Briser le carcan de « l’Union nationale »
Nous ne dirons jamais assez à quel point, avec des millions de citoyens, nous sommes révulsés par les actes criminels de ces trois barbares. Et nous le sommes pour deux raisons. La première, bien évidemment, c’est face à ces meurtres de sang-froid perpétrés contre des journalistes, des salariés, des fonctionnaires et des citoyens au prétexte qu’ils étaient juifs. Des actes que rien, absolument rien, aucune idéologie la plus fumeuse soit-elle ne sauraient justifier.
Des actes qui ont germé dans des cerveaux vides de ces trois lumpen en décomposition qui vivaient de rapines, de trafic de haschich et de vêtements de contrefaçon... Bel idéal en vérité.
Des meurtres qui ont fauché 17 vies humaines avec pour seul discours quelques borborygmes incompréhensibles.
Et il est une seconde raison. Ces assassinats servent assurément sur un plateau, quelle aubaine, Hollande, son gouvernement mais aussi tous les fauteurs de guerre de la planète dans une opération manipulatrice d’ « Union sacrée », d’Union nationale »
Silence dans les rangs, « nous sommes en guerre » a dit Valls, coq juché sur ses ergots du haut de son tas de fumier. « Une guerre de civilisation » a osé rajouter Sarkozy. C’est au nom de l’« Union sacrée » que l’impérialisme a jeté des millions d’hommes les uns contre les autres dans la boucherie de 14-18.
Au nom de cette même formule sanglante, on veut nous encamisoler aux diktats des mesures antisociales, anti-ouvrières déjà prises et en préparation par ce gouvernement acquis à la cause du Medef. Pacte de responsabilité, réforme hospitalière et de Sécurité sociale, loi Macron contre, en particulier le Code du travail…
Et, comme un avant-goût, le 11 janvier, on a imposé aux masses si légitiment indignées tous les brigands tenant le haut du pavé parisien. Ils étaient venus, ils étaient tous là : Rajoy, Premier ministre de l’Etat espagnol qui refuse dans son pays la loi pour le droit à l’avortement et qui, au moment même où il défilait donnait consigne à sa police d’arrêter les avocats des inculpés de Madrid, dont notre camarade Aurore Martin, Netanyahou, bourreau du peuple Palestinien, Erdogan, trouble complice de Daech contre le peuple kurde, Cameron qui s’apprête à présenter une loi anti-grèves…Que des illustres figures des libertés démocratiques.
Et dorénavant, puisque disent-ils la guerre est déclarée, ils passent au tour de vis liberticide ; Les tribunaux condamnent à tour de bras, réactivant la loi anti-terroriste de 2004, en attendant la prochaine. Une jeune fille de 14 ans est mise en examen à Nantes pour quelques bêtises prononcées, à son âge, dans un bus ; pas moins de 40 condamnations en deux jours avec des peines allant jusqu’à 4 ans de prison ferme. Enfin, l’islamophobie a pignon sur rue, elle tente de gagner le haut du pavé et des prétoires. Elle qui avançait jusqu'’ici souvent cauteleuse, honteuse, intellectuelle et masquée, y compris dans une certaine extrême-gauche bien-pensante et civilisée (l’affaire de l’exclusion des lycéennes d’Aubervilliers votée par des gens paraît-il très radicaux sur l’échiquier politique, un exemple pas si lointain.)
Voilà comment sont utilisés désormais par ceux qui nous gouvernent ces meurtres venus des abysses de l’obscurantisme ;
Ils se gargarisent, nos gouvernants, des mots de liberté, égalité, fraternité, eux qui n’ont jamais eu à défendre ces notions, héritées du Siècle des Lumières et de la grande Révolution française. Liberté, égalité, fraternité dans un pays de 6 millions de chômeurs ? De deux millions de mal-logés, de millions qui vivent du RSA et des Resto du Cœur ? Dans un pays qui investit dans le mobilier urbain anti-SDF ?
Allons donc. Le croyez- vous seulement une seconde quand vous pérorez ?
Les directions du mouvement ouvrier et démocratique se doivent de briser le carcan dans lequel elles se sont mises de cette « Union nationale » mortifère.
Pedro Carrasquedo
Samedi 17 janvier 2015
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