Lettre d'informations de La Commune n° 2 Dimanche 27 juillet 2014

I/ Notre dernier tract en défense du peuple palestinien :

Au 20e jour de l'offensive de l'armée israélienne, on compte plus de 820 morts et 4500 blessés, dont 190 enfants. Même les hôpitaux et les écoles ne sont pas épargnés. Et pendant les massacres, la  " communauté internationale " ose appeler l'Etat sioniste à la " retenue ".
C'est quoi, la " retenue " ? N'en tuez pas 200, tuez-en juste 150 ? Le soutien à l'Etat d'Israël, gendarme de l'Impérialisme dans cette région du monde est, une nouvelle fois, quelle surprise, sans faille. La manifestation qui devait avoir lieu samedi 26 juillet à Paris a été interdite, pourquoi ?
Seules dorénavant auraient le droit de s'exprimer ceux qui accepteraient d'être encadrés par 1000 CRS et policiers comme ce fut le cas mercredi 23 juillet ? Depuis quand le mouvement ouvrier et démocratique accepte-t-il d'abdiquer son droit sacré à manifester sans conditions policières et sans le diktat d'un gouvernement complice de l'Etat d'Israël ? Honteux : les provocateurs, ce sont Hollande-Valls et la droite française qui applaudit les massacres.


  
Pas un centime, pas une arme, pas le moindre ravitaillement militaire pour l'Etat d'Israël, boycott, embargo total !


Ce tract a été diffusé à plusieurs milliers d'exemplaires dans toutes les manifestations à ce jour, interdites ou pas, à Paris ainsi qu'à Bayonne, notamment à la ZUP, à Mauléon, à Clermont-Ferrand...on trouvera photos et détails sur notre site.


II/ Le NPA à l'épreuve de la question palestinienne

Le déluge de feu, de fer et de sang sur Gaza suscite émotion et colère légitimes dans le monde entier. Cette colère est dirigée tout entière contre l'Etat d'Israël et ceux qui l'appuient : en France, le gouvernement Hollande-Valls. Au sang et aux horreurs perpétrées par l'Etat d'Israël, Valls et Hollande ajoutent la boue, media à l'appui : les mensonges, les provocations, l'intimidation et la répression qui se répandent depuis le plus haut sommet de l'appareil d'Etat couvrent la barbarie sioniste et son acharnement contre les enfants palestiniens. Le masque débonnaire de Hollande tombe et sous la carapace mielleuse, obséquieuse du " président normal ", se dévoile l'homme brutal qui veut manier la trique, qui se fait fort de fouler " avec courage " les libertés démocratiques les plus élémentaires. Ce qui finit par un double aveu d'autoritarisme et d'impuissance : en dépit de tout l'arsenal répressif dont dispose le régime vermoulu de la cinquième république, Hollande et son " homme fort " Valls ne peuvent empêcher les manifestations contre l'Etat d'Israël génocidaire.

Par milliers, des jeunes, des salariés, des mères de familles bravent l'interdiction de manifester, en dépit des menaces (" six mois de prison pour les manifestants " exigés par le Parquet de Paris), en dépit des gaz lacrymogènes et vomitifs et d'un quadrillage policier digne d'un Etat d'urgence ou d'un Etat d'exception.
La manifestation du 19 juillet dernier était donc interdite. Le NPA aura été la seule organisation politique à y participer. Honte à LO et au POI qui ont tourné le dos à cette marche spontanée. Honte au PCF qui, tout en s'indignant de son interdiction a déclaré : " Nous n'irons pas au rassemblement du Hamas et des soraliens. " http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/07/19/l-appel-a-la-manifestation-maintenu-malgre-l-interdiction_4459998_3224.html

Pour ceux qui n'ont pas perdu de vue que le PCF est un parti stalinien et que sa défiance à l'égard du gouvernement qu'il a contribué à élire n'est qu'une posture, pas de surprise. Diviser, calomnier, mêler l'anathème à l'amalgame sont des techniques staliniennes de base vieilles comme ce poison qu'est le stalinisme.

De prime abord, le NPA semble donc avoir sauvé l'honneur du mouvement ouvrier et démocratique en participant drapeau déployé à la manifestation tant décriée du 19 juillet. Mais, nous savons d'expérience que chaque pas en avant du NPA est suivi aussitôt par deux pas en arrière.

En effet, dès le lendemain du 19 juillet, les choses se compliquent de ce côté-là et, nous allons le voir, le NPA se fracture en deux positions contradictoires :
Celle du courant A&R, nous y reviendrons et celle de la direction du NPA, dont voici la primeur :

Commençons par la position de la direction du NPA exprimée, dès le 20 juillet par Alain Pojolat :
Avec l'encadrement de la police, on aurait très bien pu tenir une manifestation qui ne dégénère pas " Alain Pojolat, entendu sur France 2, 13h
Ou encore : "On peut très bien organiser avec la police l'encadrement de la manifestation, son parcours et même la date" Alain Pojolat, entendu sur la deux, 20h !
Question : où et quand la manifestation du 19 juillet a-t-elle " dégénéré " ?
Cela, c'est la version médiatique de la manifestation, celle qui donne l'impression que, ce 19 juillet, Paris était à feu et à sang, sous les émeutes. La vérité, c'est que les heurts sont la conséquence directe, voulue, organisée des agissements de la police et des CRS de Hollande-Valls. De ce point de vue, pourquoi ne pas rétablir cette vérité et désigner clairement les responsables de cette "  dégénérescence " prétendue ?
Quoi qu'il en soit que veut donc dire : "  organiser l'encadrement de la manifestation avec la police " ? Front unique avec la police pour " maintenir l'ordre " contre les jeunes en colère, c'est cela que propose Alain Pojolat ?
Eh bien, non, nous ne marchons pas dans la combine : les seuls fauteurs de troubles sont ceux qui interdisent les manifestations, font régner un Etat policier d'exception à Paris et se rangent du côté des massacreurs, des bourreaux d'un peuple tout entier : Hollande-Valls, complices de l'Etat sioniste.

Le NPA et les " dangereux irresponsables "  

Dans son communiqué du 21 juillet, la NPA éprouve le besoin d'affirmer :
" François Hollande et Manuel Valls ont fait le choix scandaleux d'amalgamer la lutte pour les droits du peuple palestinien à l'antisémitisme et sont aujourd'hui, en raison des interdictions prononcées contre les manifestations, les premiers responsables des incidents qui peuvent avoir lieu en marge de celles-ci.
Le NPA condamne, comme il l'a toujours fait, tous les propos et actes antisémites où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent, du FN comme des amis de Soral et Dieudonné, ou d'autres dangereux irresponsables qui travestiraient la solidarité légitime avec les Palestiniens.
 "

De cette façon, le NPA apporte de l'eau au moulin à la propagande gouvernementale qui parle d'antisémitisme lors des manifestations dirigées contre l'Etat d'Israël et à leur prétendue " infiltration " par Soral-Dieudonné. Au reste, qui sont les " dangereux irresponsables " ? Les jeunes qui s'affrontent avec les CRS ? Les jeunes qui ont fait exploser leur colère à Sarcelles ? " Dangereux irresponsables ", n'est-ce pas ainsi que le PCF désignaient les étudiants au début du mois de mai 1968 ?
Selon le NPA, Valls et Hollande seraient seulement, les " premiers " responsables des incidents " en marge des manifestations ". Non : le gouvernement est le seul responsable de ces incidents, non seulement parce qu'il interdit les manifestations et les réprime mais d'abord parce qu'il couvre les massacres à Gaza, soutient le gouvernement israélien, lui vend des armes. Ou alors, il faudra bien dire que le deuxième responsable, c'est le Front de gauche qui, on l'a vu, amalgame les manifestants antisionistes avec Soral et donne ainsi au gouvernement l'alibi qu'il cherche pour interdire les manifestations.

Force alors est de noter qu'Edwy Plenel, qui n'est plus depuis fort longtemps un militant révolutionnaire, se montre cependant bien plus plus audacieux, bien plus pertinent dans ses propos que le NPA. Et de loin ! Voilà ce qu'il a écrit dans une lettre ouverte à François Hollande :

" Vous avez surtout commis une faute historique en isolant la lutte contre l'antisémitisme des autres vigilances antiracistes. Comme s'il fallait la mettre à part, la sacraliser et la différencier. Comme s'il y avait une hiérarchie dans le crime contre l'humanité, le crime européen de génocide l'emportant sur d'autres crimes européens, esclavagistes ou coloniaux. Comme si le souvenir de ce seul crime monstrueux devait amoindrir l'indignation, voire simplement la vigilance, vis-à-vis d'autres crimes, de guerre ceux-là, commis aujourd'hui même. Et ceci au nom de l'origine de ceux qui les commettent, brandie à la façon d'une excuse absolutoire alors même, vous le savez bien, que l'origine, la naissance ou l'appartenance, quelles qu'elles soient, ne protègent de rien, et certainement pas des folies humaines. "

Voilà ce qu'il écrit à François Hollande. Paroles intelligentes qu'on entend désormais bien peu et très rarement dans le mouvement ouvrier et démocratique. Ces paroles, ces phrases viennent à point nommé pour dénoncer ainsi un Valls, qui, profitant des cérémonies de commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, se permet de tirer un signe égal entre antisémitisme et antisionisme, amalgamer Etat d'Israël et Judaïsme, donnant ainsi à Dieudonné-Soral la matière première de leur antisémitisme.

Edwy Plenel poursuit :

Ce faisant, votre premier ministre et vous-même n'avez pas seulement encouragé une détestable concurrence des victimes, au lieu des causes communes qu'il faudrait initier et promouvoir. Vous avez aussi témoigné d'un antiracisme fort oublieux et très infidèle. Car il ne suffit pas de se souvenir du crime commis contre les juifs. Encore faut-il avoir appris et savoir transmettre la leçon léguée par l'engrenage qui y a conduit : cette lente accoutumance à la désignation de boucs émissaires, essentialisés, caricaturés et calomniés dans un brouet idéologique d'ignorance et de défiance qui fit le lit des persécutions.
Or comment ne pas voir qu'aujourd'hui, dans l'ordinaire de notre société, ce sont d'abord nos compatriotes d'origine, de culture ou de croyance musulmane qui occupent cette place peu enviable ? Et comment ne pas comprendre qu'à trop rester indifférents ou insensibles à leur sort, ce lot quotidien de petites discriminations et de grandes détestations, nous habituons notre société tout entière à des exclusions en chaîne, tant le racisme fonctionne à la manière d'une poupée gigogne, des Arabes aux Roms, des Juifs aux Noirs, et ainsi de suite jusqu'aux homosexuels et autres prétendus déviants ?
Ne s'attarder qu'à la résurgence de l'antisémitisme, c'est dresser une barrière immensément fragile face au racisme renaissant. Le Front national deviendrait-il soudain fréquentable parce qu'il aurait, selon les mots de son vice-président, fait " sauter le verrou idéologique de l'antisémitisme " afin de " libérer le reste " ? l'ennemi de l'extrême droite, confiait à Mediapart la chercheuse qui a recueilli cette confidence de Louis Aliot, " n'est plus le Juif mais le Français musulman " (lire ici notre entretien avec Valérie Igounet).
De fait, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH), dont vous ne pouvez ignorer les minutieux et rigoureux travaux, constate, de rapport en rapport annuels, une montée constante de l'intolérance antimusulmane et de la polarisation contre l'islam (lire nos articles ici et là). Dans celui de 2013, on pouvait lire ceci, sous la plume des sociologues et politologues qu'elle avait sollicités : " Si on compare notre époque à celle de l'avant-guerre, on pourrait dire qu'aujourd'hui le musulman, suivi de près par le Maghrébin, a remplacé le juif dans les représentations et la construction d'un bouc émissaire. "
l'antiracisme conséquent est celui qui affronte cette réalité tout en restant vigilant sur l'antisémitisme. Ce n'est certainement pas celui qui, à l'inverse, pour l'ignorer ou la relativiser, brandit à la manière d'un étendard la seule lutte contre l'antisémitisme. Cette faute, hélas, Monsieur le Président, est impardonnable car non seulement elle distille le venin d'une hiérarchie parmi les victimes du racisme, mais de plus elle conforte les moins considérées d'entre elles dans un sentiment d'abandon qui nourrit leur révolte, sinon leur désespoir
."
Nous partageons intégralement, à la virgule près ce constat imparable.

Edwy Plenel ne fait pas, lui, mention de " dangereux irresponsables ", comme le communiqué du NPA. Il écrit :
" Vous avez par-dessus tout commis une faute sociale en transformant la jeunesse des quartiers populaires en classe dangereuse. Votre premier ministre n'a pas hésité à faire cet amalgame grossier lors de son discours du Vél' d'Hiv', désignant à la réprobation nationale ces " quartiers populaires " où se répand l'antisémitisme " auprès d'une jeunesse souvent sans repères, sans conscience de l'Histoire et qui cache sa "haine du Juif " derrière un antisionisme de façade et derrière la haine de l'État d'Israël ".

Mais qui l'a abandonnée, cette jeunesse, à ces démons ? Qui sinon ceux qui l'ont délaissée ou ignorée, stigmatisée quand elle revendique en public sa religion musulmane, humiliée quand elle voit se poursuivre des contrôles policiers au faciès, discriminée quand elle ne peut progresser professionnellement et socialement en raison de son apparence, de son origine ou de sa croyance ? Qui sinon ceux-là mêmes qui, aujourd'hui, nous gouvernent, vous, Monsieur le Président et, surtout, votre premier ministre qui réinvente cet épouvantail habituel des conservatismes qu'est l'équivalence entre classes populaires et classes dangereuses ?Le terme " classes dangereuses " a été inventé au début du XIXe par un français, A. Frégier, et il est apparu dans le Oxford English Dictionary de 1859. Le mot a rapidement été anglicisé et utilisé par les classes dirigeantes pour qualifier les pauvres et les ouvriers qui risquaient de menacer l'ordre social. Il servait à distinguer ceux qu'il fallait contrôler au moyen des nouvelles institutions de la workhouse et de la prison, de ceux auxquels on pouvait accorder certains des privilèges de la citoyenneté. Saint-Marc Girardin, homme politique de la droite française après la Monarchie de juillet affirme le 8 décembre 1831 dans le Journal des Débats que " Les Barbares qui menacent la société ne sont point au Caucase ni dans les steppes de la Tartarie ; ils sont dans les faubourgs de nos villes manufacturières ". C'est ainsi qu'il décrit les ouvriers lors de la révolte des Canuts de Lyon en 1831.( d'après Wikipedia)


Cette jeunesse n'a-t-elle pas, elle aussi, des idéaux, des principes et des valeurs ? N'est-elle pas, autant que vous et moi, concernée par le monde, ses drames et ses injustices ? Par exemple, comment pouvez-vous ne pas prendre en compte cette part d'idéal, fût-il ensuite dévoyé, qui pousse un jeune de nos villes à partir combattre en Syrie contre un régime dictatorial et criminel que vous-même, François Hollande, avez imprudemment appelé à " punir " il y a tout juste un an ? Est-ce si compliqué de savoir distinguer ce qui est de l'ordre de l'idéalisme juvénile et ce qui relève de la menace terroriste, au lieu de tout criminaliser en bloc en désignant indistinctement des " djihadistes " ?

Le pire, c'est qu'à force d'aveuglement, cette politique de la peur que, hélas, votre pouvoir assume à son tour, alimente sa prophétie autoréalisatrice. Inévitablement, elle suscite parmi ses cibles leur propre distance, leurs refus et révoltes, leur résistance en somme, un entre soi de fierté ou de colère pour faire face aux stigmatisations et aux exclusions, les affronter et les surmonter. " On finit par créer un danger, en criant chaque matin qu'il existe. À force de montrer au peuple un épouvantail, on crée le monstre réel " : ces lignes prémonitoires sont d'Émile Zola, en 1896, au seuil de son entrée dans la mêlée dreyfusarde, dans un article du Figaro intitulé " Pour les Juifs ". "

[Sources : [->http://www.mediapart.fr/article/offert/7ab1233c99c90fc95ca642c40f1e14c7

Edwy Plenel dit vrai, tout simplement. Comment donc des jeunes considérés comme des couches dangereuses ne se révolteraient-il pas au vu des images des atrocités perpétrées par l'Etat d'Israël à Gaza face à un gouvernement qui est du côté des bouchers et qui interdit les manifestations, arrête, emprisonne des manifestants ou les gaze ?

Reconnaissance de l'Etat d'Israël par le NPA

Mais, nous n'en avons pas encore fini avec ce communiqué NPA du 21 juillet :
" Au vu de la situation, du bilan macabre de ces dernières heures (plus de 500 morts palestiniens, majoritairement des civils, notamment des enfants et des femmes), il est urgent d'exiger de l'Etat d'Israël la fin de l'offensive terrestre et des bombardements dans la bande de Gaza. Il est urgent d'exiger de l'Etat d'Israël la fin du blocus de la bande de Gaza, le respect des résolutions de l'ONU, le respect des droits du peuple Palestinien. ".
Voilà qui indique que le NPA reconnaît l'Etat d'Israël. C'est sa position, certainement pas la nôtre. Que vient faire ici le rappel aux résolutions de l'ONU ? Ces résolutions légitiment le droit à l'existence de l'Etat d'Israël en faisant miroiter " deux Etats ", c'est-à-dire la partition et le démantèlement de la Palestine. Voilà l'essence de ces " résolutions de l'ONU " Rappelons ici que nous sommes en ce qui nous concerne pour la destruction-disparition de l'Etat d'Israël, état raciste, théocratique et génocidaire. Nous sommes pour un seul Etat palestinien, regroupant ses deux composantes, juive et arabe, à égalité de droits. Utopique ? Et ce qui se passe en ce moment, et le génocide du peuple palestinien qui se poursuit depuis 1947 ? Ca n'est assurément pas de l'utopie ! Mais bien entendu, Nous ne faisons pas de notre position un préalable à l'unité pour l'arrêt des bombardements, le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza et le boycott total d'Israël, l'embargo total.

Ce faisant, le NPA participe de l'opération de division orchestrée par le PCF qui, lors de la manifestation du mercredi 23 juillet entendaient faire taire les mots d'ordre ciblant l'Etat d'Israël.
Cette manifestation était précédée par les forces de police (du jamais vu !), de concert avec un SO, dont le NPA était partie prenante. Mais, en dépit des " organisateurs ", cette manifestation, dans sa masse, était tournée contre l'Etat d'Israël, contre le sionisme, alors qu'initialement, elle était conçue pour réclamer, en bêlant, " une paix juste et durable ". C'est quoi, " une paix juste et durable " dans une situation où le peuple Palestinien est confiné dans à peine 10 % de son territoire historique, encerclé dans des bantoustans surveillés jour et nuit par les drones de l'armée israélienne et en ce moment bombardés à outrance ?Un voeu pieu, en somme. Digne des déclarations hypocrites papales .Et, une manière de renvoyer dos-à-dos le Hamas et l'Etat d'Israël. Le Hamas qui, n'en déplaise aux moralisateurs  constitue à Gaza la seule force de résistance aux hordes de l'Etat d'Israël. Comment ne pas se souvenir en ces heures des insurgés du ghetto de Varsovie, se défendant avec l'énergie du désespoir face à une agression barbare, raciste, exterminatrice du monstre nazi ?
Et rappelons que l'Etat d'Israël, bras armé de l'Impérialisme, est, par essence, par ses méthodes, son idéologie aux antipodes de toute la tradition démocratique du peuple juif, qu'il est une insulte à cette tradition séculaire.

Toujours est-il que le PCF et " France Palestine " se sont dérobés au lendemain du 23 juillet, donnant ainsi une nouvelle fois au gouvernement les moyens politiques d'interdire la manifestation du 26 juillet. Hollande complice de l'Etat d'Israël, PCF-FDG-France Palestine, complices de Hollande.

Néanmoins, le NPA participe, ainsi que le PG, au rassemblement Place de la République du 26 juillet. Dans les médias, le NPA est mis en avant. Sur le terrain, en réalité, son cortège rassemble à grand peine une trentaine de personnes, à la remorque du rassemblement.

Mais, comme nous l'avons signalé plus haut, il y a un autre son de cloche au sein du NPA. Le courant A&R donne en effet un autre éclairage sur la mobilisation aux côtés du peuple palestinien, qui mérite d'être relevé :

" État d'Israël assassin, Hollande complice !
Le bilan ne cesse de s'alourdir dans la bande de Gaza. En début de semaine, le peuple palestinien déplore plus de cinq cents morts, principalement des civils, notamment des enfants. La " communauté internationale ", c'est-à-dire les grandes puissances impérialistes, prétend lancer quelques appels à la " retenue "... Mais les gouvernements continuent à soutenir les crimes coloniaux, à assurer soutien économique et militaire à l'État israélien.

Déni de démocratie
La France va encore plus loin avec l'interdiction des manifestations de solidarité. Cela n'empêche pas que des dizaines de rassemblements se tiennent dans tout le pays presque tous les jours. Toutes ces initiatives se déroulent dans le calme... Sauf celle de Paris, samedi 19 juillet, où la police a effectivement cherché à empêcher le défilé.
Qui " jette de l'huile sur le feu ", sinon le gouvernement Hollande-Valls qui nie un droit démocratique élémentaire ?
Qui " importe le conflit ", sinon Hollande et le gouvernement qui continuent à soutenir les crimes israéliens ?
Qui sont les provocateurs, sinon ceux qui disent que l'État d'Israël est en état de " légitime défense ", alors que les roquettes lancées depuis la bande de Gaza n'ont jamais fait une seule victime ?
Qui attise la haine, sinon ceux qui amalgament solidarité avec le peuple palestinien et antisémitisme ?

Solidarité internationale
Défendre le droit à la justice et à la dignité pour les Palestiniens et les Palestiniennes, c'est défendre l'ensemble des peuples, des opprimés et des exploités du monde entier. C'est combattre les puissances impérialistes, les crimes colonialistes partout où ils ont lieu.
l'État d'Israël n'est que le serviteur zélé des impérialismes occidentaux. Ce pays est un " nain " économique par rapport aux grandes puissances (son PIB est de 242,9 milliards de dollars contre 15,68 billions pour les États-Unis ou 2,613 billions pour la France). S'il peut agir ainsi, c'est uniquement parce que sa politique sert l'intérêt des grandes puissances et qu'elles le laissent faire.
Il est donc légitime, quand on vit dans un pays impérialiste comme la France, d'exprimer notre solidarité avec celles et ceux qui subissent la politique criminelle de notre gouvernement.

Continuons le combat !
Pour qu'enfin tous ceux et celles qui le veulent puissent vivre en paix, quelles que soient leurs origines, leur langue ou leurs croyances religieuses, la première condition est que l'État israélien cesse l'oppression du peuple palestinien. Cela veut dire l'ouverture de la bande de Gaza, le démantèlement des colonies, le droit au retour pour les réfugiés, la libération des prisonniers politiques... Ces revendications sont simples et légitimes. Elles n'ont rien d'" extrémistes " !
Nous continuerons à les porter dans les manifestations et nous devons être chaque fois plus nombreux et nombreuses à le faire : la solidarité est légitime, pas le musellement de son expression !
 "

Manifestement, cela n'a rien à voir avec la tonalité du communiqué national du NPA et des déclarations d'Alain Pojolat. C'est un fait qui mérite d'être souligné. Le courant A &R, en situant la responsabilité de la provocation sur Hollande-Valls voit juste en effet. Il rejoint ainsi ce que nous avons déclaré dès les premiers jours. Nous, mais aussi d'autres organisations pro-palestiniennes ainsi que nos camarades du GSI.
Et là se pose une seule question : combien de kilomètres de couleuvres le courant A&R va-t-il encore avaler ? Car enfin, le NPA se résume aujourd'hui à cela : la majorité droitière, ô combien droitière fait ce qu'elle veut, envoie Pojolat, " the right man in the right place " au charbon, négocier avec la Préfecture et bafouiller à la télé, écrit et publie les communiqués stigmatisant les jeunes de banlieue et pendant ce temps, le courant A&R a le droit de s'agiter, un peu, ma non troppo.
Pour notre part, notre liberté retrouvée nous permet de dire, sans retenue, ce qui nous semble juste et nécessaire d'affirmer à tout instant. Pour le plus grand bien de la vérité, qui est toujours, comme chacun sait, révolutionnaire.

Daniel Petri, Pedro Carrasquedo
27 juillet 2014


Modifié le dimanche 03 août 2014
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