur ce projet pourtant chaleureusement salué par le baron Seillière. Ajoutons à cela, outre la fronde de l ' UDF, les dissensions que provoque au sein de l'UMP la marche à la régionalisation, de plus en plus contestée par Debré ( président de l'assemblée nationale) et Dupont - Aignan (bras droit de Sarkozy) , sans oublier le report de la réforme de l'assurance-maladie. Cet enchaînement de couacs, d'hésitations et de contradictions internes traduit le manque de confiance du gouvernement en lui-même. Ce sont tous les ingrédients classiques d'une crise politique au sommet. Quant à la crise "en bas ", elle est déjà là depuis longtemps.

Au point où nous en sommes, seuls les reniements successifs et les dérobades des directions syndicales et des partis traditionnels du mouvement ouvrier ( PS, PC), donnent encore au gouvernement la force de porter des coups francs et des coups bas aux salariés et à la population pauvre. Oui, mais pour combien de temps ?
Modifié le vendredi 17 juin 2005
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