Vent de panique au sommet

Ce mercredi 30 mars, Hollande vacille. Il vient d’annoncer que la réforme constitutionnelle est jetée aux orties. Cet homme sans principes, ni honneur, ni courage, dépouillé de toute humanité semble être devenu un ectoplasme. Avec lui, c’est le régime tout entier qui est à bout. Tout son personnel est frappé de débilité. La lutte de classes reprend tous ses droits. En quelque sorte, tout commence.

Laurence Rossignol est ministre du Droit des femmes. Elle dit en substance qu’une femme faisant le choix personnel de porter le voile lui fait penser à ces « nègres afric… ces nègres américains qui étaient pour l’esclavage ». La morgue, ici, le dispute à la bêtise et fait remonter à la surface le fond raciste de l’islamophobie.

L'insulte au bord des lèvres »

Le même jour, la une de Charlie Hebdo caricature salement Stromae et lui fait dire « papa où t’es ? », des membres et un œil déchiqueté répondent : « je suis »… Le père du chanteur belge a péri dans des conditions atroces au cours du génocide des tutsis en 1994. Le mot d’ordre « Je suis Charlie », tentant d’identifier le rejet des attentats au journal qui en était frappé, avait été « sponsorisé » depuis l’Elysée et il a maintenant le goût de la boue et de la nausée. Après le dessin ignoble sur « ce que serait devenu Aylan s’il avait vécu » en référence à des viols imputés à tort à des réfugiés, Charlie continue à cracher sur les gens, en se protégeant derrière le paravent d’un ersatz d’humour bâti sur de sales équivoques. Michel Sapin, pendant ce temps-là, déclare sans retenue que « le pouvoir d’achat des Français s’est amélioré même s’ils ne s’en rendent pas compte ». Bêtise, sénilité politique expriment ici l’agonie d’un régime et d’un système. Quelques jours auparavant Valls, pour se vendre au CRIF, a décrété que l’antisionisme est une forme d’antisémitisme. Cet homme a toujours l’insulte au bord des lèvres, et ne fait que communiquer sa peur panique de tout. Sur ce, Berger le chef du « syndicat » CFDT aux ordres pérore : « le mal-être des Français se cristallise sur la loi El Khomri ». Mépris ou snobisme ? Les deux, sans doute.

La base de l'unité

Plus à gauche, nous avons monsieur Plus, Besancenot : « se mobiliser contre la loi El Khomri ne suffit pas ». Si, cela suffit, non pas à tout, bien sûr, mais c’est la base nécessaire et suffisante pour sceller l’unité des travailleurs et des organisations pour « garder ce qu’on a », pour préserver le Code du travail, le dernier rempart contre l’exploitation sans limite et contre la destruction de l’avenir de la génération qui s’éveille à la vie consciente. Exigeant vis-à-vis des masses, le facteur RRRévolutionnaire l’est beaucoup moins vis-à-vis des dirigeants confédéraux CGT et FO, lesquels cherchent aussi à faire passer l’idée que le combat pour le retrait de la loi « travail », « ça ne suffit pas ». Qu’il faudrait « discuter » avec les fossoyeurs du « modèle social 1945 », qu’il faudrait un « nouveau Code du travail ». Ce qui s’appelle : noyer le poisson…

La loi El khomri à coups de matraques

Pour sauver sa loi, le gouvernement fait donner la violence policière et cette violence policière appuyée par la BAC se déchaîne dans l’amphithéâtre d’une université, pour la première fois depuis le 3 mai 1968. Un exemple parmi d’autres. Une université fermée pour quelques graffiti ! Ubuesque !

Cambadélis, bouffi et déconfit, présente des « excuses » pour ne pas avoir « fait » la réforme constitutionnelle qui devait « sanctuariser » l’état d’urgence et la fameuse « déchéance de nationalité ».

Ce jeudi 31 mars, sous une pluie battante, plus d’un million de jeunes, de salariés déferlent dans les rues. Oui, monsieur Berger, la colère, la révolte, le refus se sont cristallisés sur cette loi qui est, pour des millions de femmes et d’hommes, la partie qui concentre le tout, l’expression achevée du plan que Hollande avait conçu, il y a quatre ans, au moment même où il s’essayait au lyrisme contre « la finance, cet ennemi sans visage ». Les puissantes manifestations du 31 mars appellent la grève générale jusqu’au retrait de la loi El Khomri et l’aspiration antigouvernementale, anticapitaliste d’une très large avant-garde appelle un nouveau parti, un parti pour la lutte des classes, pour la victoire des revendications vitales et la satisfaction des besoins immédiats des travailleurs et de la jeunesse.

Daniel Petri,
31-03-2016

Modifié le jeudi 14 avril 2016
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