Il y a quelque chose de pourri au royaume de Macron

Un pouvoir en marche pour sa réélection qui n’en finit pas de traîner des casseroles judiciaires … Une classe politique en décalage total avec la clairvoyance des masses … la fin de régime est proche !

Il y a quelque chose de pourri au royaume de Macron

La monarchie des voyous

Le 16 juillet 2021, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un ministre de la Justice en exercice est mis en examen et reste en fonction. Eric Dupond-Moretti est soupçonné de « prise illégale d’intérêts » dans l’affaire sur les fuites des écoutes de Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth. Dupond-Moretti, une fois nommé Garde des sceaux, aurait usé de son pouvoir pour se venger des juges qui, cherchant une « taupe », avaient autorisé l’examen de ses fadettes.

Puis le 10 septembre 2021, mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn, pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre de son action et de la gestion de la crise Covid. Rappelons qu’Agnès Buzyn avait affirmé dans le journal Le Monde du 17 mars 2020 avoir informé Macron et Castex, en décembre 2019 et janvier 2020, du caractère dangereux et urgent de la situation pandémique en parlant de « tsunami ».

Enfin, le 13 septembre 2021, ouverture du procès d’Alexandre Benalla. C’est le nervi, l’auxiliaire de police amateur, et néanmoins adjoint au chef de cabinet de l’Élysée, proche de Macron, qui a violenté un couple de manifestants le 1er mai 2018, place de la Contrescarpe à Paris, en se faisant passer pour un policier. Certains aiment les safaris, la chasse ; Benalla, son kif, c’est de casser du « gauchiste ». Benalla est jugé pour « violence en réunion, immixtion sans titre dans l’exercice d’une fonction publique, port d’arme, usage public et sans droit d’un insigne, violation du secret professionnel et divulgation d’images de vidéoprotection ». La Ve République prend peu à peu le visage d’une monarchie des voyous, une « société du 10 décembre », avec des passeports diplomatiques en plus !

A la Fête de l’Humanité « tout le monde déteste la police »... ou presque

A la Fête de l’Humanité, il y a celles et ceux qui aiment accueillir Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Celles et ceux qui aiment débattre avec Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Île-de-France, candidate à l’élection présidentielle de 2022, qui se définit politiquement comme « 2/3 Merkel et 1/3 Thatcher », fervente catholique proche de Sens Commun, opposante au mariage pour tous, et prompte à faire « le lien entre terrorisme et immigration récente ». Il y en a qui préfèrent les photos avec Philippe Martinez, Anne Hidalgo, Eric Piolle, Sandrine Rousseau. Bon, il manquait Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.

Mais au-delà de toutes les nuances, tout ce petit monde est d’accord pour condamner le rappeur Sosso Maness qui a fait reprendre par la foule le slogan « Tout le monde déteste la police ». À l’unisson des syndicats policiers Synergies, Alliance, Unité SGP FO, Alternative Police CFDT, qui ont dénoncé « la haine contre la police nationale », le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a exigé de « tous les partis de « gauche » participant à la fête de l’humanité, une condamnation ferme des propos injurieux contre la police de la République. » Darmanin a été immédiatement exhaussé. Par Roussel et le PCF : « Je ne cautionne pas du tout ces propos, que je ne partage pas. Je les condamne fermement, je défends trop le métier des gardiens de la paix qui travaillent dans de si mauvaises conditions pour cautionner ce genre de propos » C’est vrai que Roussel défend les policiers, il manifeste même avec les factieux devant l’Assemblée, comme le 18 mai 2021. La porte-parole du PS, Dieynaba Diop, déclare que : « ce n’est pas à la gauche de réagir, c’est à la République toute entière. Ce genre de propos ignominieux se tient aussi lors de manifestations, de manière beaucoup trop régulière à mon goût. »

Ce slogan, on l’entend beaucoup dans les manifestations, c’est vrai. Surtout depuis 2016 et les manifestations contre la loi El-Khomri qui ont marqué le début d’un cycle de répression et de violences policières inconnu. Oui, la police tue, mutile, blesse, matraque, gaze, charge, sur ordre des gouvernements successifs et en toute impunité. Il n’y aura que la LFI, par la voix de son porte-parole de la jeunesse, David Guiraud pour ne pas condamner : « les rappeurs ont le droit de dire leur amour ou leur désamour vis-à-vis de la police. C'est depuis l'histoire du rap que ça existe ! Pendant mai 68, c'était CRS-SS, on s'en est remis... »

En mai 68, on disait aussi « Élection, piège à cons ! ». Mais Mélenchon vient de déclarer : « L'abstention est la pire chose qui puisse nous arriver. Les sondages le disent : plus ça vote, plus nous sommes forts. Moins ça vote, plus Macron et Le Pen sont forts. Sachez-le, l'abstention vote Macron ! » Et de conclure : « L'abstention, décidément, est un piège à cons ! ». La clairvoyance politique des masses travailleuses et abstentionnistes est pourtant une leçon que tous devraient étudier de près.

17 septembre 2021

Modifié le mardi 14 décembre 2021
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