A BAS MACRON ! A BAS LA CONCERTATION ! RETRAIT TOTAL DES REFORMES – Ni « amendables », ni « négociables » -

La Lettre de La Commune, nouvelle série, n° 50 – mercredi 6 juin 2018

Les réformes Macron sont des bombes sociales à retardement. Plus ces bombes exploseront tard, plus la déflagration sera révolutionnaire. Ceux qui, à la tête de nos syndicats, craignent l’explosion sociale et déploient des trésors d’imagination pour l’éviter, doivent le savoir. La vraie marée pourrait les emporter eux aussi s’ils persistent à s’enferrer dans l’engrenage de la concertation. En effet, qu’on le veuille ou non, CONCERTATION vaut TRAHISON. Nous mesurons nos paroles mais appelons un chat, un chat. N’en  déplaise aux dirigeants syndicaux nationaux, les syndicats appartiennent aux travailleurs, y compris la masse des non-syndiqués qui votent pour les listes syndicales, y compris les grévistes non syndiqués qui manifestent sous les bannières CGT-FO-FSU- Solidaires. Or, les cheminots ont vu que les modalités et les objectifs revendicatifs de leur grève sont confisquées par une poignée de dirigeants. Dans un premier temps, les syndiqués ont cru que ces modalités étaient la rançon de l’unité. Qu’en est-il deux mois plus tard ?

A BAS MACRON !  A BAS LA CONCERTATION ! RETRAIT TOTAL DES REFORMES – Ni « amendables », ni  « négociables » -

« Le temps n’attend pas » notait Lénine en son temps.

Il y a deux mois, il était grand temps d’exiger des dirigeants qu’ils appellent au « tous ensemble, au même moment » pour le retrait et l’abrogation des réformes. Au lieu de quoi, ces haut- cadres de nos organisations syndicales  se sont livré à la concertation en vue des réformes, ils s’y adonnent EN NOTRE NOM !

Ils ne sont pas nés d’hier, ils savent ce qu’ils et pourquoi ils le font

 La concertation n’est pas un « obstacle » à la  mobilisation, la concertation est  en elle-même la trahison de la mobilisation en défense du service public contre toute ouverture à la concurrence.

Concrètement, elle empêche les cheminots de faire grève pour le retrait de la réforme ferroviaire.

Concrètement, parce qu’ils ont fait le choix de la concertation avec Macron, Martinez et Brun, mais aussi Meyer, le responsable national SUD-Rail ont évité de se prononcer pour le retrait de la réforme, en préalable à toute éventuelle discussion. Ne pas militer pour le Retrait vaut CONSENTEMENT, allégeance à la réforme. Vrai ou faux ?

Dans ces conditions, on ne voit pas comment Macron plierait devant ce que le Parisien appelle « la grogne sociale ».

Dans ces conditions, de nombreux cheminots grévistes vivent la grève perlée SUR la réforme comme le supplice de Tantale[1]

Nous voyons déjà poindre le moment où une partie au moins de ces responsables syndicaux vont – qui sait ? - s’écrier tout à coup : « retrait de la réforme ! ». Mais comme disait un vieux dicton : « le chant de la chouette s’élève au crépuscule ».

Nous ne sommes  pas des semeurs d’illusions. Qui sème des illusions récolte la frustration. Qu’il s’agisse des illusions du débordement organisé par des « avant-gardes » ou de l’illusion dans la « politisation » du mouvement, sous le faux-nez de « l’unité syndicats –partis ».

Semer ces illusions, c’est aussi se poser en donneur de leçons.

Ainsi, lorsqu’en janvier 2017, Mélenchon s’était mêlé à une manifestation des cheminots de Périgueux mobilisés contre la fermeture de leur Technicentre industriel, un délégué cheminot avait dit à Mélenchon : « « je ne souhaite pas que le mouvement cheminot soit politisé- même si les politiques sont importants, on n’a pas besoin des politiques – c’est notre mouvement ; on le maîtrise … » [2]

Les leçons, nous les prenons et cherchons à les tirer au jour le jour, comme les salariés, en même temps qu’eux. A la lumière des faits, nous le constatons avec eux : la concertation au nom de nos syndicats avec Macron n’est pas simplement un « obstacle », c’est le stratagème qui permet à Macron de faire face à la grève.

Cela est vrai à la SNCF, cela est vrai dans la fonction publique où les syndicats sont tenus par leurs hauts-dirigeants de participer aux « chantiers » animés par leur ministre de « l’action publique 2022, machine de guerre contre les garanties statutaires des agents, broyeuse de 120 000 emplois, machine à remplacer les postes statutaires par des postes contractuels non titulaires, machine à « externaliser » les « missions ». 

La concertation a donc un prix, avant même qu’elle soit terminée : en s’engageant dans la concertation, les hauts- dirigeants syndicaux s’engagent de fait et dans les faits à proscrire tout combat cohérent pour le retrait de la réforme « action publique 2022 » et la réforme SNCF. Tel que c’est parti, il en ira de même pour la réforme ultime des retraites.

LA CONCERTATION ? PAS EN NOTRE NOM !
IL EST TEMPS D’EN FINIR AVEC CE STRATAGEME !

Les mêmes qui se concertent avec Macron enjoignent en même temps les salariés à « lutter » selon un calendrier préétabli par les hauts-dirigeants des confédérations et fédérations.

La concertation est un pacte social qui ne dit pas son nom,  elle est ce qu’on appelle un accord tacite entre « partenaires sociaux ». La vie nous a appris qu’un accord « tacite » vaut souvent mieux que 10 protocoles d’accords officiels. Vrai ou faux ?   

Les mêmes apparatchiks qui se plient volontairement à ce stratagème, mettent le bras entier dans cet engrenage sont aussi les premiers à enjoindre les travailleurs « à lutter dans la durée » mais les uns après les autres, le temps que les réformes passent. Ils ne sont pas avares de leçons, ils sont les premiers à dire que « les gens ne luttent pas assez », « ne se bougent pas », Les mêmes qui se concertent avec Macron enjoignent en même temps les salariés à « lutter » selon un calendrier préétabli par les hauts dirigeants des confédérations et fédérations.

 Ils  seront les premiers à dire, si les réformes passent que les salariés ont subi une grave défaite. Vrai ou faux ?

Pourtant, en dépit de ce stratagème et des efforts déployés par Martinez, Pavageau and Co. pour ne pas fédérer et confédérer l’action collective, la provocation de Macron visant à isoler les cheminots grévistes et à organiser contre eux les usagers et la population a échoué. C’est Macron qui s’isole davantage. C’est son gouvernement et sa cour des miracles LREM qui entre en crise ouverte. Dès maintenant, les « affaires » reprennent au cœur même de l’Elysée

Sans attendre le POINT DE RUPTURE qu’un autre cheminot du rang de Périgueux avait prédit à Mélenchon en janvier 2017[3], nous continuons à intervenir inlassablement, systématiquement et quotidiennement pour la défense du syndicalisme fédéré et confédéré, de classe et de masse, de revendications face à ces apparatchiks qui le piétinent dans la concertation. Il est temps d’en finir avec la Concertation.

Nous l’avons tous compris : Macron ambitionnait de mettre les cheminots à terre avant d’engager le « mouvement de la réforme des retraites ».

Macron affecte de sourire. Rira bien qui rira le dernier.

Non, Macron ne « gagnera » pas.

Le véritable « bras de fer »’ n’a pas encore commencé.

 « Et, gare à la revanche, quand tous les pauvres s’y mettront ».[4]


6 juin 2018




[1] Supplice qui consiste à présenter à l'homme soumis à la torture, la nourriture dont il a besoin, et à l'enlever au moment où il est près de se servir. Dans la mythologie grecque, Tantale fut pendu à un arbre (ou immergé jusqu'à la poitrine) pour l'éternité dans le Tartare et affligé d'une soif et d'une faim inextinguibles. Chaque fois qu'il se penchait pour boire de l'eau, elle se retirait et l'arbre regorgeait de fruits, mais quand il voulait en saisir un, le vent en écartait les branches. - https://mythologica.fr/grec/tantale.htm

[2] https://www.dailymotion.com/video/x59rbf4

[3] https://www.dailymotion.com/video/x59rbf4

[4] https://www.humanite.fr/tribunes/les-mauvais-jours-finiront-et-gare-la-revanche%E2%80%A6-490320

Modifié le mercredi 06 juin 2018
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