Nos origines...

Pour les vingt ans (déjà !) de notre revue, petit retour en arrière. Vous trouverez plus bas les première et quatrième de couverture du numéro 0, datant de l'été 1992. Le référendum pour Maastricht arrivait à grands pas et, parallèlement, la grande campagne pour la levée de l'inculpation de celles et ceux qui furent "raflés" dans toute la France pour avoir agi conformément à la défense du droit d asile, droit séculaire mis à mal par tous les gouvernements qui se sont succédé.

La pétition, que nous reproduisons ci-dessous, reçut des milliers de signatures, parmi lesquelles : Claude Bourdet, Pierre Broué, Yves Dechezelles, Alain Krivine, Michel Lequenne, Ignacio da Silva, dit « Lula », Théodore Monod, Ricardo Napuri, Gilles Perrault, Maurice Rajsfus, Benjamin Stora, Jean Ziegler...

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RAFLES AU PAYS BASQUE, EN BRETAGNE ET A PARIS


APPEL POUR LA LEVÉE DE L‘INCULPATION DU JOURNALISTE PEDRO CARRASQUEDO ET DE TOUS LES INCULPÉS, POUR LA LIBÉRATION DE TOUS LES EMPRISONNÉS

Bayonne, Bidart. Duimper, Brest, Paris. Par rafles successives. perquisitions et arrestations se succèdent depuis plusieurs semaines dans tout le pays.

Paysans, enseignants, infirmières, prêtres, citoyens de toutes professions sont menottés, séparés de leurs familles, sous le canon des mitraillettes et des pistolets. Les cris des enfants qu'on arrache à leur mère, comme ce fut le cas en Bretagne, n'entament en rien la brutale détermination de la répression qui s'abat.

Il y a aujourdhui plus de cent cinquante personnes arrêtées et inculpées, véritables prisonniers d'opinion accusés, au mépris de toute logique, « d'association de malfaiteurs, aide au séjour irrégulier, en relation avec une entreprise terroriste, à titre principal ou connexe». Leur «crime »? Avoir ouvert leur porte à des réfugiés politiques basques qui, pour nombre d'entre eux, avaient le statut de réfugié jusqu'à ce que le gouvernement français le leur retire sur pression du gouvernement espagnol. On jette ainsi en prison des gens pour délit d'hospitalité.

A Paris, le journaliste Pedro CARRASOUEDO a été arrêté le l2 mai au matin avec sa compagne pour les mêmes chefs d'accusation. Quel crime a-t-il commis, qui lui vaut d'être poursuivi pour « association de malfaiteurs (...) » ?

Il est, avec l'avocat et écrivain Denis LANGLOIS, co-auteur et initiateur d'un « Appel pour la négociation au Pays Basque » et pour la paix !

Au titre du combat public qu'il mène depuis de nombreuses années pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et pour la démocratie, il a participé aux démarches et rencontres visant à faire connaître cet appel à tous ceux qui sont engagés dans le conflit. Ce sont ces démarches et ces rencontres qui lui valent son inculpation. Loin d'arrêter un membre d'une prétendue « association de malfaiteurs » on a ainsi arrêté et inculpé l'un de ceux qui, de plus en plus nombreux et déterminés, veulent une issue conforme aux intérêts et aspirations de l'immense majorité des populations opprimées.

En procédant par la répression, le gouvernement français et sa police prennent la lourde responsabilité, non seulement d'entretenir un conflit qui n'a, à l'évidence, pas d'issue dans la répression, mais aussi de créer une situation irréversible de tension et de désordre sur le territoire français.

Paris, le l6 mai 1992

Nous, démocrates de tous horizons politiques, nous ne pouvons comprendre ni accepter, par delà nos opinions, ou appréciations diverses ou divergentes sur la question basque, que la répression s'abatte sur des hommes et des femmes qui, comme le journaliste Pedro CARRASQUEDO, prônent la négociation et la paix ; sur des hommes et des femmes qui estiment agir en défense du droit d'asile, tradition séculaire dans notre pays mise à mal, ou sur des populations connues pour eur tradition hospitalière. Nous demandons instamment :

* LA LEVÉE DE L'INCULPATION DE PEDRO CARRASOUEDO, DE TOUTES LES INCULPATIONS.

* LA LIBÉRATION DE TOUS LES EMPRISONNÉS.

* L'ARRÊT DES RAFLES ET DES ARRESTATIONS.

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numéro zéro der

Modifié le vendredi 14 septembre 2012
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