Des élections sous contrôle ouvrier

Venezuela : élections internes dans le P.S.U.V.Les élections internes au PSUV pour désigner les candidats aux postes de gouverneurs ou de maires viennent de se terminer. Plus de deux millions d'adhérents ont participé à l'élection de ces candidats. Des milliers de militants avaient postulé. Dans certains cas il y eut plus d'une centaine de candidats pour un poste, chacun d'entre eux présentant ses propositions aux militants du PSUV dans les assemblées des quartiers populaires. Une vague démocratique a submergé ces élections, à la mesure du profond processus révolutionnaire en cours. Analyse.Parmi les candidats figuraient, non seulement des gouverneurs et des maires qui aspirent à être réélus, des députés, des conseillers municipaux, des ministres ou d'anciens ministres, des membres des organismes de direction du parti, mais également des ouvriers, des militants d'associations de quartiers, des paysans, des mères de famille, organisés dans les différents quartiers et cités. De ce point de vue, le PSUV a donné une grande leçon de démocratie aux partis de la bourgeoisie : jamais auparavant on n'avait vu de telles réunions discutant du programme de chaque candidat avant d'élire celui le mieux à même de les représenter.

Parmi les postulants, liés au mouvement ouvrier, se sont présentés entre autres, Elio Sayago, l'un des dirigeants de la lutte des travailleurs de SIDOR pour la renationalisation de la sidérurgie et Ismaël Hernandez, dirigeant de l'Union Nationale des Travailleurs de l'Etat de Carabobo.

Débats démocratiques


Avant de commencer la campagne, des réunions des organisations de base et des assemblées de circonscription du PSUV, ont élaboré des propositions sur les principaux problèmes rencontrés (ordures ménagères, sécurité, transports urbains, logement ...) et sur les différentes formes d'organisation sociale, comme point de départ pour la formulation de propositions programmatiques.

Bien qu'il existe un règlement permettant à chacun de se retrouver sur un même pied d'égalité en ce qui concerne tous les moyens de propagande, certains candidats disposant de postes importants dans l'administration publique ou dans la direction du Parti ont tenté d'utiliser cet avantage en usant de moyens institutionnels pendant la campagne. Les militants de base se sont élevés contre de tels agissements, particulièrement contre ceux qui ont usé de privilèges bureaucratiques et pratiquant le clientélisme.

Assemblée constituante

Le débat s'est élargi à partir des problèmes immédiats et locaux vers la question du bureaucratisme et la nécessité du changement contre les structures capitalistes qui règnent encore dans les organismes du gouvernement et dans les mécanismes économiques pour résoudre les problèmes sociaux.

A Caracas, Gonzalo Gomez, coéditeur du mensuel Marea Socialista Marea Socialista, mensuel du courant du même nom organisé dans le PSUV, lié au regroupement international à l'initiative du MST d'Argentine et auquel nous, La Commune, sommes adhérents. Voir aussi numéro précédent de notre mensuel (n° 74, mai 2008) et membre de l'équipe de travail politique régional du PSUV dans la capitale, a défendu avec d'autres candidats liés au mouvement ouvrier, les propositions pour la mise en place d'un conseil municipal socialiste et antibureaucratique du pouvoir populaire.

Sa proposition repose sur la formation d'une Assemblée constituante et exécutive à la fois, intégrée par les organismes locaux du pouvoir populaire. Cette instance et cette plateforme unitaire de gouvernement révolutionnaire seraient en mesure d'adopter des décisions prises démocratiquement, et auxquelles devrait se soumettre le maire, permettant ainsi l'exercice d'un gouvernement des travailleurs dans la ville, présentant des solutions de transition vers le socialisme, avec le transfert du contrôle des services publics aux comités de quartiers organisés et par la création d'entreprises socialistes de la ville.

A gauche toute !

La présentation de cette proposition qui trouve ses racines dans l'Assemblée Populaire Révolutionnaire, a fait que le débat politique dans le PSUV à Caracas s'est déplacé rapidement vers la gauche.

Jorge Rodriguez, élu par une majorité écrasante comme candidat pour la mairie de la municipalité Libertador à Caracas, propose que le candidat intègre les contributions programmatiques exposées par les différents candidats lors des assemblées. Cette proposition a été étendue à tous les candidats du PSUV qui seront élus dans tout le pays.
Modifié le mardi 10 juin 2008
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