Unis contre la loi anti-immigrés !

États-Unis : Manifestations contre la loi SensenbrennerAux États-Unis, où vivent 12 millions de sans-papiers, dont la moitié sont des travailleurs mexicains, des millions de travailleurs et de jeunes se dressent à travers tout le pays dans des manifestations de masse, sans égales depuis la guerre du Vietnam, contre une loi anti-immigrés présentée par Sensenbrenner, député du parti Républicain. Nous reproduisons ici de larges extraits d'un article paru dans Socialist Workers, hebdomadaire de l'organisation trotskyste International Socialist Organization.À Los Angeles, le 25 mars, un million de manifestants ont défilé pour protester contre la législation anti-immigrés qui veut criminaliser des millions de gens.

Cette manifestation est la plus grande de toutes celles qui ont secoué les États-Unis. Des gens de toutes races et nationalités, en grande majorité des immigrés et leurs familles, sont venus de tout le Sud de la Californie et du Sud-Ouest américain pour manifester. Ils combattent pour mettre un coup d'arrêt au projet de loi, présenté par James Sensenbrenner, député républicain du Wisconsin, qui qualifie les sans-papiers et ceux qui les aident de " traîtres ".


Les manifestants parlent


La veille, des milliers d'étudiants ont quitté l'université. l'une d'entre eux, Sandra Lucano, a déclaré : " Alors que l'administration essayait de nous tenir enfermés, nous sommes passés par-dessus les clôtures pour manifester et faire entendre notre voix. Nous nous organisons pour combattre en défense des droits des immigrés ".

La loi Sensenbrenner a galvanisé la rage ici et dans tout le pays contre la montée des groupes racistes, les milices " Minutemen ", et le nombre sans précédent de morts à la frontière avec le Mexique, victimes de la militarisation de l'" Opération gardien de la porte ".

Nombreuses sont les pancartes sur lesquelles on peut lire : " Nous ne sommes pas des terroristes. Nous sommes des travailleurs ". Alfredo Rodríguez, un journalier mexicain, est venu de l'Arizona, il porte une pancarte où il est écrit : " Le géant endormi se lève ". Plinio Castro explique pourquoi il est venu aux États-Unis : " Les richesses de l'Amérique centrale sont volées par l'Amérique du Nord. Voilà pourquoi nous sommes pauvres, voilà pourquoi nous souffrons du chômage, de la pauvreté et de la faim ". Carlos, un lycéen de San Bernadino, dit : " Cette manifestation n'est pas seulement pour les travailleurs sans-papiers, les noirs et les blancs ont aussi des conditions d'existence misérables. Nous devons résister tous ensemble ".

Depuis celle du 10 mars à Chicago, quand 300 000 travailleurs et jeunes ont déferlé sur la capitale de l'Illinois, de nombreuses manifestations ont eu lieu à travers tout le pays, dépassant les prévisions les plus optimistes de leurs organisateurs.

Le 23 mars, à Milwaukee, la ville de Sensenbrenner, 30 000 immigrés et ceux qui les soutiennent ont envahi les rues. À Phoenix, Arizona, 20 000 manifestants ont marché sur les bureaux du réactionnaire sénateur Jon Kyl. " Si vous conduisez, si vous travaillez, si vous êtes un mexicain, vous êtes un criminel. Tout le monde est exaspéré d'entendre que nous sommes des criminels ", nous dit Demirel Montiel, qui est venu avec sa femme et leurs trois enfants. À Denver, Colorado, ce sont 50 000 personnes qui se sont rassemblées le 25 mars pour crier leur opposition aux mesures anti-immigrés. À Sacramento, capitale de la Californie, 10 000 manifestants sont venus à l'appel de plusieurs organisations parmi lesquelles les syndicats International Longshore and Warehouse UnionSyndicat américain (et canadien) regroupant pour l'essentiel des dockers (42 000 membres environ), issu de la grande grève de 1934 et de sa sanglante répression.
et Service Employees International UnionSyndicat américain revendiquant 1,3 million de membres aux USA (plus 500 000 au Canada et à Porto Rico). Il regroupe des travailleurs de quatre secteurs : services hospitaliers, " services de la propriété " (agents d'entretien, concierges, etc.), services au troisième âge (travailleurs employés en maison de retraite ou intervenant à domicile), services publics.
Le 26 mars, 1 000 manifestants d'un faubourg de New York ont scandé : " Nous sommes ici et nous ne partirons pas et s'ils nous virent nous reviendrons ! ".


À Washington !


Rhadamés Morales, l'un des organisateurs de la manifestation de dimanche, déclare : " Nous nous organisons pour un combat qui doit s'élargir, car cette loi n'est pas seulement une loi anti-immigrés, c'est la promotion du racisme et du terrorisme contre tous les êtres humains. Cette loi ignore le fait que ce pays a été construit par les ouvriers immigrés ... Notre prochaine étape doit être une manifestation de masse à Washington en direction des marches du Congrès ".
Modifié le lundi 17 avril 2006
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