Pourquoi nous appelons à voter Arlette Laguiller

Déclaration de l'organisation La Commune | Présidentielle 2002"La France va dans le mur, Monsieur le Président". C'est avec ces mots que les grands patrons français ont accueilli Chirac lors d'une rencontre, fin novembre. Dans cette formule se concentre toute l'angoisse de nos " décideurs " quant à la situation économique, officiellement caractérisée comme une entrée de plain-pied dans la récession mondiale. Les patrons savent parfaitement que les propos de Bercy, qui se veulent rassurants et selon lesquels " la France résiste mieux ", ne sont que de piètres tentatives pour se rassurer à bon compte. l'onde de choc de la récession et du marasme, pour légèrement différée qu'elle soit sur la France, n'en arrive pas moins déjà dans ce pays. La guerre économique fait rage et les licenciements massifs et restructurations par milliers en sont une expression directe, et ce n'est qu'un avant-goût.

Récession mondiale et résistance ouvrière face aux plans capitalistes

Les patrons français sont donc inquiets. Il faut dire qu'on le serait aussi à leur place, face à cette crise mondiale où les moindres recoins du marché sont saturés et où la crise boursière et financière qui ravage les principaux pays capitalistes n'est que la conséquence du tremblement de terre qui secoue la planète capitaliste sur fond de surproduction et d'effondrement des taux de profit.

Mais, ce qui fait trembler les patrons, c'est d'abord et avant tout leur incapacité à enrayer la résistance ouvrière, cette résistance à l'exploitation qui les empêche de réduire brutalement les coûts du travail , c'est à dire les salaires.

La " gauche plurielle ", dernier rempart de l'économie de marché

Les grèves succèdent aux grèves, contre les licenciements massifs, contre l'application de la loi Aubry dite des " 35 heures " et sa version Sapin dans la fonction publique (applicable au 1er janvier 2002 ), contre les bas salaires et pour la défense de la protection sociale. Et visiblement, le seul et dernier rempart sérieux contre les aspirations de la classe ouvrière, c'est ce gouvernement de la " gauche plurielle " arc-bouté pour la défense de l'économie de marché, rassemblant en un bloc pourtant fissuré les serviteurs de l'Etat bourgeois et de la propriété privée.
Les élections présidentielles qui arrivent sont d'ores et déjà marquées et encadrées par ce contexte général.

Et si elles constituent une échéance politique incontestable, les salariés, les chômeurs et tous les opprimés de ce pays savent d'avance que la solution pour eux ne sortira pas de ce scrutin où Chirac et Jospin, flanqués de quelques outsiders de gauche comme de droite, se feront concurrence pour apparaître les meilleurs défenseurs du patronat et des institutions de la Ve République.

Le PCF a tout voté, tout avalé

Parmi les piliers vermoulus de la " gauche plurielle ", il y a le PCF et son candidat Robert Hue. Quelle est la politique du PCF dans ce gouvernement ? Comme d'habitude, le PCF se tient aux avant-postes de la défense du système capitaliste dont il grappille les quelques miettes qui restent en se tenant servilement sous la table. Le long mais inexorable effritement, sinon effondrement numérique et électoral du PCF depuis la chute de la maison mère, la bureaucratie du Kremlin, est le prix à payer de cette politique de soumission pour la bureaucratie stalinienne made in France, qui voit la population ouvrière lui tourner le dos.

Et pour cause : qu'ont fait les ministres et parlementaires PCF de la " gauche plurielle " ? Ils ont voté, quand ils n'ont pas devancé, les lois anti-ouvrières : loi de " modernisation sociale " qui permet les licenciements massifs sous prétexte de les contrôler (!), loi Aubry des " 35 heures ", présentée par Louis Viannet comme " la plus grande avancée sociale depuis 1936 " et contre laquelle les grèves dans le public et le privé se multiplient. Lois, décrets, circulaires contre la protection sociale (application de la circulaire Juppé), attaques contre les hôpitaux, etc. On se souvient encore de Gayssot déclarant à propos d'AOM-AOL : " Personne ne restera sur le carreau. " Le même Gayssot qui monta au créneau pour imposer la partition de la SNCF en deux entités (SNCF et Réseau ferré), pour diviser les cheminots et préparer la privatisation.

En parlant de privatisation, qui donc a fait passer celle de La Poste et de France-Telecom, sinon les dirigeants du PCF et leurs relais dans la direction de la CGT ?

Le vote utile pour battre le pilier stalinien de la " gauche plurielle "

C'est pourquoi une défaite cinglante du candidat Robert Hue aux prochaines élections présidentielles serait une victoire pour les travailleurs qui refusent les privatisations, les bas salaires, la flexibilité de la loi Aubry et les licenciements. " la France, c'est vous ", tel est le slogan aux accents chauvins du PCF dans cette campagne présidentielle. Mais la " France " ouvrière a de la mémoire et les comptes du PCF ne sont pas encore soldés .
Tout pour la défaite de Robert Hue, pilier chancelant du gouvernement de la " gauche plurielle ", gouvernement ennemi des masses tout autant que Chirac et la droite décomposée.
Pour ces raisons, le vote utile, c'est le vote pour Arlette Laguillier.

Nos désaccords politiques avec Lutte ouvrière sont importants et ils ne datent pas d'aujourd'hui. Pour ne citer qu'un exemple, nous reprochons à cette organisation d'avoir appelé à l'abstention lors du référendum sur Maastricht, manifestant ainsi son incompréhension de ce carcan anti-ouvrier qu'est l'Europe de Maastricht-Amsterdam. En revanche, et contrairement à la LCR, Lutte Ouvrière ne s'est pas fait le porte-coton de la " gauche plurielle " en lui apportant ses voix au second tour de toutes les précédentes élections.

Faire la place pour un Parti des Travailleurs

Alors, si pour la première fois dans l'histoire de ce pays, une organisation se réclamant de la IVe Internationale, de Trotsky et du trotskysme, continuateur de l'héritage authentique de la Révolution d'Octobre, battait, dans ces élections, le candidat du stalinisme moribond, cette victoire serait assurément à verser au compte de la classe ouvrière. Elle ouvrirait alors, pour des millions d'hommes et de femmes, l'espoir et l'espace pour un nouveau parti ouvrier, un Parti des travailleurs au drapeau sans tache. Enfin.
Modifié le mardi 21 juin 2005
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