Un parti qui ne dit pas ce qu’il fait et ne fait pas ce qu’il dit

Au troisième congrès du NPA, le 30 janvier 2015, la direction élue, du moins celle qui en tient lieu vu qu’aucune des factions et cliques qui composent ce parti où  la nuit, tous les chats sont gris, ne peut prétendre à la majorité, cette direction déclare : «  vous allez voir ce que vous allez voir, finies les alliances électorales avec le Front de gauche » On va aller aux élections en toute indépendance, finies les compromissions précédentes, notre programme, rien que notre programme. Diantre. Quelle fermeté.  Ah oui ? Voyons voir.

Nous nous contenterons de citer la dépêche de l’AFP, jamais démentie par les intéressés :

« Le NPA «tourne la page» du Front de gauche pour les élections »
 Le nouveau parti anticapitaliste (NPA) a décidé dimanche à l’issu de son 3e congrès de «tourner la page des discussions avec le Front de gauche pour les élections» à venir. La nouvelle majorité du NPA a décidé de «tourner la page des discussions avec les composantes du Front de gauche pour les élections», a expliqué à l’AFP Gaël Quirante, porte-parole d’une des plateformes représentées lors du Congrès. Si le NPA se retrouvera encore dans les manifestations, dans les «luttes», avec le Front de gauche, plus question de discuter avec lui des questions électorales. «Pour les élections (départementales et régionales) de 2015 et de 2017 (présidentielle), le NPA ne sera pas avec le Front de gauche», a affirmé à l’AFP Ludovic Wolfgang, porte-parole d’une plateforme de la majorité. «On ne discutera pas non plus avec eux sur l’éventualité ou pas de présenter un candidat».

De 9000 à 2000 adhérents (intertitre de la rédaction)

«On se prépare dès maintenant à présenter un candidat à la présidentielle de 2017», a assuré Gaël Quirante qui n’exclut pas «des discussions avec Lutte ouvrière». «On ne se félicite pas» de la rupture nette avec le Front de gauche, «c’est un très mauvais message pour le NPA donné à l’extérieur», a pour sa part réagit Sandra Demarcq, porte-parole de la plateforme 1, mise en minorité. Cette plateforme, signée par l’ancien candidat NPA à la présidentielle Olivier Besancenot, était moins catégorique quant à la rupture avec le Front de gauche. Le NPA, créé en 2009 et qui comptait alors 9.000 adhérents, a vu il y a un an et demi plusieurs centaines d’adhérents et cadres rejoindre avec le courant Gauche unitaire, le Front de Gauche (FG). Aujourd’hui le NPA compte 2.100 adhérents. (…)

Pas avec le Front de gauche ?

«Pour les élections (départementales et régionales) de 2015 et de 2017 (présidentielle), le NPA ne sera pas avec le Front de gauche», a affirmé à l’AFP Ludovic Wolfgang, porte-parole d’une plateforme de la majorité. Oh le menteur, Oh l’hypocrite…n’est pas Amadeus Mozart qui veut…
On sait ce qu’il en a été depuis.
On peut lire dans le journal du NPA Anticapitaliste n° 283 du 2 avril 2015 qu’il y a eu plusieurs listes communes avec le Front de gauche ou ses composantes.
Ainsi à Carhaix (29), à Bégard (22), dans le Jura ( 39) et bien sûr dans un des cantons de Brives ( 19100). Ca c’est pour ce que nous en savons…

Mais ce double langage permanent est intrinsèque à la nature de ce « parti », hétérogène, conglomérat de courants où se côtoie le pire comme le meilleur mais cimenté par un dénominateur commun : le suivisme et la capitulation permanente, dans les élections comme dans la lutte de classes avec le stalinisme et ses séides du Front de gauche.

Tache originelle

C’est la maladie génétique des dirigeants du NPA, toutes tendances confondues. Cette tache originelle est déjà dès la naissance du NPA en février 2009. A ce Congrès, il y avait officiellement 9123 cartes d’adhérents (source Wikipedia). A supposer que, par charité chrétienne, nous retenions les chiffres officiels annoncés au troisième congrès de janvier 2015, soit 2000 adhérents, cela signifie une perte, un effondrement de 7123 adhérents. Pourquoi ? Comment ?  Nous étions nous-mêmes membres fondateurs à ce congrès de 2009.  L’immense majorité des délégués était composée de gens « normaux », c’est-à-dire qui croyaient dur comme fer à la construction d’un authentique parti anticapitaliste. Très rapidement, l’absence dans la lutte de classes, le suivisme électoraliste et l’obséquiosité face au Front de gauche, à Mélenchon et ses affidés ont eu raison de la patience de ces 7123 adhérents. Et de la nôtre.

Un parti de bobos abandonné par les gogos

Nous étions entrés à reculons et avions eu l’impudence de dire que le NPA serait le  « parti des bobos et des gogos » (nous avons fait partie de cette dernière catégorie)
Force est de constater, et les faits nous donnent raison, qu’il n’y a plus dans ce parti, à quelque chose près bien sûr, que les bobos fascinés par Mélenchon, par tout ce qui brille mais qui n’est pas, loin s’en faut, d’or. Double langage, capitulation dans la lutte de classes (quel appel honteux à la journée d’action du 9 février, présentée quasiment comme le départ de la grève générale !), une petite odeur nauséabonde ici et là d’islamophobie, une détestation des abstentionnistes, autrement dit de la grande majorité de la classe ouvrière ainsi accusée de faire le jeu du FN, restons-en là d’une liste interminable qui définit ce parti comme tout ce qu’on voudra sauf un parti anticapitaliste. De profondis.

Pedro Carrasquedo
30 avril 2015

Modifié le vendredi 01 mai 2015
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