Grève contre la réforme des retraites

BrésilAvec le vote des partis patronaux les plus à droite, comme le PP de Maluf, le PMDB de Sarney, le PTB de Roberto Jefferson, et jusqu'au PFL. la proposition de réforme des retraites a été approuvée par l'assemblée nationale.La méthode du gouvernement pour faire approuver ses propositions appuyées par les vingt sept gouverneurs, tous de droite, des états du Brésil ne présente guère de différences avec celle de l'ancien président Fernando Henrique Cardoso (FHC) qui mobilisait ses troupes de choc pour garantir le vote de ses frauduleuses privatisationsAvec le vote des partis patronaux les plus à droite, comme le PP de Maluf, le PMDB de Sarney, le PTB de Roberto Jefferson, et jusqu'au PFL. la proposition de réforme des retraites a été approuvée par l'assemblée nationale.La méthode du gouvernement pour faire approuver ses propositions appuyées par les vingt sept gouverneurs, tous de droite, des états du Brésil ne présente guère de différences avec celle de l'ancien président Fernando Henrique Cardoso (FHC) qui mobilisait ses troupes de choc pour garantir le vote de ses frauduleuses privatisations

Nous avons vu, cette fois, l'emprisonnement de fonctionnaires et jusqu'à la sénatrice Héloisa Helena qui eut à faire à un peloton de choc. Une chose qui ne s'était pas vue depuis la dictature militaire : une assemblée nationale investie par des hommes armées sur mandat de son président Joao Paolo Cuna, qui fit appel à la police militaire du district fédéral. Le jour de la manifestation du 19 août l'esplanade des ministères n'était pas seulement remplie par les manifestants, mais aussi par les troupes armées de la police militaire, les tanks et la cavalerie encerclaient le Congrès.

Avec cela les banquiers et le FMI étaient protégés de tout. Lula et le PT, au gouvernement, sont entrain d'accomplir ce qu'ils leur dictent, et de meilleure manière que FHC.
C'est cette conclusion que des milliers de travailleurs, spécialement parmi les fonctionnaires publics, sont entrain de tirer. l'un des mots d'ordre les plus repris pendant la grève des fonctionnaires le démontre : "Oh, Lula où vas-tu ? Tu copies FHC !"

La rupture

Avec la grève et l'approbation par l'assemblée nationale de la réforme des retraites un secteur de la classe ouvrière, avec les fonctionnaires à sa tête, est entrain de faire son expérience de la direction traditionnelle du mouvement des masses, Lula, le PT et ses députés. Il rompt, dans les faits, avec cette direction et commence à chercher une alternative au PT. Luis Marinho, président de la CUT s'est vu empêché de parler en conclusion de la manifestation du 19 août à Brasilia ; sa voix fut couverte par les manifestants qui scandaient : "Je suis militant, je suis radical ! Cette réforme est celle de la Banque Mondiale !" . Le professeur Luisinho, député du PT, principal dirigeant des troupes de choc du gouvernement par décision de l'assemblée nationale, a été exclu de son syndicat (APEOESP) pour s'être opposé aux manifestants. Cette rupture se manifeste aussi dans les affiches et les banderoles qui montrent beaucoup plus de rage que de frustration et sur lesquelles on lit : "Lula = Collor = FHC", "le PT est pire que FHC", ou encore "PT = Parti de la Trahison !".

"Celui qui veut mettre un pied sur chaque rive tombe à l'eau"

l'exemple des députés radicaux du PT, Babà, Luciana Genro et Joao Fontes, qui, en accord avec les délibérations des travailleurs ont voté contre la réforme des retraites, aidant ainsi au renforcement de la lutte, n'a pas été suivi par les autres députés du PT, mais seulement par quatre députés du PC do Brasil qui se refusèrent à être complices de cette brutale attaque contre les travailleurs.

S'abstenir, comme le firent huit députés du PT n'a en rien aidé à renforcer la lutte contre la réforme des retraites, car elle affaiblissait le combat des travailleurs qui désiraient la défaite de ce projet. Justifier l'abstention en disant que cela n'a pas été un vote favorable à la réforme est une contrevérité.

Ce fut un dur affrontement contre des adversaires qui connaissent bien les tactiques et le mécanisme de mobilisation de la classe ouvrière : Lula et la majorité du PT qui sont, cette fois-ci, au gouvernement, une bonne partie des courants de la CUT, au gouvernement ou non, semaient la confusion avec des réflexions du type "une défaite du gouvernement est égale à une défaite de la gauche", tentant ainsi d'affaiblir la lutte.

Vers de nouveaux combats

A la chaleur de ce combat s'est forgée une nouvelle avant-garde qui comprend que cette dure bataille est une première escarmouche. Il y a un plan économique en cours sur le modèle néo-libéral, un plan de Lula et du FMI, qu'il est nécessaire de combattre. Dans ce sens, la construction des forums en défense des retraites publiques, organisés dans chaque état pour jouer le rôle de direction de la lutte est une expérience qui doit être sauvegardée pour les prochains combat.

l'orientation de Lula et du PT de gouverner avec et pour ceux qui ont toujours exploité ce pays, les banquiers, les latifundiaires, et les grands capitalistes ne sera pas une promenade de santé comme ils peuvent l'imaginer.

Une large avant-garde, particulièrement parmi les fonctionnaires, a abouti à la conclusion que la lutte syndicale est très importante mais qu'elle n'est pas suffisante, qu'il est nécessaire, également, de combattre pour construire un nouvel outil politique, un nouveau parti de la classe ouvrière qui combat la politique de collaboration du gouvernement avec les entrepreneurs, les latifundiaires et les banquiers.
Modifié le jeudi 23 juin 2005
Voir aussi dans la catégorie Brésil
Pour le Parti des Travailleurs et Lula, la conciliation de classes vaut mieux que chasser Bolsonaro !Pour le Parti des Travailleurs et Lula, la conciliation de classes vaut mieux que chasser Bolsonaro !

Trois mois après le début de la mobilisation contre le gouvernement du président Bolsonaro, La Commune a souhaité donner la parole à Verónica O'Kelly, l'une des porte-parole d'Alternativa...

Communiqué de presse de La Commune, section française de la Ligue Socialiste InternationaleCommuniqué de presse de La Commune, section française de la Ligue Socialiste Internationale

Brésil, écoute : ta lutte est notre lutte ! Demain, samedi 19 Juin 2021, le peuple brésilien va descendre dans la rue pour exiger le départ du président Jair Bolsonaro. Déjà le 29 mai dernier,...

Dilma Rousseff et Michel TemerL’Amérique latine et les défis de la gauche

L’Amérique latine entre dans une phase de changements, avec de nouveaux processus, de nouveaux gouvernements, l'échec de projets antérieurs et une nouvelle politique des USA vis à vis de la...

Crise politique au BrésilCrise politique au Brésil

Le 18 avril, la Chambre des députés du Brésil a voté en faveur de la destitution de Dilma Roussef, au pouvoir depuis 2010 et réélue en 2014. Une large majorité a voté la destitution, à...

En défense de la vie du député Marcelo Freixo

Nous en appelons à tous les partis et syndicats, aux associations de défense des droits de l'homme pour qu'ils s'associent à la campagne internationale de solidarité avec Marcelo Freixo député...

Lula en échec

À la suite du premier tour des élections présidentielles, le Président brésilien sortant, Lula, se retrouve en ballottage avec 48,61 % des voix, alors qu'à la mi-septembre les sondages le...



HAUT