Journée internationale contre toutes les violences faites aux femmes

Appel à manifester* le samedi 20 novembre 2021

La Commune – pour un parti des travailleurs, section française de la Ligue Socialiste Internationale, se joint comme chaque année à la journée mondiale de mobilisation du 25 novembre pour l'élimination des violences envers les femmes, pour l'abolition du patriarcat et du capitalisme.

Journée internationale contre toutes les  violences faites aux femmes

Dans le monde, selon les chiffres de l'ONU**, on estime que 35% des femmes ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, ou bien des violences sexuelles de la part d’une autre personne. Chaque jour, 137 femmes sont tuées par un membre de leur famille. Les femmes et les filles dans leur ensemble constituent 72% des victimes de la traite d'êtres humains dans le monde, les filles représentant plus des trois quarts des enfants victimes de la traite. La plupart des femmes et des filles victimes du trafic le sont à des fins d’exploitation sexuelle. En 2019, une femme sur cinq dans le monde ayant entre 20 et 24 ans s’était mariée avant l’âge de 18 ans. Au moins 200 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines dans les 31 pays où se concentre cette pratique.

En France, entre le 1er janvier et le 15 novembre 2021, 101 femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex – conjoint. Les statistiques morbides révèlent que 60% des victimes avaient signalé des violences conjugales aux services de police ou de gendarmerie, ces signalements n'ont pas été pris au sérieux. La responsabilité des institutions et des pouvoirs publics est totale. En témoignent le récent procès et l'audition par le Sénat de Valérie Bacot, jugée pour avoir tué son conjoint et ex beau-père après qu'il l'ait battue, violée et prostituée pendant 24 années. Cette situation n'est pas tolérable !

L'hécatombe se poursuit, au rythme des mesurettes et incantations des gouvernements qui se succèdent. Que ce soit au sein du couple ou dans l'espace public, 93000 femmes sont victimes chaque année de viol ou de tentatives de viol, moins de 1% de ces crimes sont jugés, et une infime part sont punis. L'impunité règne.

Mais la violence ne réside pas uniquement dans la partie émergée de l'iceberg que sont les féminicides et les viols, la violence est partout.

La violence contre les femmes, c'est la perpétuation de l'assujettissement économique des femmes aux hommes, c'est le capitalisme, le refus de payer leur force de travail au juste prix de sa valeur, c'est la dévalorisation économique systématique des professions qu'elles exercent majoritairement et la non reconnaissance du travail domestique non rémunéré dont elles sont sujettes tout au long de leur vie. Aujourd'hui en France les femmes sont rémunérées 16,5% de moins que les hommes, la crise sanitaire ayant creusé les inégalités. Selon le collectif féministe les Glorieuses les femmes travaillent gratuitement à compter du 3 novembre 9h22. En 2019, l'écart moyen des retraites est de 40% (Fin 2019, les femmes ont touché en moyenne une pension de retraite de 1 145 € par mois, contre 1 924 € par mois pour les hommes***), le minimum vieillesse est, quant à lui, versé majoritairement aux femmes qui représentent 56% des pensionné.e.s. Les politiques anti-sociales menées par Macron vont renforcer ces inégalités.

La violence à l'égard des femmes c'est aussi la décrédibilisation et la culpabilisation des victimes lorsqu'elles osent prendre la parole, c'est l'invisibilisation des femmes dans les médias, ou l'effacement de leurs productions intellectuelles, scientifiques et culturelles.

La violence à l'égard des femmes c'est aussi la « culture du viol » perpétrée impunément à chaque instant dans les sociétés patriarcales et capitalistes, à travers les médias, à travers les publicités, à travers l'éducation donnée aux enfants dans les stéréotypes sexistes en traitant les femmes comme des objets sexuels au service des hommes. C'est l'impunité de personnalités accusées de viol et qui ne sont pas un seul instant considérées comme des criminelles. Pire, ces hommes très influents sont soutenus et encouragés, les victimes sont décrédibilisées et stigmatisées, et les criminels victimisés.

La violence contre les femmes c'est aussi encourager le système d'exploitation sexuelle que sont la pornographie et la prostitution pour le seul profit capitaliste, etpour le plaisir exclusif des hommes. Il faut de toute urgence abolir la prostitution et interdire la pornographie. Tant que ce système d'exploitation existe les violences continueront.

Il y a urgence à agir !

La Commune – pour un parti des travailleurs se dresse contre l’exploitation et l’oppression des femmes, en France et dans le monde entier. Pour cela, l’égalité stricte est une nécessité impérieuse ! Cela passe notamment par :

  • l’égalité d'accès à l'instruction ;

  • l’égalité des droits civils et sociaux ;

  • l’égalité à l'embauche et à l'emploi ;

  • l’égalité de salaire et de primes.

  • La revalorisation des pensions et des retraites pour les femmes, la revalorisation des carrières pour tenir compte des interruptions dues notamment à l'éducation des enfants.

Pour protéger les victimes de violences :

  • par la prise en compte de leurs dépôts de plaintes et l'éloignement du conjoint violent ;

  • par la création de logements d'accueil pour les femmes et leurs enfants et une aide psychologique et financière afin qu'elles reconstruisent leur vie ;

  • par la détection et la mise en place de moyens d'action et de protection d'urgence ;

  • par une formation initiale et continue pour les professionnels en contact avec les femmes victimes de violences ;

  • par le retrait de l'autorité parentale du conjoint meurtrier ;

  • en donnant toutes les aides et assistances pour toutes les femmes sans discrimination d'âge, d'origine, de classe sociale...

Pour la défense des droits des femmes, contre l'exploitation et l'oppression qui perdurent sous le double système capitaliste et patriarcal, contre toutes les violences qui en découlent, pour l'égalité, La Commune se joint à l'appel international à se mobiliser pour que cessent toutes les violences faites aux femmes.


Paris, le 19 novembre 2021



Modifié le vendredi 19 novembre 2021
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