France : Un front de gauche contre quoi et contre qui ?

Chronique n°14 du 24 au 31 mai 2009

supplément à

journal en langue française de militants du NPA membres du courant international Mouvement Socialiste des Travailleurs -International (IVe Internationale)



n°14 du 24 au 31 mai 2009


"La lutte de classe est nationale dans sa forme, internationale dans son contenu" (Karl Marx)





SOMMAIRE :

France : Un front de gauche contre quoi et contre qui ?

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LUTTES DE CLASSES EN FRANCE

A propos de l'alliance BUFFET- MELENCHON


Un front de  gauche contre quoi et contre qui ?



Les derniers sondages font état d'une légère progression du Front de gauche qui scelle l'alliance électorale entre le PCF et un nouveau parti, le Parti de Gauche issu du PS et dont Jean-Luc Mélenchon, ancien ministre, est le principal porte-parole. Ce ressortissant du PS ambitionnait d'être le catalyseur de " la gauche du NON " (en référence à l'arc des forces politiques de gauche et d'extrême-gauche qui avaient appelé à rejeter le traité constitutionnel européen, le 29 mai 2005) et avait, à ce titre, quasiment enjoint le NPA à se rallier au front de gauche formé pour les élections européennes du 7 juin prochain, l'accusant ensuite de faire oeuvre de division en présentant des listes anticapitalistes indépendantes. Au nom de quelle unité, au juste ?


Posons la question autrement : le Front de gauche est-il un front destiné à combattre sur le terrain de la lutte des classes l'Union dite " européenne " des capitalistes et des banquiers, en rupture avec les traités qui ont scellé cette union ? Franchement, nous n'en avons pas l'impression.

En tout cas, au-delà des apparences médiatiques, Mélenchon n'est pas opposé à cette Union européenne. Pour notre part, nous n'avons pas oublié qu'il fit campagne avec ardeur pour le OUI à Maastricht en 1992, défendant ce traité (qui est la matrice du Traité constitutionnel et du traité de Lisbonne) jusque sur les bancs du Sénat

Sénat, séance du 9 juin 1992

Examen du projet de loi constitutionnelle préalable à l'adoption du Traité de Maastricht.

Extrait du Journal officiel.

M. le Président. La parole est à M. Mélenchon. (Applaudissements sur les travées socialistes).

M. Jean-Luc Mélenchon. Monsieur le président, monsieur le ministre d'Etat, monsieur le garde des sceaux, mes chers collègues, le vote du Danemark a pesé assez lourd sur le déroulement de nos débats pour que certains de nos collègues aient, à un moment, jugé opportun de faire un tableau justifié et apprécié des vertus de ce " grand petit peuple ".

Tableau justifié et apprécié, certes, mais incomplet : que de leçons seraient encore à tirées des vertus des Danois, clamées ici et portées si haut ? Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

J'ai pensé, mes chers collègues, que vous apprécierez que l'on complétât ce tableau en rappelant qu'il y aurait peut-être quelque chose à apprendre des Danois en examinant le régime qu'ils appliquent aux étrangers aux élections locales ! (applaudissements sur les travées socialistes.)

M. Guy Allouche. Très bien !

M. Jean-Luc Mélenchon. Sans cette précision, que vaut ce portrait ? Rien, comme bien des prétextes qui ont été avancés dans la discussion.
Le vote des étrangers aux élections locales, qui a occupé tant de place dans la presse, a pris parfois un tour dur, injuste, blessant, lorsque, le prétexte se révélant trop inconsistant, il a fallu ajouter derrière le Belge ou l'Italien, qui ne faisaient peur à personne, l'ombre de l'Africain et du Maghrébin, qui paraît-il, sont ce qu'il y a de pire. Or, pour la majorité d'entre nous, Africains et Maghrébins sont des amis et nous espérons bien voir un jour le suffrage universel étendu à tous.

Certains ont prétendu que nous serions incapables de répliquer à l'argument selon lequel toute la procédure engagée devant notre assemblée résulterait d'un contresens, le traité étant devenu inapplicable et caduc.

l'essentiel a déjà été dit à ce sujet. Mais quoi ? après tant de gargarismes sur la grandeur de la France, sur son rôle dans le monde, on trouverait bon, un des partenaires venant à faire défaut, de renoncer à tout, en particulier à la volonté que nous portons en nous de faire l'Europe ?
N'ayons pas honte de ce traité. Déjà, il va au-delà de la situation actuelle, il constitue une avancée.

En tant qu'homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l'orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois, dans un traité de cette nature, des mesures d'encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées ; pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels. (protestations sur les travées communistes. - Applaudissements sur les travées socialistes.)

Mme Marie-Claude Beaudeau. Les chômeurs vont disparaître ?

M. Jean-Luc Mélenchon. Si l'on veut dresser un tableau complet, tout cela doit être dit.

Politique politicienne, paraît-il. Nous gouvernerions ce pays l'oeil rivé sur le rétroviseur, nous demandant ce que les uns ou les autres vont penser de ce que nous avons conclu. Vous plaisantez ! Aucune cause franco-française, à plus forte raison aucune cause de lutte politicienne ne parvient au niveau auquel se situent les enjeux de Maastricht. S'il en résulte un peu de désordre parmi vous, nous ferons avec !

Mme Hélène Luc.
Pour le désordre, vous pouvez parler, parce que chez vous...

M. Jean-Luc Mélenchon. Le fil noir de l'intégration serait, a-t-on dit, un projet sans flamme ; on vérifie une fois de plus que la flamme ne s'allume pas aux mêmes objets pour tous !

Mais l'intégration représente un plus pour nous ; la construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction.

Nous sommes fiers de savoir qu'il va en résulter des éléments de puissance, qu'un magistère nouveau va être proposé à la France, à ma génération, dans le monde futur, qui est monde en sursis, injuste, violent, dominé pour l'instant pas une seul puissance.

Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier acheteur, premier producteur, représentant la première masse monétaire du monde, l'Europe sera aussi porteuse d civilisation, de culture, de réseaux de solidarité, comme aujourd'hui le dollar porte la violence dans les rapports simples et brutaux qu'entretiennent les Etats-Unis d'Amérique avec le reste du monde.

M. Emmanuel Hamel. Et la violence du 6 juin 1944 !

M. Jean-Luc Mélenchon. Il ya ici assez d'Européens de longue main pour regretter la décision des Danois sans se laisser pour autant détourner des objectifs qu'ils poursuivent et poursuivront sans relâche.

Il y va, je le répète, d'un enjeu de civilisation. l'alternative au monde violent et injuste, où la chute du mur de Berlin reçoit en écho les émeutes de Los Angeles, c'est l'avènement de la nation européenne porteuse de paix, de civilisation et de solidarité.

M. Félix Leyzour. Cela commence bien !

M. Jean-Luc Mélenchon. Et nous ne serons jamais autant Français qu'en y jetant toutes nos forces.

On a invoqué ici, de nombreuses fois, la tradition républicaine de la France pour argumenter contre le progrès de la citoyenneté européenne que constitue le droit de vote accordé aux étrangers communautaires. C'est à mes yeux commettre un contresens et faire preuve d'un archaïsme totalement contraire à la philosophie politique qui a présidé à la fondation de la République dans notre pays et qui garantit la continuité du principe républicain et sa formidable prégnance.

On a dessiné devant nous une identité de la France quasi métaphysique, dans laquelle la souveraineté nationale est confondue avec ses instruments, dont la pérennité tracerait la frontière entre la vie et la mort de la nation. Contresens !

La nation est un mot nouveau qui est né pendant la Révolution française, par opposition au morcellement féodal des peuples de France sous la monarchie.

La nation est le lieu de la citoyenneté ; elle n'est ni éthique, ni religieuse, ni linguistique. La citoyenneté est dans l'exercice collectif du pouvoir. Là où est le pouvoir réel, là doit s'exercer la citoyenneté. Là où est la citoyenneté, là est la nation.

Tout se tient dans la tradition française entre la démocratie et la nation. Si le pouvoir réel de maîtriser notre destin ne peut prendre toute sa réalité économique et sociale qu'à l'échelle de l'Europe, alors, les vrais démocrates ne peuvent que vouloir l'avènement de la nation européenne et, avec elle, de la citoyenneté européenne.

Mes chers collègues, quand on aime la France - et on peut l'aimer de bien des façons - on sait qu'on ne peut la faire dans un seul pays.

La véritable polarisation du débat politique est là, elle traverse l'histoire de nos deux siècles de République. D'un côté, le conservatisme - ce n'est pas honteux - qui s'oppose à chaque étape au processus qui voit la citoyenneté étendre son rôle. De l'autre, le camp du progrès, qui saisit toutes les occasions de confier le pouvoir réel au plus grand nombre et qui, pour cela, parie toujours sur la dimension universelle de la personne, renvoie les différences les plus essentielles - la fois, la langue, l'attachement aux identités locales dans le domaine privé - pour ne reconnaître comme sujet de l'histoire que le citoyen défini par les droits mutuels universels.

Ces principes, nous les portons avec fierté. A l'heure où nous travaillons à une cause aussi fondamentalement française, il ne peut être question de délibérer sous la pression des mots, des fantasmes et même des leçons de patriotisme.

Si j'adhère aux avancées du Traité de Maastricht en matière de citoyenneté européenne, bien qu'elles soient insuffisantes à nos yeux, vous devez le savoir, c'est parce que le plus grand nombre d'entre nous y voient un pas vers ce qui compte, vers ce que nous voulons et portons sans nous cacher : la volonté de voir naître la nation européenne et, avec elle, le patriotisme nouveau qu'elle appelle. (Applaudissements sur les travées socialistes).





Si un BTS d'intégration européenne avait existé, Mélenchon, excellent élève de la social-démocratie façon Mitterrand, l'aurait eu avec mention. A-t-il changé depuis ? Pas si sûr.

Certes, Mélenchon a fait campagne pour le NON en 2005, mais à la différence de son camarade Marc DOLEZ, il a voté la " synthèse " au congrès du PS qui a suivi. Tandis que Marc Dolez refusait courageusement cette réconciliation au sein du PS entre partisans du OUI et partisans du NON, Mélenchon retournait tout comme Fabius, à la mangeoire, en faisant allégeance à une direction du PS axée sur le traité constitutionnel. Des lors, qui nous dit qu'il n'ira pas au rab en cas de victoire du PS en 2012, se servant du " front de gauche " comme d'un marchepied pour briguer un portefeuille ministériel...

Mais, nous dira t-on, il y a le PCF, à priori peu suspect de complaisance pour l'Union Européenne. A priori, seulement. Ecoutons plutôt Francis Wurtz, député européen PCF depuis 30 ans :

" Je suis devenu très clairement pro-européen. J'affirme que si l'Union européenne n'existait pas, il faudrait l'inventer. Je suis en même temps profondément critique sur les orientations suivies depuis le tournant libéral de la fin des années 1980. Le marché unique, le traité de Maastricht et tout ce qui s'en est suivi, c'est à mon avis précisément ce modèle qui est aujourd'hui en crise. " (PUBLIÉ LE 21/05/2009 15:05 - MODIFIÉ LE 21/05/2009 À 15:25 | © 2009 AFP)

On le voit : pas question de rompre avec l'Union européenne, pas question d'abroger les traités " européens " qui dynamitent les services publics, ordonnant leur mise en concurrence, leur privatisation, leur rentabilisation contraire aux intérêts des populations.

A tout le moins, le Front de gauche n'est donc pas le front d'unité contre l'intégration européenne capitaliste que ses promoteurs nous faisaient miroiter. Il est vrai que ces derniers, soudain en proie à la folie des grandeurs, le 7 mars au soir, pendant le meeting de naissance du Front de gauche, le voyait déjà en " front populaire majoritaire "

Mélenchon: "un front populaire"

AFP 08/03/2009

Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de Gauche (PG), a souhaité aujourd'hui que le "front de gauche" constitué avec le Parti communiste français (PCF) pour les élections européennes de juin devienne une "front populaire majoritaire".

"Le front de gauche veut devenir un front populaire majoritaire, à la base et au sommet", a lancé le sénateur de l'Essonne et tête de liste du "front" dans le Sud-ouest, lors du meeting de lancement de campagne qui a rassemblé 5.000 à 6.000 personnes au Zénith de Paris, selon les organisateurs.

"Le front de gauche doit être le peuple lui-même qui agit politiquement", a-t-il poursuivi. "Nous ne nous mobilisons pas pour un coup électoral à la gloire d'un parti ou d'un leader si médiatique qu'il soit", a-t-il lancé comme une pique à Olivier Besancenot, dont le NPA a officiellement refusé dimanche de rejoindre le "front de gauche".

Appelant à la "révolution par les urnes", l'ex-socialiste a souhaité faire des Européennes un "double référendum", contre l'Europe du Traité de Lisbonne et la politique de Nicolas Sarkozy, et appelé à une "insurrection civique" comme lors du "non de gauche" au Traité constitutionnel européen en 2005"





" Le front de gauche doit être le peuple lui-même ! " Rien que ça ! Il faut dire aussi que Mélenchon n'est pas ce qu'on pourrait appeler un démocrate bien sincère. En tout cas, la défense des droits de l'homme et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'est pas son genre.
Ainsi, le droit du peuple Tibétain à disposer de lui-même ne trouve pas grâce à ses yeux :

" A propos du Tibet. Le Tibet est chinois depuis le quatorzième siècle. Lhassa était sous autorité chinoise puis mandchoue avant que Besançon ou Dôle soient sous l'autorité des rois de France. Parler " d'invasion " en 1959 pour qualifier un événement à l'intérieur de la révolution chinoise est aberrant " écrivait-il dans un long article sur son blog en avril 2007. Pour mémoire, c'est en 1950 que les troupes chinoises sont entrées au Tibet et non en 1959, comme le notait Pierre Haski dans un article mis en ligne sur le site Rue 89.

" il (Mélenchon) serait plus crédible s'il avait un mot, un seul, pour commenter la condamnation le mois dernier à cinq ans de prison de Yang Chunlin pour avoir fait circuler une pétition sur le thème " Nous voulons des droits, pas des Jeux" ... Ou sur la situation des Tibétains aujourd'hui, qui, loin du féodalisme d'avant 1950 que les jeunes émeutiers du 14 mars n'ont pas connu, ont le sentiment de vivre une situation de dépossession coloniale. " (Sources :http://www.rue89.com/chinatown/pour-melenchon-il-ny-a-jamais-eu-dinvasion-chinoise-du-tibet)





Nous ne pouvons pas davantage manquer de rappeler quelle fut la position du Parti de gauche sur le massacre de Gaza, en janvier dernier.

" Le Parti de Gauche dénonce tous les recours à la violence et appelle à une solution négociée. La diplomatie internationale doit oeuvrer pour la création d'un État palestinien souverain et viable économiquement dans le strict respect des résolutions de l'ONU et du droit international. Elle doit dans le même temps assurer la reconnaissance de l'Etat d'Israël par tous les pays de la région et sa sécurité dans des frontières reconnues."

(Source : site du PG. 22 janvier 2009 http://www.lepartidegauche.fr/editos/international/386-gaza-halte-a-loccupation-halte-au-blocus-
)





Le parti de Mélenchon milite donc pour la reconnaissance de l'Etat théocratique d'Israël (alors que précédemment, Mélenchon s'est drapé derrière un voile de laïcité pour refuser tout soutien au peuple tibétain au motif que ses dirigeants veulent instaurer un hypothétique régime théocratique) et dénie le droit au peuple palestinien de recourir à la violence pour se défendre. Dans le même communiqué, le PG se targue de défendre " les valeurs humanistes, laïques et universelles " Or la vraie laïcité appliquée à la question Palestinienne, c'est : un seul Etat Palestinien sur l'ensemble de son territoire historique (avant 1947), une seule Palestine laïque et démocratique, avec ses composantes juives et arabes, à égalité de droits ! Voilà qui est incompatible avec l'existence de l'Etat théocratique et colonial d'Israël dont le PG défend la " sécurité " !


Dans un autre registre, notons l'invitation à une réunion publique du front de gauche de l'ancien Premier ministre de Centrafrique, relatée dans la lettre que nous publions ci-dessous :

Lors de la réunion publique du 1er avril, le Front de Gauche, composé du Parti de Gauche, de la Gauche Unitaire et du PCF, ont invité à une table ronde Martin Ziguélé ancien premier ministre de la République de Centrafrique (RCA) et président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain pour discuter sur le thème " Face à la crise du capitalisme quelle Europe pour quel monde ? ".

Il est nécessaire de rappeler que Martin Ziguélé était premier ministre d'avril 2001 à mars 2003 période où Ange Félix Patassé était président de la République. Pour lutter contre une tentative de coup d'Etat, celui-ci fit appel notamment aux milices de Jean-Pierre Bemba dont les atrocités sont telles, que la Cour Pénale Internationale (CPI) a été amené à délivrer un mandat d'arrêt à l'encontre de Bemba pour cinq chefs d'accusations de crimes de guerre, et trois chefs d'accusation de crimes contre l'humanité.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty International et la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) ont souligné les massacres, les exécutions extra judicaires, dont la plupart se sont faites sur des bases ethniques lorsque Marin Ziguélé était au pouvoir, comme l'indique le rapport d'Amnesty International :

" Le présent rapport traite de la situation des droits humains en République Centrafricaine depuis la tentative de coup d'État du 28 mai 2001. Au cours de cette période, une centaine de civils non armés ont été victimes d'exécutions extrajudiciaires imputables aux forces de sécurité centrafricaines. "

" Tout au long de l'année, une succession d'arrestations arbitraires et de détentions illégales ont eu lieu, la plupart des détenus étant accusés sur la base de leurs origines ethniques de participation au coup d'État."Rapport d'Amnesty international réf : DISTR:SC/CC/CO/GR " RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Réfugiés en fuite, discrimination ethnique et coupables impunis"


Dans ses recommandations, la FIDH estime qu'il existe suffisamment de preuves pour attester des crimes de guerre et que:

" La responsabilité pénale internationale individuelle d'Ange-Félix Patassé, Président de la République Centrafricaine, est établie, conformément à la définition de l'article 8 et en application des articles 25, 27 et 28 du Statut de la CPI, du fait de sa position de supérieur hiérarchique pour les crimes de guerre commis par les banyamulenges de Jean-Pierre Bemba ainsi que par Abdoulaye Miskine et ses hommes ".Rapport n°355 Février 2003 de la FIDH " Crimes de guerre en République Centrafricaine " p.35

A cela, il est important de souligner que le régime de Patassé fut un exemple de corruption puisque la plupart des richesses naturelles que compte le pays, la forêt et le diamant, sont exploités en partie par des sociétés appartenant à Ange Félix Patassé. C'est le cas des sociétés La Colombe Forêts où Patassé s'est octroyé 400 000 hectares et La Colombe Mine qui exploite le diamant.

Dans le même temps il se fait l'éloge des privatisations en RCA :

" Selon M. Ziguélé, les espoirs ne manquent pourtant pas. Le programme de privatisations des dix principales sociétés publiques de RCA, notamment pétrolière et de télécommunication, "avance très bien" et devrait être bouclé "d'ici décembre 2002", a-t-il assuré. "AFP, Bangui, 15 nov 01 - 16h02


Nous pensons que les animateurs des luttes africaines contre les effets dévastateurs de l'impérialisme, relayés par les gouvernements locaux, auraient plus leur place que Martin Ziguélé dans un meeting dont le tract d'invitation du Front de Gauche estime :

"  Plus que jamais, les peuples, des pays du Sud et du Nord, ont besoin d'une autre Europe agissant en faveur d'un autre monde. "
Paul Martial 29/03/2009





Le Front de gauche que voilà est une formation du vieux monde, du vieil ordre mondial impérialiste qui cherche simplement à " compter " aux Européennes pour pouvoir - c'est prévisible - négocier avec le PS, des places de choix dans ses listes aux prochaines élections régionales, sur fond d'amertume des militants et sympathisants qui y avaient cru un instant.

Les lignes écrites dans La Commune, lors de la création du parti de gauche, l'indiquaient déjà :

" Voilà un homme [Mélenchon] à qui il aura fallu 33 ans pour s'apercevoir que le PS n'est pas un outil pour les travailleurs, qui a trempé dans toutes les combines de couloirs et qui au précédent congrès du PS au Mans avait rallié la " synthèse " majoritaire pour continuer à préserver son strapontin de sénateur et qui veut nous faire croire qu'il veut construire quelque chose de propre ? Après tout, peut-être que nous avons la dent trop dure envers ce transfuge du trotskysme ?

Regardons alors de plus près, avec le moins d'a priori possibles, sa récente contribution, quelques jours avant sa démission, à la motion C dite de la " gauche " du PS. Absence de toute référence au combat contre la précarité et pour les statuts ; pas un mot sur les sans-papiers ; aucune condamnation de l'économie de marché.

Mieux, il se prononce pour une " planification écologique " qui permettrait de " donner du sens concret au système de l'économie mixte auquel se réfère désormais la déclaration de principes du PS " et sera " un levier pour la mise en place de l'économie mixte ". Rien de moins. Mélenchon appelle donc à un " nouveau parti de gauche " pour lutter pour cette sornette réactionnaire de " l'économie mixte " à laquelle il ne croit pas lui-même. Soyons plus simples : Mélenchon n'a plus d'espace au PS, sa petite écuelle étant piquée par Hamon, Filoche et consorts et tente de s'en créer un nouveau hors du PS. Quitte à faire concurrence au futur Nouveau Parti Anticapitaliste et tenter de lui faire obstacle en chassant sur ses terres.
[1](/spip.php?article591" 11/11/08)





Le NPA, quant à lui, n'est évidemment pas en compétition ou en concurrence avec ce Front de gauche éphémère. Pour le NPA, le terrain électoral a bien sûr son importance mais dans un cadre qui est celui de la lutte des classes, dans le combat pour l'unité autour d'un plan d'urgence pour les travailleurs, les chômeurs et leur famille. Dans cette perspective, le vote NPA prend tout son sens

Daniel Petri, sympathisant du NPA, ex-conseiller municipal d'Alfortville

Pedro Carrasquedo, membre du comité NPA de Mauléon-Soule (Pays Basque)






Modifié le dimanche 12 juillet 2009
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