Une victoire des travailleurs

Congrès de l'UNT | Venezuela : 26-28 mai, 2006, Congrès de l'UNTC'est le dimanche 28 mai qu'a pris fin le Congrès national de la nouvelle Centrale ouvrière du Venezuela : l'Union Nationale des Travailleurs. Après de nombreux débats et malgré la tentative d'un secteur minoritaire pour empêcher sa tenue, le Congrès, à l'initiative du courant lutte de classes (CURA), a pu voter les résolutions que les travailleurs attendaient. l'élection de la nouvelle direction aura lieu le 15 septembre prochain, c'était une résolution que la minorité voulait repousser. On pourra lire ci-dessous les conclusions adoptées par la majorité des délégués et diffusées depuis le 31 mai.Finalement, après de nombreux reports, nous avons pu tenir notre Congrès. Pendant de nombreux mois, une fraction de dirigeants de l'UNT a combattu en permanence pour sa réalisation, avec des milliers de travailleurs de base aspirant à la tenue de cet événement démocratique. Nous étions conscients que, par rapport aux nouvelles épreuves à venir, il était nécessaire de débattre collectivement de notre situation de travailleurs, de nos combats et nos revendications, et également de l'amélioration de l'organisation de la Centrale et du fonctionnement de sa direction.

C'est avec cette conviction et cette force que nous sommes arrivés à notre Congrès. Celui-ci, qui devait commencer le jeudi 25, a débuté avec beaucoup de retard en raison d'une mauvaise organisation et de méthodes bureaucratiques à l'encontre de nombreux délégués, de la part de la fraction dirigée par Marcela Maspero, qui tenait sous son contrôle l'organisation de l'événement, la répartition des logements, des repas et des accréditations. La grande majorité des délégués, qui ne sont pas membres de son courant, ont dû attendre toute la journée pour obtenir les accréditations, de nombreux délégués ont dû attendre jusqu'au vendredi matin pour obtenir un logement, certains devant résoudre ce problème par leurs propres moyens en l'absence de réponse de la part des organisateurs, alors que ceux-ci avaient l'argent prévu pour empêcher ce type de problèmes.

Finalement, le vendredi 26, le Congrès a pris place dans le Cercle Militaire, avec plus de deux mille délégués accrédités. Parmi ces camarades, plusieurs centaines étaient des délégués de base, ainsi que nous l'avions proposé afin que le Congrès ne soit pas pour les seuls dirigeants. Dans de nombreux syndicats, l'élection des délégués a permis de donner au Congrès cette force et cette grande représentativité. Malheureusement, quelques courants minoritaires n'ont pas procédé à l'élection de délégués de base, préférant choisir parmi quelques responsables ceux qui allaient les représenter.

Élections démocratiques et indépendance

Des heures plus tard, les commissions commençaient leurs travaux, traversées de débats intenses et de visions différentes sur de nombreux thèmes. Parmi les principaux, celui des élections dans l'UNT : cette année ou l'année prochaine ? Le secteur minoritaire, composé des courants impulsés par Marcela Maspero, Franklin Rondon et le FBT très affaibli, s'opposait à ce que la base élise ses dirigeants cette année au prétexte de soutenir tout d'abord Chávez. Dans les faits, il s'agissait de leur part de nier aux délégués le droit à élire une nouvelle direction de la Centrale. Il est bon de rappeler que l'UNT est née d'un accord conclu il y a deux ans et qu'il n'y a jamais eu d'élection. Ceci est une situation insoutenable dans une Centrale qui se veut démocratique, et ces dirigeants qui refusent l'organisation d'élections cette année montrent leur intention de se maintenir à des postes pour lesquels ils n'ont pas été choisis par les adhérents de la Centrale.

Le débat a également été très vif au sein de la commission " Quelle Centrale nous voulons ", dans laquelle le même secteur qui ne veut pas d'élections démocratiques se refusait à voter pour que l'UNT soit une Centrale autonome et indépendante du gouvernement, question essentielle pour une organisation qui doit avant tout défendre les droits des travailleurs. À nouveau, la majorité des délégués, aux côtés des dirigeants regroupés autour d'Orlando Chirino, a défendu le nécessaire soutien au processus révolutionnaire et à la réélection du président Chávez et, dans le même temps, l'indépendance de l'UNT, indispensable pour pouvoir émettre des critiques chaque fois que nécessaire, car la première tâche de la Centrale est la défense des droits des travailleurs sans pressions ni contraintes de l'État, des patrons ou des partis ...

La minorité se retire

Le samedi, alors qu'on arrivait à la fin des débats dans les commissions, la minorité dirigée par Franklin Rondon, Marcela Maspero et le FBT a entamé toute une série de provocations contre la majorité, s'appuyant sur l'argument ridicule selon lequel nous, la majorité des délégués, ne soutenions pas Chávez. Ces mensonges avaient un seul objectif : comme ils étaient sûrs d'être défaits dans les différents votes, il leur fallait inventer un conflit pour se retirer du Congrès. Ce qu'ils ont fait, avec des calomnies sur de supposées attaques contre leurs délégués quand, en réalité et comme on peut le voir sur les films réalisés, ce sont leurs dirigeants qui étaient à l'origine des agressions. Pour ensuite retirer leurs délégués et réaliser une petite assemblée aux alentours du Cercle Militaire, méconnaissant le véritable Congrès en session à l'intérieur ...

Maisn tandis qu'à l'extérieur se déroulaient ces événements lamentables, impulsés par une minorité qui ne respecte pas les décisions majoritaires de la base, à l'intérieur, la grande majorité des délégués, après avoir demandé à ce secteur de revenir, décidait de continuer le Congrès, car nous étions venus de tous le pays pour cela, et nous avions besoin de repartir dans nos états avec des résolutions de lutte et d'organisation pour l'UNT.

Le Congrès continue

En présence d'invités internationaux et nationaux, et d'avocats, témoins de tous cela, s'est déroulée la fin du Congrès avec le rapport des débats et des conclusions présentés par les délégués élus en tant que responsables des différentes commissions, afin que chaque travailleur puisse voter les résolutions l'une après l'autre dans cette énorme assemblée plénière finale. Avec plus de 700 délégués présents jusqu'à la fin de cette journée, le Congrès a connu un tonnerre d'applaudissements quand nous avons voté à l'unanimité pour que les élections de la direction de l'UNT aient lieu au mois de septembre et un autre quand il a été décidé, à l'unanimité également, de soutenir de toutes nos forces la campagne pour les 10 millions de voix et la réélection du Président Chávez. Le triomphe de la majorité des délégués s'est trouvé renforcé par ces votes, un triomphe pour nous qui avons dû lutter pendant des mois pour la convocation de ce Congrès et ensuite durant ces journées contre toutes les manoeuvres du secteur bureaucratique dirigé par Marcela Maspero et Franklin Rondon.

Quelques conclusions

Les travailleurs doivent disposer de toutes les informations sur ce qui s'est passé durant le Congrès, ses motifs et ses causes. Le secteur minoritaire qui s'est retiré nous accuse, à travers ses amis des média, nous qui avons réalisé le Congrès, et Orlando Chirino, d'avoir " des méthodes du passé ". Mais la conclusion la plus importante de ce Congrès est précisément le contraire : les méthodes du passé, de la IVe République, sont celles utilisées par les dirigeants qui se sont retirés. Car les dirigeants du passé sont ceux qui ne veulent pas d'élections libres dans l'UNT, les dirigeants du passé sont ceux qui n'acceptent pas qu'une majorité décide. Les dirigeants du passé sont ceux qui hébergent leurs propres délégués dans des hôtels luxueux et laissent les autres dans la rue, les dirigeants du passé sont ceux qui divisent un Congrès et s'en retirent car ils n'acceptent pas de perdre les votes. Les dirigeants du passé sont, en bref, ceux qui refusent d'admettre que l'UNT appartient aux travailleurs et à leurs délégués et non à un groupe de dirigeants ...

Pour toutes ces raisons, nous invitons les travailleurs à mettre en oeuvre, avec nous, toutes les résolutions du Congrès, et à les faire ratifier dans les assemblées et réunions des syndicats et des fédérations. Nos besoins sont nombreux et, plus que jamais, notre unité est nécessaire sur tous les lieux de travail pour pouvoir lutter et chercher des solutions à nos problèmes. Nous devons également rendre plus grande et plus forte l'UNT. C'est pour cela que, malgré son départ et sa méthode bureaucratique, nous appelons le secteur minoritaire à réfléchir et à ne pas diviser l'UNT. Nous sommes convaincus qu'il peut aussi être partie prenante, en accord avec ce qu'il représente, de la direction et du comité électoral qui organisent les élections dans l'UNT, car la véritable démocratie exige qu'il y ait un lieu pour toutes les opinions et les courants existants, et que se poursuivent au sein de l'UNT tous les débats nécessaires. Mais, en même temps, nous sommes convaincus que, tous, nous devons respecter ce que la majorité des travailleurs décide. C'est ce que nous avons fait au Congrès et c'est ce que nous devons faire tous les jours.

Les délégués du Congrès.
Modifié le mardi 20 juin 2006
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