APRÈS LA LANGUE DE BOIS… LA GUEULE DE BOIS
La Lettre de La Commune, supplément au n° 102 – vendredi 31 mai 2019
Les lendemains d’élections sont parfois déchirants. Macron a rassemblé sur son nom 8,5% des électeurs - électrices inscrits. Le parti LR vit des heures crépusculaires et groupusculaires. La liste FI a essuyé un revers par rapport à ses prétentions initiales. La gauche n’en finit pas de crever la gueule ouverte. L’Obs prophétise à propos de Macron : « le plus dur commence ».
« Connard », « Ignoble ordure », « Traître », "Faux témoin'. La veillée électorale de ce dimanche a été le théâtre de ce type d’échange, digne de l’album d’Astérix « La Zizanie », entre deux détritus de la politique qui ont en commun d’avoir renié leur jeunesse. Qu’importe le flacon pourvu que le lendemain, on ait la gueule de bois.
Langue de bois et dents longues
Il en est au moins une qui conserve sa langue de bois, mais, avec des dents longues : madame Clémentine Autain. Nous l’avons entendu minauder sur RTL, car c’est dans les médias que les grandes figures « insoumises » règlent leurs comptes, par-dessus la tête des bases insoumises et du parti de gauche. Allons à l’essentiel de ses dires : "Je veux rassembler le peuple sur une base de gauche". Elle a donc déjà pris son billet pour 2022. A vomir ! Elle agite alors le hochet de la « cinglante défaite ». Or, nous le répétons, c’est un revers de la FI, sur un terrain miné mais non une débâcle, puisque la liste FI fait un score équivalent en voix à celui du front de gauche en 2014. Nous aurions bien aimé une cinglante défaite, pour notre part, de cette liste qui s’inscrit dans le cadre de l’UE.
Sous ses dehors prudes, cette femme n’a pas de vraie pudeur politique. Elle relance la lutte des places qui fait tant de mal au mouvement social.
Cette Lutte de place qui verrouille la nécessaire mobilisation anti-répression, la nécessaire campagne pour la libération des manifestants incarcérés avec ou sans gilet jaune et l’amnistie générale.
La lutte des places, basta !
Cette lutte des places permanente qui brouille le combat de centaines de milliers de grévistes contre la Loi Banquer, pour la défense des services d’Urgence, pour arracher des conditions de travail dignes dans les hôtels et les Mac Do, sans attendre de grises échéances électorales.
Cette lutte de places permet d’occulter le vote du projet de loi contre les fonctionnaires et la fonction publique. Invitée sur les plateaux, longuement interviewée par le Nouvel Obs, madame Autain n’en dit mot.
Madame Autain n’aime pas la haine. Sa lutte de place est pourtant tout à fait haïssable, aussi haïssable que celle de Mélenchon, Corbière, Garrido, puisqu’elle tente de dévorer l’actualité. Ce qui fait les choux gras de ces médias tant vilipendées.
Nous allons donc avoir droit à un nouveau feuilleton, celui de la nuit des petits couteaux en France-insoumise. Nous sommes le 29 mai et depuis plusieurs jours, des millions de personnes n’ont plus rien sur leur compte. Madame Autain, députée de la Seine-Saint-Denis, est sans doute au courant, mais n’a pas le temps de s’en enquérir, il lui faut d’abord « rassembler le peuple » et, visiblement, c’est pas d’main la veille. En tous cas, la majorité sociale de ce pays, elle, ne vote pas. C’est signe qu’elle n’attend pas les rendez-vous électoraux, ne se laisse pas abuser par les feux de détresse qui, depuis 37 ans annonce que le fascisme arrive en France, de plus en plus vite. Cela ne veut pas dire que le score du FN ne nous préoccupe pas, mais la surestimation de la force réelle de ce « parti » est aussi dangereuse que sa sous-estimation.
La décomposition de la droite bonapartiste et centriste a permis l’enracinement du FN et la décomposition d’une gauche acquise à « la culture de gouvernement », minée elle-même par des « affaires » locales ou nationales, y a contribué, à force de renier ses principes sociaux et démocratiques.
A droite, la lutte des places est, depuis la chute du général de Gaulle en 1969, une seconde nature. Mais, elle se double d’une autre préoccupation : comment remplacer Macron s’il s’effondre avant 2022 ? Seul, le président du Sénat G. Larcher, au-dessus de ce vil panier de crabes et rehaussé par la fronde de cette chambre haute au moyen de l’affaire Benalla, pourrait prétendre servir d’ultime roue de secours, au cas où… Nous n’attendons rien de bon non plus de ce genre de personnage. Nous restons sur la voie tracée par la grande révolution algérienne : qu’ils partent tous et que personne ne les remplace, plus jamais de pouvoir personnel contraire au principe même de la République ! Ni César, Ni Tribuns !
Place aux revendications qui nous unissent !
Place au syndicalisme libre d’action et de revendication !
Place au rassemblement au grand jour des exploités et opprimés, pour prendre nos affaires en main !
Vendredi 31 mai 2019
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