Contre Mélenchon

Contribution de Daniel Petri.

Ci-dessous le sommaire et la préface. Vous pouvez retrouver l'intégralité de la contribution en PDF joint.

(Voir partie II)

Contre Mélenchon

Contenu

Préface
AVANT- PROPOS
De « l’état A » à « l’état B » ou… à l’état « gazeux » - (cours de « stratégie » mélenchoniste)
La main gauche de « Dieu »
La « légende noire »
La légende rose des années Mitterrand
L’Europe sociale … des capitalistes et des banquiers
Maastricht : qui a roulé Mélenchon ?
Un coq en hiver
Pendant « l’hiver du socialisme »
Deux pieds nickelés (écrasés)
Le premier effet Rocard
Un panier de crabes nommé « nouvelle école socialiste »
Les grenouilles de bénitier de Mitterrand
L’agonie du PS a commencé
Un Rocard, sinon rien !
La VAE de Mélenchon
La réanimation du PS
La « gauche plurielle » 
Monsieur le ministre de l’Alternance Ecole-Entreprise
Comment Mélenchon a quitté le navire
Bilan et séisme
Privatisations
SNCF
Précarité
Déréglementation sociale
Mais « le bilan économique est bon »
Leurs victoires, leurs actions, notre sort.
« La gauche s’écroule »
Comment se mettre la rate au court-bouillon ?
Un autre Mélenchon est-il possible ?
République ou Révolution sociale ?
2005, du NON à la Synthèse de Hollande
Après avoir sauvé le PS




 Préface

La France, mais pas seulement elle, est plongée dans une crise politique sans fin. La V ème république, en place depuis soixante ans, se meurt. Tous les partis se fracturent, se décomposent et donnent naissance à des créatures aussi hybrides qu’improbables, dans une atmosphère de débâcle générale.

Cette crise politique sans merci se mêle à la crise sociale qui ne peut être conjurée dans le cadre de la V ème république. Un régime que l’on peut appeler comme on veut mais qui n’est, en aucun cas, une république démocratique, ni même parlementaire.

La crise de ce régime, à la différence de la crise qui emporta le régime précédent, se conjugue avec une crise sociale profonde et une crise économique permanente. Dans ce contexte très spécial où crise des institutions, crise des représentations politiques, crise sociale et crise économiques s’entrelacent et s’entrechoquent et se ramènent au fond à une même cause, naissent des créatures politiques hybrides et improbables, dont JLM, nourri et élevé au grain des institutions de la Vè république, comme les Macron, Valls et Le Pen.

Dans cette configuration d’ensemble, il y a pour reprendre un mot de Léo Ferré « la configuration particulière du mec ». Dans cette configuration, il occupe une place particulière. Celle d’un tribun contestataire intervenant contre l’oligarchie financière, contre l’Union européenne, pour le « mouvement social ».

Aussi bien, lorsque nous – La Commune-pour un parti des travailleurs – intervenons systématiquement contre le mélenchonisme, nous pouvons passer pour des diviseurs du bon « camp social ». En effet, même la Gauche radicale, critique à son égard, le légitime à sa façon. N’a-t-il pas rassemblé 19% des suffrages exprimés aux présidentielles ? N’était-il pas un opposant à la loi El Khomri ? N’est-il pas un adversaire des « Traités européens » ?

Dès lors, Olivier Besancenot et Philippe Poutou, tout en fronçant les sourcils, n’ont de cesse de rappeler que Mélenchon « n’est pas notre adversaire » et qu’il est en quelque sorte des nôtres, de notre « camp social ».

A nos yeux, Mélenchon et son Etat-major ne sont pas dans le camp des exploités et des opprimés. Son attitude face aux récents événements qui ont secoué la Catalogne nous en donne la confirmation la plus nette : le « républicanisme » de JLM ne franchit pas les Pyrénées.

A nos yeux, Mélenchon est, avant tout, un produit de la crise politique généralisée, dans laquelle il se débat. Sa psychologie elle-même en porte la marque. Tout d’abord parce qu’il est un produit du régime, un produit de la décomposition du parti socialiste qui n’a pas commencé sous Hollande. Mélenchon est tout simplement un carriériste, depuis bientôt quarante ans, qui ne veut pas être emporté dans l’effondrement général des partis institutionnels mais qui n’en est pas moins sans boussole.

Nous aurions pu croire que son courant politique s’affirmait en réaction à cette crise politique, après avoir tiré les leçons de la décomposition de la social-démocratie, après avoir « rompu avec ce monde pourri » (JLM dixit). Or, à nos yeux, le mélenchonisme ne représente justement pas une rupture avec la social-démocratie mais une rupture avec les racines historiques, ouvrières, de la social-démocratie en France (qui remontent à la fin des années 1870).

D’où le titre de la contribution qui suit : Contre Mélenchon

Je n’ai donc pas trouvé de meilleur titre pour cette contribution. Il en existe sans doute des plus subtils. Mais, nous n’avons, quant à nous, rien à subtiliser.

Au demeurant, ce qui nous oppose à JLM n’est pas la querelle ancienne entre « réformistes » et « révolutionnaires » dans le mouvement ouvrier. Cet homme n’est pas un « réformiste », un « possibiliste » ou un « évolutionniste ».

Dans cette contribution, je reviens sur sa carrière politique et sur la façon dont il la met en valeur. Ce n’est pas l’histoire personnelle de Mélenchon (son « récit national » perso) qui m’importe, en tant que telle.

Il est souvent présenté comme égocentrique. Je ne le tiens pas pour personnellement égocentrique, il l’est politiquement.

Je ne doute pas qu’en cours de route, il soit intervenu ponctuellement pour de bonnes causes démocratiques et humaines comme le font régulièrement des personnalités et des parlementaires de gauche qui ne pensent pas qu’à eux.

Je ne « piste » donc pas l’Homme privé, ni ses ressorts psychiques intimes. Ses emportements, son arrogance sont à mes yeux les manifestations de sa politique, de sa conscience politique et de celle qu’il diffuse. Cet homme sait que ce sont les « conditions d’existence qui en définitive, déterminent la conscience. » 1

Le marxisme pour lequel nous tenons est celui qui cherche à contribuer à développer la conscience de classe ouvrière, c’est-à-dire « la classe pour soi » et cela passe par une lutte contre tous ceux qui veulent la rabougrir et l’encamisoler.

Ce qui devrait être défendu pied à pied face à 44 « insoumis suprême» n’est autre que la démocratie ouvrière, celle des délégués élus, mandatés, révocables à tout moment, que nous héritons de La Commune de 1871.

Cette démocratie ouvrière qui interdit à un parlementaire assis sur un « score » de prétendre régenter les syndicats.

Cette démocratie ouvrière qui rejette la « hasardocratie » du « tirage au sort » et toutes sortes d’appâts rances tirées de la camelote idéologique que ce nouveau philosophe cherche à faire passer « en contrebande », comme autant de contrefaçons.

De façon plus terre à terre, ce qui devrait être « démonté », ce sont les propositions de son Avenir en commun, en faveur de la CSG intégrale, des missions et contrats de travail précaire qui émaillent le programme « stratégique » dont se targue cet animal politique « insoumis ».

A nos yeux, cet animal politique et son état-major sont un cheval de Troie.

Eh bien, un Cheval de Troie peut bien se peindre des rayures sur le torse, il n’en deviendra pas pour autant un zèbre.

En un mot : Mélenchon est un reliquat du vieux monde, du vieux régime.

Qu’ils s’en aillent tous, et qu’il n’en reste aucun. 2




Daniel Petri, le vendredi 1er décembre 2017




1 Karl Marx – Idéologie Allemande

2 Slogan argentin de décembre 2001 dont JLM n’a retenu que la première partie

Modifié le mercredi 06 décembre 2017
  "Contre Mélenchon" en PDF
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