La France est en répression nerveuse – l’UE est au bord de la crise de nerfs

La Lettre de La Commune, nouvelle série, n° 92 – lundi 18 mars 2019

Ce samedi 16 mars, le mouvement en gilet jaune, par étourderie sans doute, a omis de marquer le pas et de s’essouffler. De leur côté, par étourderie, les médias sponsorisés ont oublié de mentionner que la mobilisation a été plus forte que la semaine écoulée. Trop occupés sans doute à faire état du chaos, des scènes de violence qui ont émaillé la manifestation parisienne. Une violence qui, comme à l’accoutumée commence dès que les forces de l’ordre se déploient et font obstruction aux manifestations. Les « politiques », eux, s’impatientent à deux mois de leurs « européennes », au moment où les sondages prédisent une montée de l’abstentionnisme, c’est-à-dire du BOYCOTT…

La France est en répression nerveuse – l’UE est au bord de la crise de nerfs
(photo : Eric Feferberg/AFP)

…le mouvement en Gilet jaune résiste encore aux sirènes récupératrices, mais ne peut empêcher les infiltrations et usurpations. Ses revendications sont sans cesse contrecarrées, dévoyées. Le RIC, par exemple, qui vient supplanter le mot d’ordre, surgi des poitrines « Macron, démission », avec l’aide tacite de ces mêmes médias d’intox. Les envolées de petites boutiques venant étouffer le combat démocratique concret pour l’amnistie totale des manifestants condamnés et la libération sans condition de tous les gilets jaunes emprisonnés… Comme quoi, la « confusion » qui sert d’alibi aux sectaires anti-gilets jaunes, à la sauce Tribune des travailleurs, ne vient pas du mouvement, lui-même, mais de tous ces récupérateurs politiques qui, faute de récupérer, infiltrent.

Le RIC ? Une invention de Chouard et Mélenchon, en l’occurrence qui dormait dans leurs programmes et phosphorescences philosophico-pantoufles.

La mobilisation n’en démord pas

Quoi qu’il en soit, contre toutes les attentes et spéculations journalistiques, cette mobilisation « tient » depuis 4 mois précipitant la descente aux enfers du vieux régime, aussi vivant que Bouteflika.

Le mouvement en gilet jaune a d’abord valeur de symptôme de l’état clinique de la société et des institutions politiques, étatiques censées la charpenter. Il y a deux ans, au cours d’une de ses crises d’intelligence (de plus en plus rares), le commentateur Giesbert avait fait, à tout hasard un diagnostic, il y a très exactement deux ans : « La France est en dépression nerveuse 1 ».

Cela vaut ce que ça vaut, évidemment. Macron n’est-il pas « en répression nerveuse » ? Les « gilets jaunes » ont affiné le diagnostic, dans un combat pratique : la France est entrée dans une situation révolutionnaire.

Cela ne veut pas dire qu’il y aura « fatalement », comme en Algérie, la révolution, mais qu’il y a bel et bien une tendance à la révolution au sein de la population.

La police marque le pas

A présent, la contestation de la « gestion » des événements par le pouvoir gagne les rangs de la police. Ainsi 6 officiers de police parisiens ont témoigné des instructions illégales qu’ils ont été sommés d’appliquer et notamment les placements en garde à vue abusifs. 2

Par contre, l’intervention des chefs de FO-Police relève de l’ignominie pure et simple.

Qu’on en juge : « Sur Europe 1, le syndicat Unité SGP Police-FO a regretté que les membres des forces de l'ordre aient été équipés de lanceurs de balles de défense avec des cartouches moins puissantes. "On avait moins de potentiel de distance possible", a constaté son porte-parole Eddy Sid ». 3

Bien que les dires des chefs du syndicat des CRS de l’Unsa soient de la même veine, ceux-là notent : «  On a 12 compagnies de CRS qui ont été cantonnées et cloisonnées pour sanctuariser l'Elysée et on a laissé les débordements se faire . »

« Chaos » : les vrais responsables et leurs complices

Tout l’indique : les vrais responsables du « chaos » et des scènes d’émeute, ce sont les sieurs Macron et Castaner. Complice, c’est le silence de Martinez et autres qui certes froncent les moustaches face à la répression, mais refusent de prendre la défense des manifestants mutilés (et non indemnisés par les assurances !), emprisonnés, condamnés.

Nombre de juges qui ainsi s’autodétruisent, participent froidement de cette répression-nerveuse. C’est ce que montre encore la décision de clore l’enquête sur la mort d’Adama Traoré. Une décision qui a été aussitôt suivie d’une expertise médicale qui contredit les conclusions de l’enquête officielle. Pour l’heure, les gendarmes qui ont causé la mort de ce jeune homme ne sont pas inquiétés.

Ce qu’est l’UE

C’est dans ces circonstances plus que préoccupantes que les partis existants cherchent à relancer leur lutte des places à l’occasion des « européennes », pour ce parlement d’opérette qu’est le parlement dit européen.

Nous l’avons dit, nous le redisons :

l’UE, ce n’est pas l’Europe.

L’UE est le cartel des classes dirigeantes avec leurs teintes « mondialistes » et leurs teintes « populistes », c’est le cartel des trusts et des banques. Sous couvert d’unifier l’Europe, vœu pieux dans le système capitaliste, , il s’agit au contraire de promouvoir une guerre économique fratricide entre les salariés et les peuples, de liquider l’ensemble des acquis sociaux et démocratiques.

L’UE, ce n’est pas la paix mais l’exportation des guerres « ailleurs ».

L’UE, c’est un marché et rien d’autre.

L’UE, c’est la « section européenne » du FMI.

Pour notre part, nous ne sommes ni pour la défense « souverainiste » de l’État français que l’on appelle pour être républicain l’État-nation, ni pour une « autre Europe » dans le cadre du système capitaliste.

Il faut en finir avec l’UE, ses traités, ses institutions, ses directives, avec l’UE des contre-réformes dictées par… le FMI et la commission de Bruxelles.

Nous n’oublions pas qui fut, avant les chantres de l’UE, l’ « unificateur de l’Europe » : c’était Hitler – Nous le signalons face à tous ceux qui disent, peu ou prou, que rejeter l’UE, c’est « faire le jeu » des fascistes de notre temps ou des chauvins.

Pour l’heure, comme beaucoup, nous voyons dans ces élections l’instrument de toutes les diversions pour mettre au second plan, la mobilisation des travailleurs et de la population en gilet jaune.

En ce moment-même, l’UE se fragmente et dans sa partie balkanique la révolte gronde.

A SUIVRE





Lundi 18 mars 2019




1 https://plus.lesoir.be/31088/article/2016-03-17/franz-oliver-giesbert-la-france-est-en-depression-nerveuse

2 https://www.mediapart.fr/journal/france/130319/des-policiers-temoignent...

3 https://actu.orange.fr/france/violences-a-paris-la-strategie-des-forces-de-l-ordre-critiquee-au-sein-de-la-police...

4 Victor Hugo voulait les États-Unis d’Europe.

Modifié le lundi 18 mars 2019
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