SCHIVARDI, le génie (de village).
le génie (de village). | La Lettre d'information de La CommuneA quelques jours du premier tour de la Présidentielle 2007, et après avoir analysé les programmes de la plupart des candidats (cf. La Commune n°64 et 65) il nous a semblé qu'il ne fallait pas oublier de regarder de plus près le programme du chouchou des média : Gérard Schivardi, le candidat de maires, soutenu par le Parti des Travailleurs. Voyons voir.Schivardi, la vedette du NetLe moins que l'on puisse dire, c'est que ce coup-ci le PT ne pourra se lamenter d'être boycotté par les média et faire croire à ses militants que le monde entier leur en veut.
Schivardi a bénéficié d'une stricte égalité du temps de parole et il ne se passe une journée sans qu'il apparaisse à la télévision, sur les ondes, dans pratiquement toutes les émissions et toutes les chaînes câblées, cryptées, publiques ou privées. Mieux, il semble même qu'il soit devenu très " tendance ", selon les termes des journalistes. " Il obtient un succès non négligeable sur le Net où ses apparitions télévisées sont devenues des objets d'échange (...) Ses clips de campagne sont devenus depuis une référence citée aux " grosses têtes " de RTL (...) Le buzz a fait le reste. La " météo des candidats " sur le site laprésidentielle.info affiche un pic de notoriété qui explose après le 1 er avril. Même tendance sur le buzzblog ou l'observatoire présidentiel 2007. Un must. " (Le Monde. 18/04/07)
Il faut dire qu'il n'y a pas photo.
l'homme est autrement plus sympathique que Gluckstein, qui, en 2002, affichait sa suffisance et sa morgue sur les écrans et son accent rocailleux passe bien mieux que l'inintelligible et incompréhensible Lambert-Boussel de 1988. Gageons donc qu'il n'aura aucun mal à faire mieux que l'un et l'autre, ce qui n'est pas bien difficile, avouons- le.
En tout cas, il faut affirmer qu'au-delà du personnage, la démocratie y gagne. La démocratie y gagne, assurément. Même si nous sommes nombreux à considérer que, ni en 1988 ni en 2002, le MPPT puis le PT ont été loin de faire les efforts nécessaires pour percer dans les média, qui, du coup, le leur rendaient bien ...Et que du coup, le fond politique, le programme du PT se voient mieux et en pleine lumière.
Pas un mot sur les immigrés et la régularisation de tous les sans-papiers.
On a beau lire et relire la profession de foi, le mot " immigrés " n'est même pas cité une seule fois ! Du coup, la régularisation des sans-papiers, l'arrêt des expulsions, la fermeture des centres de rétention administrative, l'abrogation de lois anti- immigrés, tout cela ne figure pas au programme de Schivardi-PT tel qu'envoyé aux millions d'électeurs.
Cela peut paraître incroyable de prime abord, mais en réalité, pas tant que cela. C'est bien entendu voulu et conscient.
A cette question de l'immigration, Glückstein, répond, à l'émission France Europe Express, à Christine Ockrent : " pour moi, ils font partie de la classe ouvrière française ". Fort bien. Pour nous aussi. Seulement, cette réponse, pour formellement juste qu'elle soit, permet au PT de faire allègrement l'impasse sur les revendications spécifiques à cette partie (la plus exploitée, la plus opprimée) de la classe ouvrière française : la question des papiers, du séjour, des lois de discrimination, etc. Grossier tour de passe-passe de Gluckstein donc. (Rappelons pendant qu'on y est que les immigrés font aussi partie de la classe ouvrière de leur pays d'origine).
Le sympathique Schivardi fait encore mieux dans la démagogie. Pour sa part, interrogé sur la " 2 " et autres chaînes, il répond : " Pour moi, ils sont Français ". Fort généreux, en effet. Seulement, il n'y a que Schivardi pour affirmer qu'un immigré sans papiers ou dans l'angoisse du renouvellement de sa carte de résident est français. Sarkozy ne le sait pas, pas plus que le PS et tous ceux qui ont voté les lois anti-immigrés depuis 1981.
Nous conseillons donc au sympathique Schivardi d'aller dire aux immigrés qui, tous les jours, font la queue aux préfectures pour obtenir des papiers : " rentrez chez vous, vous êtes Français "...
Mais cette affirmation faussement généreuse cache aussi un énorme problème : le candidat du PT a-t-il seulement envisagé que les immigrés ne veulent pas forcément devenir français ? Et même que la plupart d'entre eux veulent, d'abord et avant tout vivre et travailler décemment en France et bien souvent retourner chez eux y finir leur vie ? Après la mort de Franco, sur 700 000 espagnols immigrés en France, seuls 200 000 restèrent, le reste rentra en Espagne en l'espace d'un an.
Que certains d'entre eux, par choix individuel, veuillent à un moment donné devenir Français, c'est bien entendu un choix individuel qu'il faut respecter et défendre.
Cependant, pour accéder à la nationalité française, il faut néanmoins d'abord pouvoir rester en France, obtenir des papiers, à commencer par la carte de 10 ans qui ne s'obtient pas si facilement.
Le sans-papiers menacé d'expulsion, le détenteur de la Carte provisoire valable seulement un an aspirent d'abord à l'obtention des papiers et de cette carte de 10 ans.
En affirmant contre toute réalité que, pour lui, un immigré est Français, Schivardi, comme Glückstein, évite de dire : " Régularisation de tous les sans-papiers, renouvellement des cartes de séjour et de résident ", etc. Petite manoeuvre qui se voit de loin...
En outre, cette obsession de Schivardi de vouloir que les immigrés soient Français signifierait-elle donc que seuls seraient dignes de rester ceux qui choisiraient cette nationalité dont il est si fier? On ne peut pas le croire.
D'ailleurs, sur son site, Schivardi dit quand même quelque chose sur l'immigration : il revendique l'égalité des droits sociaux Français et Immigrés. Mais, il se garde bien d'ajouter, " droits politiques ", tels que, par exemple, le droit de vote aux élections.
Drôle de conception de l'égalité des droits pour quelqu'un qui affirme considérer les immigrés comme des Français. Comme des Français, peut-être, mais le droit de vote en moins ! Pour quelqu'un qui s'affiche républicain, dans la lignée de la Révolution française...
Reconnaissons, pour ne pas l'accabler, que cette orientation n'est pas qu'à lui : elle est dans le droit fil de toute la politique du MPPT et du PT depuis toujours (cf. programmes de Lambert-Boussel et de Gluckstein).
Enfin, pour clore ce chapitre du sympathique Schivardi sur l'immigration, citons sa seconde proposition :
" Refus d'une " libre circulation des personnes" dans l'espace européen qui soit une mise en concurrence des travailleurs "
(" Le programme de Gérard Schivardi ", rubrique " immigration et intégration ". Le Monde. 19/03/07)
Ah bon ?
Notre sympathique Schivardi veut donc empêcher que la France et son marché du travail soient envahis par des travailleurs (immigrés, donc) qui viennent se mettre en concurrence avec les travailleurs français ! Il n'y aurait qu'une seule façon de faire : fermer les frontières hermétiquement, rendre la France imperméable. Est-ce bien digne d'un candidat " républicain et socialiste " ?
D'autant que le candidat du PT semble faire une découverte : de tout temps, avant même le traité de Maastricht, les immigrés (italiens, par exemple) sont venus en France pour travailler et nourrir leur famille.
En quoi les travailleurs d'Europe et du monde sont-ils responsables du marché capitaliste ? Patrons et capitalistes ont, dès l'aube de l'existence du système basé sur l'exploitation de l'homme par l'homme, mis en concurrence les travailleurs entre eux, à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières.
Dans le Manifeste du Parti communiste, Marx et Engels soulignaient déjà que
La condition d'existence du capital, c'est le salariat.
Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux.
Dans ces conditions, et tant que ce système et donc le salariat n'auront pas été abolis, la proposition de Schivardi qui revient à exiger la fermeture des frontières hexagonales est honteusement chauvine pour ne pas dire plus.
Plus question d'abrogation des Institutions de la V ème République
On cherchera vainement toute référence au combat pour en finir avec la V ème République et ses institutions et donc pour leur abrogation. Dans son programme pour la " reconquête de la démocratie " (d'ailleurs, il faudrait nous dire, quand et comment cette " démocratie " a déjà été conquise qu'il faudrait maintenant la " reconquérir "), le PT et son sympathique candidat rompent avec la continuité d'une politique affirmée depuis 1958 pour en finir avec la Vème République Etonnant.
l'Union européenne, source unique de tous les maux ?
Pour notre part, nous sommes bien entendu partisans de l'abrogation du traité de Maastricht, de la sortie de l'Union européenne et de la liquidation de cette Europe capitaliste.
Nous avons été au premier rang pour le NON au projet de constitution européenne et nous irons jusqu'au bout de cette bataille. On ne peut, le moins qu'on puisse dire, nous accuser de la moindre complaisance à l'égard de l'Union européenne.
Est-ce à dire que Schivardi le sympathique dit la même chose que nous ? Certainement pas
Schivardi, candidat du PT, affirme à qui veut l'entendre que " garantir tous les emplois, tous les sites, la renationalisation d'Airbus et des secteurs clés de l'Industrie, exige la rupture avec le traité de Maastricht " Idem pour sauver les écoles, les hôpitaux, les maternités etc. Son porte-parole, l'antipathique Glückstein a affirmé à maintes reprises, lui aussi, que tous les malheurs viennent de l'Union européenne.
Ainsi sur TV5, il indique, mardi 17 avril, en rappelant qu'avec 15% de capital privé dans EDF, " la brèche est ouverte ", que " c'est bien la preuve que nous sommes prisonniers des directives européennes. "
Notre pittoresque Schivardi va même jusqu'à analyser finement que " tout a commencé à mal tourner après la signature du traité de Rome " (Le Monde du 18 avril 2007)
Fichtre, la France était donc avant mars 1957 un pays de Cocagne et nous ne le savions pas.
Le PT et ses porte-parole Schivardi et Glückstein, faisant de l'Union européenne la seule source des attaques anti-sociales, se donne donc pour but, en affirmant qu'il faut sortir de l'UE, d' " assurer l'avenir de la France " (communiqué de presse n°27 du 17 03 07).
Ce n'est donc pas l'avenir de la classe ouvrière et des masses opprimées qu'il faut assurer, mais celui de la France, de la nation tout entière, bourgeoise incluse.
l'étendard de la patrie est donc levé, avec pour symbole l'écharpe tricolore de Schivardi et de quelques maires.
A quand le port de béret pour le service d'ordre du PT ?
Mais, poursuivons.
Le patelin Schivardi martèle sur ce thème.
Prenons son discours du 24 mars à Montpellier.
" Nous disons : arrêt de la suppression des bureaux de Poste, réouverture des bureaux de Poste, rétablissement du monopole de la Poste sur tout le courrier et donc (souligné par nous), rupture avec le traité de Maastricht " Et ainsi de suite.
Une école fermée dans telle ville ? Réponse : rupture avec le traité de Maastricht.
Une maternité qui ferme? Idem.
Une usine qui délocalise? Pareil. Sortons de l'UE
Drôle de raisonnement selon lequel la Nation française tout entière, y compris donc ses institutions et ses hommes politiques et plus encore depuis 1992 seraient " prisonniers " de Bruxelles, encamisolés face à l'UE au point que tant qu'on ne sort pas de l'UE, on ne pourrait pas bouger, pas réagir, pas se défendre à commencer d'abord contre son propre patronat et gouvernement !
Non, ce raisonnement est faux et même dangereux et mortel pour la classe ouvrière.
Mitterrand, Chirac et les gouvernements successifs depuis 1981 ne sont en rien " prisonniers " de Bruxelles. Ils sont, et ont été bien plus, les artisans, les fondateurs, les bâtisseurs conscients de Maastricht et des directives qui en découlent. Ils ont, tout autant que leurs complices Aznar, Zapatero, Blair, Prodi, Schröder, Merckel et consorts, les créateurs de cette Europe capitaliste là.
Présenter la situation comme une France prisonnière de Bruxelles, c'est dédouaner la responsabilité des partis et des hommes de la gauche et de la droite qui se sont succédé pour damer la voie à Maastricht-Amsterdam.
Lorsqu'une maternité ferme ou une école, ou une usine, on commence par exiger la non-fermeture, pas un seul licenciement etc. Et on commence par lutter pour l'unité sur ces mots d'ordre contre la direction de la maternité, de l'usine, du patron, qu'il soit public ou privé. Et on mobilise pour aller frapper à toutes les portes nécessaires et on combat contre les obstacles, singulièrement ceux dressés par les bureaucraties syndicales. On ne dit pas, pour toute réponse, " rupture avec l'Union européenne " comme si c'était là la seule solution et la seule condition aux attaques anti-ouvrières.
Les gouvernements de droite comme ceux de gauche n'ont pas subi les directives européennes, ils les ont appliquées et, de manière générale, élaborées avec leurs complices des autres pays.
Dans ces conditions, marteler sur un seul clou " rupture avec l'Union européenne ", pour juste que soit ce mot d'ordre en lui-même (c'est aussi le nôtre), se transforme en un hochet, contradictoire avec le combat immédiat et vital contre les attaques gouvernementales qui appliquent et relaient tout naturellement les directives élaborées en commun à Bruxelles. Pour ces raisons, chaque victoire arrachée dans la lutte de classes en France et en Europe contre notre propre bourgeoisie, notre propre patronat, notre propre gouvernement bourgeois est une victoire, même partielle, contre l'UE, Bruxelles et ses directives et autrement plus efficace que les seules incantations : " il faut sortir de l'UE ", pour juste, et nécessaire, répétons-le, que soit bien sûr ce mot d'ordre.
l'orientation du PT s'est progressivement ainsi transformée en une politique de pression sur les gouvernements bourgeois français afin qu'ils reviennent à de meilleurs sentiments, sur une ligne d'Union nationale.
Exagérons-nous en soulignant le cours droitier, chauvin, cocorico du PT et de ses dirigeants ?
Il n'est que de lire le programme de Schivardi et que de voir les récents défilés du PT, les alliances passées par lui, contre-nature, avec les anti-trotskystes virulents du Pôle de la reconstruction communiste en France (qui affirme - preuve en mains, osent-ils prétendre en bons staliniens calomniateurs, - que les trotskystes ont collaboré avec les nazis pendant la seconde guerre mondiale), les drapeaux tricolores exhibés et le bonnet phrygien comme iconographie des supports de propagande, des pancartes, etc. Ségolène Royal n'a qu'à bien se tenir avec son drapeau et sa Marseillaise.
Elle a une rude concurrence et pas seulement à sa droite, dirions-nous.
Une assemblée constituante pour " rétablir la souveraineté " ... de qui ?
Cette politique de défense de la " Nation ", c'est-à-dire de la nation bourgeoise, du capitalisme dans le cadre de ses frontières nationales est encore plus flagrante et finalement fort logique lorsque la profession de foi de notre chouchou d'internet propose de " reconquérir la démocratie ", par " l'élection d'une Assemblée constituante, qui proclamerait sa souveraineté ", etc.
Outre, comme nous l'avons déjà demandé précédemment, qu'il faudrait nous expliquer quand et comment la démocratie a déjà été conquise dans ce pays, S'il s'agit de nous parler de 1789-1793, rappelons qu'il s'agit de la démocratie bourgeoise et que, comme le disent Marx, Engels, Lénine, Trotsky, à maintes reprises, elle n'existe que pour 1/10 ème de la population contre les 9/10 ème. il faut aussi nous expliquer ce que signifie " rétablir " la " souveraineté du peuple sur ses industries et ses richesses ".
Quand le peuple a-t-il déjà été souverain sur ses richesses et ses industries ? Les soviets et l'expropriation des capitalistes ont-ils fait partie de l'histoire de France sans qu'on s'en aperçoive ?
Notre préféré du web peut-il, avec l'aide de son mentor Gluckstein, nous en préciser les dates, pour notre édification. ?
Tout se passe donc comme si la France était devenue une république bananière, avec une bourgeoisie compradore à sa tête. Dans ces conditions, elle serait passée dans le camp des nations opprimées, comme les pays coloniaux ou semi-coloniaux d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie.
Dans ces conditions, bien sûr, le mot d'ordre d'une République une et indivisible devient un mot d'ordre révolutionnaire et l'Unité nationale devient l'étendard de la révolte. Ce qui justifie alors que l'ennemi, le seul, c'est une entité abstraite, " l'Union européenne ", dont notre pauvre bourgeoisie est aussi la victime.
Ce qui explique que la profession de foi de Schivardi ne comporte pratiquement pas une seule attaque contre les gouvernements qui se sont succédé depuis 1981, ne cite jamais Mitterrand, Chirac, Jospin, Sarkozy, sans doute parce qu'ils sont eux-aussi " prisonniers ", " otages ", victimes opprimées de l'Union européenne.
Ce qui explique également sans doute que le patronat français est tout juste cité à propos des exonérations de charges sociales, certainement parce que notre malheureux patronat français est sous la coupe réglée de la Banque centrale européenne. Les pauvres, comme on les plaint.
Ce qui explique le gros mensonge qui fait remonter à la loi du 13 août 2004 le financement des écoles privées alors que les atteintes à la laïcité remontent aux toutes premières heures de la V ème république ( loi Debré-Guermeur, etc.)
Notre sémillant Schivardi lève donc la bannière de la révolte de la France contre Bruxelles et le reste du monde.
N'a-t-il pas indiqué à plusieurs reprises, par exemple sur la " 2 " qu'il était poussé, motivé par " l'amour de la France " ?
C'est beau comme du Jean Ferrat !
Qu'on nous permette de rappeler ce que notre parti de l'époque, l'OCI, Qui a bien peu de points communs avec le CCI/PT d'aujourd'hui dans la brochure (supplément à La Vérité n°548) " Quelques enseignements de notre histoire " en mai 1970 écrivait en analysant la dérive droitière du P.O.I trotskyste pendant la deuxième guerre mondiale :
" Et le CCI de critiquer les positions ouvertement opportunistes des comités français pour la IV e internationale devenus, en 1942, les comités de la IVe internationale, ex POI).
" La Vérité ", en novembre 1940 écrit : " Nous devons faire le maximum d'effort pour entraîner la fraction française de la bourgeoisie à constituer avec nous un parti, un mouvement national de résistance (...) " Au sens historique du terme, l'impérialisme français, même écrasé par l'impérialisme allemand, reste un impérialisme. l'occupation ne change rien à son caractère. La victoire allemande de 1940 n'a pas transformé la bourgeoisie impérialiste en classe bourgeoise d'un pays opprimé ou colonial (...) Sous cet angle, il est évident que le militants de l'ex-POI s'abandonnaient à l'opportunisme sans principe sur la question nationale ". (Pages 36-37)
Et encore, quelques qu'aient été les erreurs de ces trotskystes ; et sans que cela les en dédouane, elles ont été commises en pleine guerre mondiale, ce qui constitue quelques circonstances atténuantes et leur combat politique dans ces temps tragiques mérite qu'on leur rende hommage. La dérive droitière actuelle du CCI-PT n'a pas la même toile de fond.
Un des principaux rédacteurs de cette brochure était ...Pierre Lambert. Sans doute a-t-il 37 ans après des problèmes de mémoire.
Schivardi, double face ?
l'OVNI de la Présidentielle, comme l'a surnommé Le Parisien n'en est pas à quelques contradictions près. Ainsi, " ce personnage est plus complexe qu'il n'y paraît. Il critique le regroupement forcé des communes, mais il est vice-président (indemnisé) de la communauté de communes du Canal du Midi en Minervois. Il fustige le traité de Maastricht et ses conséquences mais il a voté oui au référendum de 1992 " par fidélité à Mitterrand ".Il se dit allergique aux calculs politiciens mais il est un ancien militant et cadre socialiste de 1975 à 2003 ; habitué de l'arrière-boutique du PS Audois (...) Il dénonce enfin la dérive droitière de Ségolène Royal et du PS mais, depuis 2001, il siège avec les 26 élus PS au sein de la majorité du Conseil général. " Avec loyauté " précise Michel Escande, le patron du groupe (...) "
(Le Parisien. 30/12/07).
Voilà donc le pourfendeur de l'Union européenne et de l'Intercommunalité, toujours vice-président (jusqu'à preuve du contraire) de la communauté de communes. On dit pourtant que qui peut le plus peut le moins... Il semble que pour Schivardi, sortir de la communauté de communes soit plus difficile que de sortir de l'Union européenne.
Autoproclamation
On connaît en détail la mésaventure de Schivardi et du PT, obligés de refaire professions de foi et affiches du fait du procès intenté par l‘Association des Maires de France.
Schivardi a donc été interdit de se présenter comme le " candidat des maires " et a été contraint de le faire comme " candidat de maires ".
Nous ne hurlerons pas avec les loups et dénions à cette petite caverne de brigands qu'est l'Association des Maires de France de juger avec impartialité des professions de foi de tel ou tel candidat.
Seulement, c'était pourtant prévisible et Schivardi a été la victime (consentante) d'une maladie chronique du CCI-PT, celle de l'autoproclamation.
En français, " candidat des maires " veut dire qu'au moins une majorité de maires se reconnaissent dans la candidature de Schivardi, soit un peu plus de 18 000 sur les 36 000 communes de France. Ce n'était manifestement pas le cas. D'où la mésaventure. Et même une bonne partie des 553 parrains n'a pas donné sa signature pour soutenir le programme politique de Schivardi.
Citons, entre autres, Jean Dupuy, maire sans étiquette de Dardenac (Gironde) :
" Je ne suis pas encarté et je pense que les gens doivent pouvoir exprimer leurs idées et que tous les partis doivent avoir la possibilité de présenter des candidats, donc j'ai accepté d'accorder un parrainage à Gérard Schivardi. Il est le candidat des maires. Bon, je ne partage pas vraiment toutes ses opinions... et je ne voterai pas pour lui (...) "
(Sud-ouest, mardi 27 mars 2007)
Pareille bévue ne serait jamais arrivée si les dirigeants du CCI/PT avaient pris soin de vouloir tirer les leçons du passé pas très lointain. Mais ils ont, à l'inverse, plongé sans retenue et définitivement dans la politique de l'autoproclamation.
Le Parti des travailleurs : cela suppose en français qu'au moins une majorité de travailleurs se reconnaît dans ce parti. C'est loin d'être le cas. Il peut tout au plus se dire Parti de travailleurs.
l'auto proclamation du PT en 1992, après le Mouvement Pour un Parti des Travailleurs, n'a pas été une anticipation mais une faute politique grave car elle ne s'appuyait sur rien de sérieux, quantitativement et qualitativement. C'est la réalité dans toute sa cruauté.
De même, l'autoproclamation de la IVe internationale est une autre faute politique encore plus grave qui s'oppose frontalement à tous les enseignements de notre histoire de 1951-53.
Qui sait, parmi les travailleurs à l'échelle mondiale, que la IVe internationale " reconstruite "et reproclamée vit dans la lutte des classes comme un élément objectif, un outil quotidien de leur combat ? Personne ! Et pour cause, la " IVeme Internationale " de Lambert est une boîte de carton vide.
Heureusement, le ridicule ne tue pas.
Dans ce cadre, un candidat " autoproclamé ", ce n'est qu'une conséquence, un dommage collatéral dont Schivardi est l'expression vivante.
A ce sujet, comment comprendre cette affirmation selon laquelle les maires de France seraient le symbole quasi-parfait de la démocratie ; et qu'ils sont le " mieux à même de se faire l'écho et le porte-parole, l'interprète de ce que sont les préoccupations de leurs administrés " ? (Editorial de Glückstein - Informations ouvrières. 19/10/2006)
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Sans doute est-ce pour cela que " dans mon comité de soutien, il y a des maires de tous bords, du MPF au PC (...) Ce sont des gens qui défendent les valeurs de la France, de la République " (interview de Schivardi - Midi libre - 24/03/07).
Sans doute est-ce aussi pour cela que le PT a organisé une réunion sans rivage à droite avec des élus y compris ... de l'UMP, dans une commune des Ardennes ( Glaires), Schivardi lui-même siégeant à la tribune de ce meeting de " constitution du comité de défense des communes " aux côtés de Mme Poletti et M Warschman ; députés UMP
(Informations ouvrières n°614. 05/11/2004).
Dans son intervention à cette réunion avec des élus UMP, Schivardi avait évoqué " Ce pays appelé France menacé de disparition pure et simple ". Sans doute aussi est-ce la concrétisation de cette Union nationale contre Bruxelles ?
Mon Dieu, comment sont-ils tombés si bas ? Voilà maintenant que ces élus, pour honnêtes que soient certains d'entre eux et sans doute même une bonne partie, sont transformés en révolutionnaires naturels.
Comment des militants, dont le noyau dur et ancien a été formé à l'école de l'internationalisme, peuvent-ils sans réagir troquer le drapeau rouge pour le tricolore, la faucille et le marteau, avec le sigle de la IV è internationale, pour le béret et la baguette de pain ?
Hégémonisme, autoproclamation et Parti ouvrier
Voilà maintenant que le brave Schivardi appelle à la création d'un parti ouvrier, dès la législative prochaine et dont l'étiquette apparaitra aux municipales de 2008. Ah bon, le Parti des travailleurs ne suffit pas aux travailleurs ?
En réalité et sous le couvert des élections présidentielles, la manoeuvre de Lambert-Glückstein est grossière : En nous jouant le coup du " tremplin " qui aura été celui de la présidentielle (avant même le résultat du 1 er tour, donc indépendamment du résultat de Schivardi, bon ou mauvais) ils appellent à constituer un parti ouvrier. Pourquoi ? Parce qu'ainsi, ils vont donc, pensent-ils, faire oublier en passant, l'échec retentissant du PT, qu'ils vont donc enterrer dans la foulée.
Créer un nouveau parti pour faire oublier l'itinéraire catastrophique et le flop retentissant du PT, voilà une manoeuvre bien pitoyable. Surtout si, comme tout l'indique, les leçons ne seront pas tirées.
Mêmes causes, mêmes effets : ce parti ouvrier à naître se fera sur les cendres du PT et avec son défaut d'usine : l'auto proclamation.
Hégémonisme (se prendre pour ce qu'on n'est pas, péter plus haut que son cul, quoi) et autoproclamation sont les deux maladies génétiques du lambertisme et les deux mamelles de Schivardi.
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